Une nouvelle campagne de prévention du cancer vise à réduire les cas évitables de la maladie dans le pays. La thérapie contre le cancer est tres coûteuse au Maroc, et nombre de familles ne peuvent avoir accès aux centres de traitement.
Par Sarah Touahri pour Magharebia a Rabat – 06/02/07
 [Sarah Touahri] Chaque année, mille cas supplémentaires de cancers sont détectés chez les enfants. |
Comme de nombreux pays dans le monde, le Maroc a lancé une campagne de prévention du cancer, dimanche 4 février. Le programme annuel, placé sous les auspices de l'Association Lalla Salma pour la Prévention du Cancer, comporte des activités ciblant les enfants et les adolescents, en vue de mieux les sensibiliser et de mieux leur faire connaître les techniques de prévention.
Fouzia Msefer Alaoui, membre du conseil d'administration de cette association, explique que l'objectif de cette campagne est de réduire le nombre des 40 000 nouveaux cas de cancer décelés chaque année. Près de mille de ces cas touchent des enfants.
M. Alaoui précise qu'au Maroc, le traitement du cancer est très cher, que les conditions sociales et psychologiques sont extrêmement difficiles et que les résultats therapeutiques sont limités, malgre les progrès accomplis. D'ou la nécessité de recourir à la prévention, étant donné que 43 pour cent des cancers peuvent être évités.
Des spots de campagne ont commencé à être diffusés à la télévision et à la radio, et des affiches ont été distribuées dans les centres sanitaires et les établissements d'enseignement dans tout le royaume. Une marche des élèves des écoles secondaires de la région de Rabat, portant des pancartes qu'ils auront eux-mêmes dessinées, est prévue pour le 24 février. Un programme de lutte contre le tabagisme et pour la promotion d'un style de vie sain sera lancé plus tard dans le mois dans les écoles secondaires.
En mars et avril, des réunions d'information et de sensibilisation seront organisées dans les centres de santé. Des manifestations sportives et culturelles seront également au programme. Durant l'été, une campagne portant sur les effets nocifs d'une exposition prolongée aux rayons du soleil sera lancée. En septembre, un nouveau mode de prévention du cancer sera introduit dans les cours de science, en collaboration avec le Ministère de l'Education.
Le traitement du cancer coûte entre 20 000 et 150 000 dirhams, et seuls 15 pour cent des personnes affectées reçoivent des soins, selon Saïd Benchekroun, directeur du service d'hématologie et d'oncologie a l'hôpital du 20-Août a Casablanca. Du fait même de leur taille, de tels centres n'existent qu'à Rabat et à Casablanca.
La société civile tente d'apporter sa contribution. Ainsi, la Maison du Futur de Rabat ouvre-t-elle ses portes aux familles des enfants atteints d'un cancer, pour un coût de 10 dirhams par jour. Elle peut accueillir près de 20 familles. Aïcha Naciri, directrice de ce centre, affirme que cette capacité est souvent depassée. Le centre accueille actuellement près de 40 familles. "Nous donnons même à certains parents l'argent du trajet jusqu'à l'hôpital. La poursuite de notre travail dépend des dons qui nous sont faits."
Selon Abdellatif Benider, directeur du service d'oncologie du centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, la forme de cancer la plus répandue est le cancer du sein, suivi du cancer cervical. Le cancer des poumons vient en troisième place, mais il menace de rattraper les autres formes de la maladie. Les autres cancers ont tendance à augmenter, en particulier les cancers de type colorectal, liés au régime alimentaire.
Comments