Maladies
du système circulatoire, cancers, maladies de l’appareil respiratoire,
maladies cardiovasculaires, accidents de la route, les causes
provoquant la mort du Tunisien à un âge relativement jeune ne sont pas
nombreuses et sont facilement évitables. Il suffit pour cela de
respecter une certaine hygiène de vie.
Enquête sur le blog Tunisia Watch.
De quoi meurt le Tunisien
Maladies
du système circulatoire, cancers, maladies de l’appareil respiratoire,
maladies cardiovasculaires, accidents de la route, les causes
provoquant la mort du Tunisien à un âge relativement jeune ne sont pas
nombreuses et sont facilement évitables. Il suffit pour cela de
respecter une certaine hygiène de vie. Enquête.
Loin de vouloir réduire le Tunisien à un simple tube digestif, il est facile pour tout un chacun de constater que manger à longueur de journée est un sport national.
Dès le matin, c’est un vrai dilemme qui démarre avec la sempiternelle question : qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui, le matin, à midi et le soir?
Pour commencer ça sera un bol de sorgho, enrichi de grains de sésame, ou alors un beignet arrosé de sucre ou de miel, qu’il aura avalé debout et en vitesse chez le gargotier. Ça, c’est pour ceux qui quittent la maison de bonne heure. Ceux qui ont un peu plus de temps le matin se régaleront d’une bonne bssissa à l’huile d’olive, d’un œuf, de quelques dattes, d’un café au lait, d’un croissant ou d’une tranche de cake.
Arrivé sur le lieu de travail, la première chose à faire c’est de se précipiter pour aller chercher un « direct », un express, un allongé… et un indispensable paquet de cigarettes.
A l’heure du déjeuner c’est tout le pays qui court dans tous les sens pour avoir une place avant les autres, dans une gargote, dans un fast-food. La différence est dans la présentation, mais pas dans le menu. C’est partout de la friture, des pâtes et des féculents. Les plats soi-disant traditionnels, ne sont que des fonds de sauce très huileux, très épicés, très salés, auxquels on a rajouté quelques autres ingrédients. Le comble de lèse-gastronomie, c’est le fameux casse-croûte tunisien, à base de thon, crudités, huile et que tout le monde considère comme l’un des meilleurs en-cas.
Observez un Tunisien en train de se sustenter : il a toujours la bouche pleine, même entre deux bouchées, mange très vite, et fait passer les aliments à coups de boissons gazeuses.
Pour le dîner, le repas familial du soir n’existe presque plus. On mange à toute heure. Les pizzas, les sandwichs, les œufs au plat, les jus de fruits bien sucrés, les boissons gazeuses, les gâteaux, et pourquoi pas une crêpe au chocolat, après le film du soir.
En soirée, devant la télé, ou au cinéma pour les quelques rares qui y vont encore, on grignote des glibettes et quelques autres fruits secs.
Durant les fêtes, on excelle dans le domaine et l’on fait des surenchères en matière de malbouffe. Les deux Aïd, le Mouled, le nouvel an grégorien, le nouvel an de l’Hégire, le ramadan, les mariages, les fiançailles… c’est de la friture, du gras, du sucre, du sel...
Le sport ? Oui mais devant la télé avec café, cigarettes et grignotage. Moins de 2,7% de la population adulte pratique un sport.
Résultat : bonjour les problèmes, bien avant la cinquantaine !
Cocktails explosifs
Selon les chiffres de l’Institut national de la Santé publique, 39,8% des femmes et 35,4% des hommes ont de l’hypertension. 10% de la population âgée entre 35 et 70 ans est diabétique, 62,5% des femmes et 48,3 % des hommes sont obèses ou en surpoids. Et, pour finir, on a un taux de cholestérol des plus élevés avec 14,3% de la population.
Conséquences de ces chiffres : c’est le cœur qui ne va plus, c’est le cancer qui s’installe, c’est le pronostic vital qui est en jeu. Ajoutons à tout cela que 52,8% des hommes et 5,2% des femmes sont des fumeurs. Quant au pourcentage des personnes qui consomment de l’alcool en Tunisie, on ne le saura jamais. C’est un sujet tellement tabou que personne n’ose en parler. On possède cependant ce chiffre indicatif qu’on tire de la Bourse de Tunis : la SFBT produit plus de litres de bière que toutes les boissons gazeuses réunies dont elle a l’autorisation d’exploitation (Coca, Fanta, Boga et quelques autres marques réputées).
Le parcours du système de santé en Tunisie est considéré à juste titre comme une succes story. Baisse du taux brut de mortalité, baisse du taux de mortalité infantile, baisse du taux de mortalité maternelle, baisse de l’indice synthétique de fécondité, taux de vaccination dépassant les 95%, recul de toutes les maladies infectieuses, accessibilité pour tous au système de soins, et surtout augmentation de l’espérance de vie à la naissance, qui est actuellement de 75 ans pour les femmes et presque 74 ans pour les hommes.
Le profil épidémiologique de la population a changé. Les maladies liées au sous-développement, telles que les maladies infectieuses, les maladies transmissibles, les malnutritions et autres ont été éliminées. Il se trouve cependant que toutes ces maladies ont laissé la place à de nouvelles pathologies. De la même façon les causes de décès ne sont plus liées aux maladies contagieuses (tuberculose, paludisme), mais elles sont liées désormais à notre mode de vie. Cette transition épidémiologique nous rapproche, sur le plan des maladies, des populations des pays développés.
Il n’est pas étonnant par conséquent de savoir que la dernière enquête réalisée par l’institut National de la Santé Publique, classe parmi les premières causes de décès chez les Tunisiens les maladies du système circulatoire, cancers, traumatismes accidentels et les maladies de l’appareil respiratoire.
Au constat de ces premières causes de décès que sont les maladies cardiovasculaires, les cancers et les accidents de la route, il apparaît que le comportement nutritionnel du Tunisien est pour beaucoup dans sa propre mort.
La mauvaise hygiène alimentaire
Les facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires et les cancers étant les mêmes, le meilleur cocktail qui mène vers ces fins macabres, c’est d’associer le tabagisme à la sédentarité, à l’obésité, et le diabète à l’hypertension et à l’hypercholestérolémie, ou encore mieux tous ces facteurs ensemble.
Autrement dit, mangez n’importe quoi, n’importe comment, ne faites pas de sport, abusez des sucreries, fumez, buvez de l’alcool sans modération et ne vous étonnez pas du résultat.
Ainsi, il est bon de rappeler que l’association hypertension + tabac multiplie par douze le risque de faire un infarctus du myocarde.
Les fumeurs et les ex-fumeurs font trois fois plus d’infarctus du myocarde.
Les diabétiques obèses multiplient ce risque par dix.
Une augmentation de 10% du taux de cholestérol sanguin accroît de 20% le risque de l’infarctus du myocarde.
Concernant les cancers, on apprend que 18,2% des hommes et 14% des femmes meurent d’un cancer, ce qui représente la deuxième cause de décès en Tunisie.
Cette pathologie est appelée à se développer du fait du vieillissement de la population et la multiplication des facteurs de risque en rapport avec l’adoption de nouveaux modes de vie (tabac, exposition au soleil, infections sexuelles et nouveaux modes alimentaires.
D’après l’Institut National de la Santé Publique, l’incidence de tous les cancers est de 100,1/100.000 pour le sexe masculin et 86,4/100.000 pour le sexe féminin.
Selon les chiffres de l’INSP et de l’Organisation mondiale de la santé, les cancers les plus répandus sont pour les hommes ceux du poumon (27,6/100.000), de la vessie (13,1/100.000), de la peau (7,2/100.000) et de la prostate (6,1/100.000).
Pour les femmes, les cancers les plus répandus sont ceux du sein (23,6/100.000), de la peau (7,5/100.000) et du col utérin (5,8/100.000).
Mortalité infantile
La mortalité infantile est passée de 51,6‰ des naissances en 1985 à 24 ‰ en 2001.
La plupart des décès qui touchent les enfants de moins de cinq ans sont dûs en particulier à des maladies sur lesquelles les moyens d’agir existent, comme les infections aiguës des voies respiratoires inférieures (principalement de la pneumonie), les maladies diarrhéiques, la rougeole et les pathologies en rapport avec les périodes périnatale et néonatale. L’accouchement prématuré et les infections néonatales, restent assez fréquents, malgré la mise en place d’un programme national de surveillance de la santé maternelle et infantile, très ambitieux. Ce programme a pour objectif de baisser la mortalité infantile en dessous de la barre de 20 décès pour 1.000 enfants, et de baisser le taux de mortalité maternelle qui est estimé à 54 décès maternels pour 100.000 accouchements. Mais il y aurait une sous-déclaration de cette cause de décès.
Il est donc très clair qu’en respectant une bonne hygiène de vie et qu’en écoutant surtout les conseils de son médecin, on peut réduire considérablement les causes de mortalité, allonger sa durée de vie et en améliorer la qualité. Tout est dans la modération, la nature hait les excès.
Dr. Samira Rekik - Réalités
Bon article.
Dommage que Dr. Samira Rkik n'ause pas critiquer la politique saniataire publique.
Posted by: luckyslim | July 06, 2008 at 01:29 PM