Un article du Messager de Douala au sujet des très nombreux petits revendeurs.
Cameroun: La cigarette nourrit son distributeur
Le Messager (Douala)
19 Mars 2007
Publié sur le web le 19 Mars 2007
L.c.
De nombreux jeunes Camerounais vivent de la distribution de ce produit.
Dame Yondjio est propriétaire d'un petit hangar à l'entrée de l'Ecole Royale à Ndog Bong. Dans son petit commerce, cette dame vend un peu de tout. Du riz au poisson fumé, en passant par le sucre, le sel, l'huile, les douceurs et de cigarettes. Sa proximité avec la route lui offre plusieurs débouchées pour sa cigarette. " Il y'a des passants qui achètent un ou deux bâtons, il y a les employés de la scierie et du garage d'à côté qui viennent aussi régulièrement se ravitailler " déclare cette dame.
Dans le domaine de la cigarette, comme de tout produit de grande consommation, l'on distingue les grossistes, les semi-grossistes, les détaillants et les petits distributeurs. Cette dernière catégorie pullule dans les grandes métropoles camerounaises. L'importance de ces revendeurs n'est plus à démontrer. Les spécialistes soutiennent que 80 % des achats de cigarettes s'effectuent au bâton. Les tableaux de distribution de la cigarette sont connus. De petits enfants se baladant avec un plateau rempli de cigarettes ; de petites tables installées au coin de la rue ; la tenancière d'une vente emporter disposant d'un petit bocal dans lequel on trouve diverses marques de cigarettes, etc. Selon les responsables de la Sitabac, le segment distribution des produits a créé ou alimenté plusieurs dizaines de milliers d'emplois indirects chez ses distributeurs et autres fournisseurs. C'est le cas de Yvan, propriétaire d'une caisse de cigarettes non loin du cinéma le Wouri " Pour lancer mon activité, je n'ai pas eu besoin d'un gros capital. Avec 10 000 Fcfa, j'ai acheté une vingtaine de paquets de cigarettes, j'ai évolué et aujourd'hui mon chiffre d'affaires est d'environ 100 000 Fcfa par mois ". Et l'activité nourrit bien son homme. Surtout lorsque l'on est situé en face ou tout à côté d'un bar ou d'un stade de football.
Marge bénéficiaire
Yvan ne cache pas les chiffres de ses ventes à l'occasion d'une
avant-première au cinéma le Wouri ou d'un concert couru. " Il m'arrive
à cette occasion de vendre entre 30 et 50 paquets de cigarettes. Ce
sont des occasions assez rares et il faut pleinement en profiter "
Innocent se balade au quotidien avec son plateau sur la tête. Après un
tour de ville, ce petit revendeur dit vendre entre 15 et 20 paquets de
cigarettes, de quoi donner un coup de main à sa mère. Le prix du paquet
de cigarettes varie entre 250 et 1000 Fcfa. "350 et 400 Fcfa pour les
marques les plus connues tels que L and B, Business, Aspen et autre
Buziness Club. Au-dessus de ce prix, ce sont les marques prisées par
les expatriés ", précise un revendeur. Par paquet vendu, la marge
bénéficiaire oscille entre 150 et 200 Fcfa. " Si par jour vous
réussissez à vendre 15 ou 20 paquets, cela vous fait un bénéfice d'au
moins 2000 Fcfa. Ce n'est pas négligeable. A force de mettre de côté
mes bénéfices j'ai réussi à m'acheter une moto " déclare en joie notre
revendeur.
Une activité certes rentable, mais qui nécessite volonté et abnégation. " Lorsque vous vendez la cigarette, il est évident que vous ne pouvez rentrer chez vous qu'après minuit, il y a les risques d'agression. Il y aussi la fatigue. .. " Et même avec ces risques, Yvan tout comme ses collègues revendeurs ne sont pas prêts à laisser cette activité.
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