100 motivations pour arrêter de fumer

#42 L'acupuncture

Les études officielles vous diront qui n'est pas prouvé que l'acupuncture aide un fumeur à s'arrêter. Mais vous pourrez rencontrer des personnes qui vous affirmeront qu'elles ont réussi grâce au fil dans l'oreille et aux aiguilles.
Le site américain Whyquit.com rappelle que les fumeurs qui arrêtent tout seuls, sans recours à une aide extérieure ont 11,5% de chances de rester non-fumeur pendant 5 mois et 5% le seront encore un an plus tard. On peut donc imaginer qu'au moins les mêmes pourcentages s'appliquent aux personnes qui essayent l'acuponcture et s'en trouvent bien.
La méthode Chiapi place deux aiguilles sur le nez et assure qu'en "une seule séance vous pouvez  cesser de fumer sans éprouver de sensation de manque." Les résultats publiés sur leur site ne sont qu'à trois mois et montrent une plus grande efficacité chez les hommes.
L'application des aiguilles n'est pas douloureuse alors si cela vous tente.
L'institut Chiapi recommande aussi la pratique de la gymnastique traditionnelle chinoise, le Qi Gong: excellente même quand on a arrêté de fumer.

Un article de Migros sur une praticienne chinoise nouvellement installée en Suisse.

#41 Le site internet stop-tabac.ch

Il s'agit d'un excellent site animé par Jean-François Etter de l'Institut de Médecine Sociale et Préventive de l'Université de Genève.  Il offre gratuitement  de nombreux services dont une évaluation personnalisée qui vous propose un programme individualisé  dont l'évaluation a montré qu'il doublait les chances d'arrêter pour ceux qui le suivaient.
Une rubrique témoignages, des forums et chats, des blogs, l'envoi d'emails de soutien, des tests et des jeux,  des photos et une large documentation y sont à votre disposition.
A vous de cliquer!
Vous pouvez aussi le recommander à vos ami(e)s qui parlent anglais, allemand, italien, espagnol, danois et serbo-croate car il existe des versions spécifiques dans toutes ces langues.

#40 Attention les yeux

Des études ont montré que fumer augmente les risques de cataracte chez l'homme et augmente le risque de chirurgie de la cataracte chez la femme.  Il en va de même pour la dégénérescence maculaire qui conduit à une perte rapide et irréversible de la vision.
La fumée contribue aussi à l'artériosclérose: ce durcissement des artères peut causer des problèmes vasculaires oculaires, comme l'occlusion de la veine rétinienne, l'occlusion de l'artère rétinienne, des dégâts au nerf optique. Ce sont des problèmes sérieux conduisant à une perte substantielle de vision.

Seulement 10% des personnes interrogées lors d'une enquete menée par l'Association Retina France savent que fumer peut menacer la vue.

#39 Non aux rides précoces

Fumer contracte les vaisseaux sanguins ce qui réduit la circulation et empêche une oxygénation adéquate. En conséquence, la peau moins bien nourrie est fragilisée, se ride plus vite.
On voit notamment apparaître plus tôt chez les fumeuses des rides autour de la bouche et des yeux (les fameuse pattes d'oie).
Des chercheurs britanniques ont découvert que le tabac induisait la production accrue, dans le derme des fumeurs, d’une enzyme qui dégrade le collagène. Principal composant du tissu conjonctif des cellules de la peau, le collagène assure à la peau son élasticité.
Quand il se désintègre la peau s'affaise et se ride.
Le Pr Andrew Young et ses collègues ont mesuré les concentrations du gène MMP-1 qui détruit le collagène et en ont trouvé nettement davantage chez les fumeurs.
De nombreux dermatologues vous diront qu'il leur est facile de deviner si une personne fume ou pas rien qu'en regardant son visage. Les fumeuses ont plus de rides et leur teint est plus gris.
Il convient aussi de mentionner que lors d'une intervention chirurgicale les problèmes post opératoires sont plus fréquents chez les fumeurs puisque la nicotine diminue la capacité de cicatrisation de la peau.

#38 En mémoire de Richard Gourlain

Richard est mort le 9 janvier 1999. Il avait 49 ans.  C'était un gros fumeur qui avait commencé à fumer des Gauloises quand il avait 13 ans. Avant l’âge de quarante ans ses cigarettes lui avaient causé un cancer du poumon. La tumeur avait ensuite gagné sa bouche et on avait dû lui couper en partie la langue.
Je l'ai rencontré ainsi que son épouse Lucette et leurs deux fils parce qu'ils voulaient contre-attaquer, porter plainte contre la SEITA.
Sa maladie l’handicapait, notamment pour parler et pour manger. Il était très maigre.
Je l’ai toujours vu très courageux, digne, déterminé.

A ses côtés, Lucette tenait bon, dans des conditions morales et matérielles très difficiles.

Ils ont enduré les critiques et les sarcasmes.

Lucette a sollicité le Ministère de la santé, la Caisse Nationale d’Assurances Maladies pour qu’ils l’aident à faire de la prévention, à aller dans les écoles pour partager leur histoire, à expliquer aux enfants les dangers de la cigarette. Elle n’a rien obtenu, personne ne l’a soutenue.

La plainte a continué son lent cheminement, encore ralentie par les tactiques procédurières de la Seita. Richard a été s’affaiblissant. Lucette a relancé les media, parce que Richard voulait porter témoignage. Silence Radio, télé, journaux.

C’est dans ce silence qu’il est mort et a été enterré.  Le 22 juillet 2002 les téléspectateurs ont pu voir sur TF1 quelques images filmées par Lucette où l'on voit Richard de dos quelques jours avant sa mort: il ne pèse plus que 34 kilos. Ce spot a secoué quelque temps l'opinion mais n'a pas drastiquement changé les habitudes de communication ni apporté à Lucette les moyens de faire de la prévention dans les écoles.

Après moult péripéties judiciaires,  la Cour de Cassation a finalement tranché contre les victimes.

Je voudrais pouvoir un jour me recueillir sur la tombe de Richard et lui chuchoter que toutes ces souffrances, tout ce malheur ne sont pas tombés dans l’oubli au delà du cercle de ceux qui l’ont connu et qui se souviennent.

J’imagine Richard heureux, avec son chien, en train de pêcher au bord d’un étang.

Pour Lucette, ses enfants, le chemin, la lutte continuent.

Vous pouvez lire le témoignage de Lucette dans son livre, L'engrenage.

#37 Mort dans l'Ouest

"Death in the West" est un documentaire de 30 minutes qui a été réalisé en 1976 par Peter Taylor pour la chaine de télévision britannique Thames TV.

Immédiatement à la suite de sa première diffusion en Grande Bretagne, Philip Morris a porté plainte et obtenu qu’il soit fait interdiction à Thames TV de vendre le film ou de le diffuser à nouveau.

Pourquoi une telle pression pour vous empêcher de voir ce film? Parce qu'il est dévastateur pour Philip Morris: on y voit en alternance 5 cow-boys gravement malades à cause de leur tabagisme, leurs médecins respectifs qui expliquent qu'ils sont mortellement malades à cause de leurs cigarettes et à l'opposé le directeur des relations publiques et un des responsables de leur laboratoire de recherche qui nient complètement tout lien de causalité entre fumer et la moindre maladie.

Alors que la censure paraissait totalement étanche une copie du film est parvenue le 11 mai 1982 à San Francisco chez Stanton Glantz, un des activistes antitabac les plus actifs qui a immédiatement organisé sa diffusion aux Etats-Unis,  malgré les menaces proférées par le fabricant de Marlboro.

La version française dont j'ai supervisé la réalisation à l'automne 1986 avec le concours technique du service audiovisuel de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière n'a jamais été montrée en France sur aucune chaîne de télévision.

Il vous faudra donc vous contenter d'une version anglaise ou espagnole, disponible via Pyramid Films,  à moins que le Comité National Contre le Tabagisme qui possède maintenant la version française décide de la rendre publique.

#36 Le plan de 5 jours

Imaginé en Californie en 1959 dans le cadre de l'Université Adventiste de Loma Linda,  le plan de cinq jours a aidé des milliers de fumeurs à arrêter. Un petit groupe de personnes souhaitant arrêter se réunit cinq soirs de suite pendant environ deux heures en compagnie d'un ou deux animateurs.
Dès le premier soir, tous les participants sont censés ne plus fumer, sans aide médicamenteuse. Fondé sur la dynamique de groupe, le traitement aborde les aspects psychologiques, sociaux et comportementaux (la gestuelle par exemple) du tabagisme.
Vous pouvez vous renseigner sur le calendrier des plans de 5 jours auprès de la Ligue Vie et Santé qui les organise.

#35 Ne pas voir une tête d'imbécile

C'est la recette partagée par Roman Kov,  Ministre de la Santé de la République Slovaque.
Comme il avait du mal à arrêter de fumer il avait mis sur son paquet de cigarettes une photo de quelqu'un qu'il considérait comme un idiot mais qui avait arrêté de fumer.
"Chaque fois que j'avais très envie d'une cigarette je devais d'abord voir cette photo et elle m'a aidé à m'abstenir."
Le ministre a refusé de dire de qui il s'agissait.

Je me souviens d'un message télévisé du Ministère de la Santé du Massachusetts où l'on voyait aussiun fumeur souhaitant arrêter  insérer une photo sur son paquet, mais une photo de quelqu'un qu'il aimait.

#34 Vous ne voulez pas ronfler

24% des fumeurs et 20% des anciens fumeurs, souffrent régulièrement de rhonchopathie chronique contre 14% des personnes n'ayant jamais fumé.
L'enquête menée sur 15.555  hommes et femmes entre 25 et 54 ans en Islande, Estonie, Danemark, Norvège et Suède a montré pour la première fois que la fumée passive chez les adultes représentait un facteur de risque pour le ronflement.
20% des personnes n'ayant jamais fumé qui sont exposées quotidiennement à la fumée passive à leur domicile, ronflent régulièrement, contre 13% de non-fumeurs qui vivent dans un environnement sans fumée.
Les ronflements augmentent proportionnellement à la fumée inhalée.  L'augmentation de ce risque, encouru avec la fumée active ou passive, est indépendante de l'excès pondéral, du sexe, de l'âge et du domicile.

The Influence of Active and Passive Smoking on Habitual Snoring, Karl A. Franklin et al., American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine 2004; 170: 799-803

#33 Une sélection de six substances chimiques toxiques

Le Ministère Canadien de la Santé les a retenues pour figurer sur le paquet. Mais en vérité il y en a beaucoup d'autres puisque l'on dénombre plus de 4 000 substances chimiques dans la fumée du tabac dont au  moins 50 peuvent causer le cancer.
Les sustances sélectionnées sont les suivantes:
Le goudron présent dans la fumée du tabac est un résidu noir et collant composé de centaines de substances chimiques, dont plusieurs sont considérées comme carcinogènes ou classées parmi les déchets dangereux. Parmi celles-ci, on trouve notamment les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les amines aromatiques et les composés inorganiques.
La nicotine est  responsable de la dépendance au tabac. Elle affecte les systèmes cardiovasculaire et endocrinien.
Le monoxyde de carbone (CO) se retrouve dans la fumée du tabac en raison d'une combustion incomplète. Il réduit la capacité des globules rouges de transporter de l'oxygène aux tissus; le cœur, le cerveau et les muscles squelettiques, soit les tissus qui nécessitent le plus d'oxygène y sont le plus sensible. C'est le gaz incolore et inodore qui sort du pot d'échappement des automobiles.
Le formaldéhyde, pesticide cancérigène provoque des irritations des yeux, du nez, de la gorge ainsi que des troubles respiratoires.
L'acide cyanhydrique est considéré comme l'un des agents les plus toxiques qu'on trouve dans la fumée du tabac. Une exposition fréquente à de faibles concentrations entraîne une faiblesse générale, des maux de tête, des nausées, des vomissements, une augmentation du rythme respiratoire, ainsi qu'une irritation des yeux et de la peau.
Le benzène, carcinogène du groupe 1 selon le   Centre international de recherche sur le cancer peut avoir des effets néfastes, quel que soit le niveau d'exposition.