A écouter de nombreux scientifiques la clé de la lutte contre les cancers serait dans la recherche. Plus d'argent pour la recherche, c'est a dire pour eux-mêmes ou leurs confrères. En France, personne n'ose dire le contraire mais la vérité (taboue) est que la prévention qui ne reçoit que des miettes des fonds collectés pour lutter contre les cancers est bien plus efficace que la "recherche" pour réduire le nombre des cancers et des autres maladies liées au tabac.
Pourquoi cette
asymétrie de moyens? Parce que le lobby de la recherche est bien structuré et
puissant tandis qu'il n'existe aucun groupe de pression cohérent pour promouvoir
la prévention qui doit aussi affronter deux ennemis géants: l'industrie du
tabac et le ministère des finances.
Dans ce contexte, même des mesures qui ne coûteraient rien au Trésor Public
mais nuiraient à l'industrie du tabac, ne sont pas prises.
Arrêter de fumer est un acte de protestation et d'indignation contre cette
situation.
L'obsession en faveur de la recherche (proportionnelle à la crainte de toute
confrontation avec l'industrie du tabac) se révèle dans l'introduction
quasi-systématique de projets de recherche dans les programmes de prévention.
Dernier exemple en date: le plan de lutte contre la
broncho-pneumopathie chronique obstructive, causée à 80% par le tabagisme (16
novembre 2005). Pour être précis, les investissements prévus sont de 1
million d'Euros par an, soit 10 Euros par malade sous oxygénothérapie à
domicile (100.000) dont le coût annuel moyen (nous dit-on dans le rapport) est
de 10.000 Euros.
10 Euros pour la prévention et la lutte en amont et 10.000 Euros pour les
soins.
Bien entendu la prévention ne bénéficie pas de la totalité des 10 Euros dont
une partie (non négligeable) ira à des projets de recherche (pour "mieux
connaître et comprendre la maladie").
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