Un article de A.O. DIALLO dans l'Essor: Selon Remis Spriet, directeur
technique de la SONATAM, la
contrebande de cigarettes alimente 65 % du marché, soit un manque à gagner de 10
milliards Fcfa pour le Trésor public.
Source: http://www.essor.gov.ml/
Le ministre de l'Économie de l'industrie et du Commerce a visité, il y a une dizaine de jours, les installations de la Société nationale de tabac et allumettes du Mali (Sonatam) pour évaluer les conditions de production des cigarettes vendues dans notre pays.
Ahmadou Abdoulaye Diallo et sa délégation se sont intéressés au travail des ouvriers et ont visité les magasins de stockage des produits fabriqués par la Sonatam. La visite s'est achevée par une séance de travail avec la direction et les travailleurs.
Dans son introduction, le directeur technique de l'entreprise, Remis Spriet, a égrené un chapelet des difficultés, notamment la concurrence déloyale occasionnée par la contrebande qui alimente 65 % du marché, soit un manque à gagner de 10 milliards Fcfa pour le Trésor public.
En temps normal, la Sonatam produit 20 à 25 tonnes de cigarettes (2 milliards de cigarettes) pour un besoin de consommation estimé à 2,5 milliards de cigarettes pour notre pays, a expliqué Remis Spriet.
Actuellement, elle produit à peine 15 tonnes de cigarettes. Du fait de la contrebande, 104 tonnes de matières premières sont entreposées dans les magasins de l’entreprise à Bamako, 15 tonnes à Dakar. D'autres stocks sont entreposés dans les unités de fabrique à Bouaké.
Le ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo a promis de chercher des solutions à ces problèmes. Mais, en retour, il a proposé à la direction de l'entreprise un contrat de performance afin de donner un souffle nouveau à la société qui peine encore à mettre la tête hors de l'eau depuis sa privatisation en 2002.
Le ministre a jugé anormal qu’une industrie du tabac qui prospère ailleurs, galère dans notre pays. Dans un passé récent, la Sonatam faisait pourtant la fierté pour sa rentabilité, ont rappelé, nostalgiques, des ouvriers. De leur point de vue, les problèmes ont commencé sous la gestion de la direction qui avait pris les commandes juste après la privatisation.
Celle-ci se serait illustrée par le démantèlement de l'unité de préparation générale qui est le coeur de l’unité. La Sonatam avait réalisé en 1990 un bénéfice de plus d’un milliard Fcfa avec un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards. Forte de ses performances économiques, la Sonatam avait même pris des actions dans certaines sociétés et entreprises d'Etat (Edm Sa, Smecma, etc.).
Du temps de sa gloire, le tabatier employait 8000 travailleurs, contre 150 actuellement et partageait une masse salariale de plus de 1 milliard Fcfa. Il était également un opérateur très dynamique dans la tabaculture au Mali.
Rappelons que la Sonatam a été créée en 1965 grâce à la coopération sino-malienne. Depuis sa privatisation, l'usine traverse d'énormes difficultés. A ce jour, seule l'unité de fabrique de cigarettes fonctionne, la fabrique d'allumettes étant fermée depuis plus d'un an.
A.O. DIALLO
Source: http://www.essor.gov.ml/
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