FCA distribue un communiqué (ci-dessous) à l'occasion du cinquième anniversaire de la convention cadre. Laurent Huber insiste sur la faiblesse des crédits affectés à la lutte antitabac. Je ne suis pas certain de pouvoir le suivre sur ce terrain alors que Bloomberg et Gates ont déversé des centaines de millions pour financer cette lutte. Avant d'en réclamer davantage il me semble que l'on devrait sérieusement regarder comment ces millions ont été, sont utilisés. Jusqu'à présent on n'a pas vraiment rendu compte clairement de cette utilisation.
En ce qui concerne l'Afrique la question est particulièrement d'actualité avec l'évaluation en cours des programmes IDRC (mais qui s'en soucie?) et l'amorce de la mise en place des deux grosses subventions accordées par la Fondation Gates: 10 millions pour l'OMS et 7 millions pour ACS et le "Consortium Africain".
Qu'a-t-on obtenu des 5 millions + confiés par Gates à IDRC? Que peut-on tirer comme enseignements de ce programme? Mais veut-on seulement l'examiner sérieusement et voir ce qui -éventuellement- pose problème et devrait/doit changer?
Il est tentant (et facile) de continuer à crier misère mais la réalité c'est que les activistes (ou tout au moins certains d'entre eux) ont rarement eu autant d'argent. Qu'en font-ils?
Cinquième anniversaire du traité historique sur le tabac
Le 26 février 2010 : Cela fait maintenant cinq ans que la Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) est entrée en vigueur, marquant un important événement dans l’histoire de la santé publique.
L’Alliance pour la Convention cadre (FCA) est ravie de l’impact mondial de la CCLAT jusqu’à ce jour. D’ores et déjà, 168 des 195 parties admissibles ont rejoint le traité par le biais de ratification ou d’adhésion, et d’autres parties sont prêtes à en faire autant.
Résultat : de nombreux pays ont mis en œuvre des mesures efficaces fondées sur des connaissances scientifiques afin de réduire la prévalence du tabagisme et de sauver des vies. Parmi ces mesures : l’interdiction de la publicité du tabac et du parrainage, la protection des citoyens contre l’exposition à la fumée du tabac ; et les avertissements sanitaires graphiques sur les paquets de cigarettes.
La CCLAT est une réalisation exceptionnelle pour les raisons suivantes :
- C’est le premier traité négocié sous les auspices de l’OMS, reconnaissance retentissante que la loi internationale a un rôle critique à jouer dans la santé mondiale.
- Le traité a catalysé l’action mondiale en mettant en lumière l’importance de la lutte antitabac comme problème sanitaire et politique mondial, en stimulant le changement de politiques au niveau national et en attirant de nouvelles ressources publiques et privées dans le domaine.
- La Conférence des Parties (CDP) de la CCLAT a adopté des directives énergiques sur quatre des articles clés de la Convention et les travaux sont en cours pour l‘élaboration d’un certain nombre de directives additionnelles et d’un protocole.
Toutefois, pour chaque succès il reste un défi tout aussi important à relever : la mise en œuvre intégrale de la CCLAT est encore loin d’être complétée, tout particulièrement pour ce qui est de la taxation du tabac, du contrôle du commerce illicite des produits du tabac et de toutes les mesures nécessitant des ressources, telles que l’éducation du public et le sevrage du tabac.
Les parties plus riches n’ont pas non plus fait beaucoup d’efforts pour s’assurer que les efforts de lutte antitabac dans les pays à revenus faibles et moyens reçoivent une assistance technique et financière adéquate. La FCA aimerait voir les pays inclure la lutte antitabac dans leurs programmes d’action en faveur du développement et ce, afin de stimuler le financement dans ce domaine crucial.
Tandis que le tabac tue plus de 5 millions de personnes par an, les programmes de lutte antitabac sont dotés de fonds scandaleusement insuffisants.
En conséquence, pendant les cinq prochaines années, la FCA va se concentrer sur l’amélioration de la mise en œuvre de la CCLAT et sur l’augmentation des ressources pour financer de manière adéquate la mise en œuvre des mesures et des politiques en accord avec le traité.
La FCA aimerait également voir la mise en place de mesures plus rigoureuses telles que des avertissements sanitaires graphiques qui couvrent 90 pour cent des paquets de cigarettes ; l’interdiction des présentoirs de paquets de cigarettes et des ventes de tabac en franchise de droits ; le conditionnement générique ; des taxes plus élevées sur le tabac ; davantage de mesures pour promouvoir le sevrage ; et un protocole efficace sur le commerce illicite des produits du tabac.
Laurent Huber, directeur de la FCA, a déclaré que, au cours des cinq dernières années, le nombre de décès dus au tabac a augmenté et non pas diminué.
« Le tabagisme reste élevé dans les pays à revenus faibles et moyens et est en hausse parmi les femmes et les jeunes, a-t-il affirmé. Nous avons vécu cinq ans de progrès satisfaisants en matière d’élaboration de politiques. Par contre les décès dus à la consommation du tabac continuent d’augmenter. Si nous voulons endiguer la marée de décès dus au tabagisme, il faut maintenant que les gouvernements consacrent les ressources nécessaires à la réalisation de leurs engagements. »
La FCA aimerait également voir la lutte antitabac traitée comme un problème de développement étant donné que l’épidémie du tabagisme est rapidement en train de passer des pays développés aux pays en développement. La dépendance au tabac est un énorme fardeau pour les familles démunies et ce, parce qu’il détourne l’argent des biens de première nécessité, tels que la nourriture et l’éducation, dans les poches de l’industrie du tabac. Les maladies attribuables à l’usage du tabac consomment les allocations déjà peu abondantes en matière de soins de santé.
Malgré cela, la lutte antitabac ne se trouve toujours pas sur le programme d’action international en faveur du développement et ne reçoit aucune mention dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement de l’ONU. Si la lutte antitabac est traitée comme un enjeu secondaire, le développement dans les pays les plus démunis du monde sera handicapé par les hausses rapides de maladies dues au tabagisme au cours des décennies à venir.
« Nous ne devons pas nous contenter de faire le strict minimum, nous devons utiliser la CCLAT comme mécanisme pour accroître les efforts de lutte antitabac pour sauver des vies, a déclaré M. Huber. L’industrie du tabac est bien vivante mais la santé est toujours à la traîne. La FCA met les Parties au défi de mettre leurs intentions en pratique, d’en faire plus, de faire ce qu’il faut et de le faire plus rapidement. »
Contacter : Laurent Huber +1 2023523284
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