Le rapport de Paul Lughembé qui fournit témoignages et détails est disponible via Google.docs et ci-dessous.
Sauver, Eduquer et Agir S.E.A est une association locale qui milite pour la protection de l’Environnement en générale, la lutte et le contrôledu tabac et le Cancer en particuliers.
RAPPORT CIRCONSTANCIEL :«REFUS ET APPLICATION SELECTIVE DE LA LOI ANTITABAC DANS LES ORGANISATIONS ET ONG INTERNATIONALES DANS LA VILLE DE GOMA».
1. Introduction
Chaque culture a ses valeurs, ses chansons vis-à-vis du travail, et même de la sécurité à ytrouver; cependant pour plusieurs hommes et femmes le lieu du travail à Goma est devenu une place de douleur et d’humiliation due à la fumée du tabac.
Certains essayent dans leur lieu de travail de se protéger en verrouillant leurs portes et fenêtres; d’autres plutôtprennent des initiatives personnelles d’écrire sur leurs portes « NO SMOKING » mais enfin on finit par se rendre compte qu’il n’y a pas de fuite possible contre la fumée du tabac ambiante (FTA).
Parfois saluées pour leur contribution à la réduction du chômage dans la ville de Goma; les organisations et ONGinternationales sont parfois décriées pour leur implication dans la pratique de fumer pendant les heures et dans leslieux de travail.
2. OBJECTIF
Le droit à la santé et l’air pur est exigé pour toute personne: dans les organisations internationales ce principe est loin d’être une réalité.
Pourtant une loi internationale prônée par les Nations unies garantit ce principe.
C’est ainsi que; l’organisation S.E.A qui a son siège dans la ville de Goma a diligenté une évaluation en vue de mesurer le degré de cette pratique.
Cette évaluation a été réalisée moyennant un questionnaire qui nous a permis d’identifier les causes exactes de la non application de la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac à Goma.
3. METHODES
Collecte des données: Les données ont été recueillies au moyen d’un questionnaire et d’Interviews ciblés.
Cadre d’évaluation: La ville de Goma à elle seule compterait plus de 50 organisations internationales.
L’évaluation a été réalisée dans 20 organisations et ONG internationales humanitaires ayant leurs "heaquarters" dans la ville de Goma en particulier et dans la province du Nord Kivu en général.
Le degré d’exposition globale à la fumée de tabac été mesuré au moyen des indicateurs conventionnels fixés par l’organisation S.E.A.
Prévue pour 20 jours l’évaluation a duré 30 jours.
Sur 20 organisations visitées seules 4 n’ont pas remis le questionnaire c’est ainsi que l’étude ou dépouillement est faite sur base de 16 organisations.
Une organisation était qualifiée de fumoir à l’issue de cette évaluation si :
• Le Chef 1 ou un décideur est fumeur ou fume régulièrement dans l’enclos ou lieu de service.
• Nous y avons identifié la présence de cendriers
• Les visiteurs y fumaient (avant, pendant et après notre enquête) sans être inquiétés ni interpellés.
4. Difficultés rencontrées
Les difficultés ont été nombreuses surtout lorsque les parties à l’évaluation tentaient de manipuler les données relatives aux atteintes de droits humains allant jusqu’à vouloir les enlever ou les faire disparaître en nous autorisant de consulter telle catégorie des personnes et de ne pas consulter telle autre.
-Un complexe de supériorité tacite et cru face à une organisation locale
-Hostilité à notre évaluation et allergie aux concepts comme « enquête »
-Réticentes en omettant volontairement d’autres données.
-Non remise des questionnaires pour des raisons que nous ignorons.
-Rendez-vous non honorés et parfois non réalisés pour raison d’occupation, dit-on.
-L’ignorance de la loi cadre de lutte antitabac par les organisations internationales justifiant ainsi leur refus de collaborer avec notre évaluation.
Pour contourner ces difficultés, nous procédions à des interviews ciblées avec des garanties d'anonymat et la distribution parallèle du questionnaire.
Les noms des personnes qui ont témoigné et les organisations visitées ont été gardées anonymes mais l’honnêteté oblige d’anticiper de dire que la seule organisation où nous avons été reçus sans difficultés est à l’organisation internationale OCHA/ Goma.
1 Est chef en terme de notre enquête : toute personne capable d’influencer par son comportement, ou par une déclaration le changement au sein d’une organisation évaluée.
RESULTATS ET ANALYSE
1. a. Savez-vous que le tabac est dangereux pour la santé ?14/ 16 organisations ont reconnu la nocivité du tabac, 2 organisations ont dit NON, il n y a pas de preuves
b. Si Oui, comment avez-vous eu cette information ? 11 ont dit : par les MEDIA & PRESSE 1 dit : EGLISE2 ont dit: LOI2 se sont abstenues
2. Que savez-vous du fumeur passif ? 13 ont dit: Rien connaître comme information à ce sujet.3 ont dit: que c’est celui qui respire la fumée de l’autre.
3. Si vous êtes d’une nationalité autre que la Congolaise, la politique de santé publique dans votre pays autorise-t-elle aupersonnel de fumer sur les lieux de travail? 9 ont dit : OUI, la politique de santé de leur pays n’interdit personne de fumer dans le lieu de travail, 2 se sont abstenus, 5 ont dit : NON, la politique de santé de leur pays interdit de fumer dans les lieux de travail.
4. Comment trouvez-vous l’usage du tabac en RDC par rapport à votre pays ? 9 ont dit: qu’il y a indifférence comme en RDC, 4 ont dit très grave, 3 Déclarent: ignorer (je ne sais pas)
6. L'enclos de votre organisation est –il non fumeur ? 4 disent : OUI et déclarent que leur enclos et lieu de travail est non fumeur.3 se sont abstenus, 9 ont déclaré que leur enclos est mixte: c’est-à-dire qu'il accueille fumeurs et non fumeurs
6 a. Si oui, vous recourez à quelle méthode pour maintenir votre enclos et lieu de travail non fumeur ?11 ont dit : AUCUNE METHODE, 3 ont dit : par Internet et listserv, 1 a dit : Informer et Rappeler 1 a dit : par Affiches et Evangile (Chapelle chrétienne)
6. b. Avez-vous quelques collègues ou chefs (décideurs) qui fument ?10 disent: OUI, affirment avoir des collègues fumeurs, 4 disent: NON, aucun collègue fumeur, 2 se sont abstenus
6. c. Si oui ; combien de collègues fumeurs, Combien de chefs (décideurs)-6 ont dit : OUI, plusieurs collègues et chefs fumeurs-4 ont dit : NON, aucun chef-4 ont dit : OUI, collègues et Chefs fumeurs-2 ont dit : OUI, un seul collègue fumeur
6. d.) Appliquez vous certaines sanctions à l’égard des agents qui fument dans le lieu de service en violation del’initiative « Enclos et lieux de services non fumeurs » dans vos services?14 ont dit : NON, 1 a dit : OUI, Exclusion définitive de service, 1 a dit : OUI, Blâme
7. a. Comme l’UNICEF, voudriez-vous encourager l’initiative :« Enclos et lieux de service non fumeurs » ? 10 ont dit OUI, Vouloir encourager l’initiative prônée par l’UNICEF, 4 se sont abstenues, 2 ont dit : NON
7. b. Arrive t-il que les visiteurs ou collègues fument dans votre lieu de service ?
13 disent : NON, les visiteurs ne fument pas dans notre enclos3 s’abstiennent
8.Pouvez-vous accueillir une séance de renforcement des capacités de votre personnel sur le contrôle et lalutte antitabac ?
13 ont dit : OUI2 ont dit : NON, 1 s’est abstenue
9.Pensez-vous que le Gouvernement devrait imposer l’application de l’Initiative« Enclos et lieux de service non fumeur » ?
10 ont dit : OUI, 5 ont dit : OUI pour la santé, il en vaut la peine.1 a dit : je ne sais pas10. 16 ont dit : Non, (Pas de cendriers)
11. Pouvez-vous être prêt à soutenir financièrement une initiative de lutte antitabac ?
13 ont dit : OUI, et être disposé à soutenir financièrement l’initiative « Enclos et Lieu de travail nonfumeur » prôné par UNICEF3 ont dit : NON
Développement
En effet, la bonne coopération exige un climat de sincérité. Elle doit consacrer la liberté de critiquer sans laquelle on ne peut pas s’attendre aux éloges et améliorations. L’organisation S.E.A s’inquiète du taux de prévalence de tabagisme au sein des organisations internationales.
Après cette évaluation on s’est rendu compte que ce taux de prévalence serait dû au laxisme de l’OMS et des autorités gouvernementales dans la province du Nord Kivu en particulier et l’ignorance des agents internationaux oeuvrant dans les organisations internationales pour la plupart.
Au-delà du manque des mécanismes de contrôle et d’application de la loi internationale en RDC les actes de sabotage sont en progression inquiétante dans les organisations et ONG internationales.
Il convient de rappeler aux collègues humanitaires qu’ils sont censés connaître les règles les plus élémentaires des Nations unies auxquelles la RDC est partie.
Par défaut, ils se feront piège dans ce pays où tout lemonde veut faire ce qu’il pense et non ce que dit la loi. Même si la RDC en ces jours; semble être un terrain où tout est permis; les travailleurs y compris les agents internationaux doivent comprendre que, les Nations Unies prônent certains principes qui s’imposent à tous où que ce soit.
D’abord, fumer dans le lieu de travail n’est pas de la vie privée; c’est uneatteinte grave aux droits de la personne humaine et de la santé publique. C’est un comportement et une attitude qui jette le discrédit sur toute l’organisation qui encadre un fumeur qui nerespecte pas les principes.
Il est très important que les organisations sachent qu’elles ont l’obligation de protéger leurs agents.
C’est un principe général auquel aucune organisation ne saurait se soustraire. Elles sont donc passibles des poursuites si la santé et la sécurité des employés sont mises en risque. C’est pourquoi les fonctionnaires dans les organisations et ONG internationales doivent en toute circonstance avoir une conduite irréprochable, ce qui n’est malheureusement pas le cas ici à Goma.
Lors de cette évaluation nous avons recueilli plusieurs témoignages horribles et effrayants sur les violations des droits humains dans les lieux de travail des organisations et ONGinternationales.
Certains ne méritent pas d’être étalés ici dans ce rapport pour des raisons relationnelles et departenariat.
Vous constaterez avec nous, que aucune organisation n’a pas accepté que son enclos est un enclos fumeur.
Pourtantdans plus de deux organisations nous avons assisté aux visiteurs en train de fumer pendant même que celui qui remplissait le questionnaire répondait que leur enclos est non fumeur.
Lorsque demandé pourquoi il remplit autre chose sur le questionnaire, alors qu’il y a un monsieur qui vient du bureau entrain de fumer!La courte réponse fut : Non, celui là c’est un visiteur en mission ici à Goma et il est représentant de nos bailleurs,personne ne peut l’interpeller ici dans cet enclos.
Toutes les organisations ont nié détenir des cendriers dans les enclos de leurs organisations. Pourtant durant notre visite dans les enclos de certaines organisations nous sommes surpris de constater que toutes déclarent ne pas détenir des cendriers dans leurs enclos.
Récemment, le Conseil de l’Union Européenne a publié dans son Journal Officiel des recommandations relatives aux environnements sans tabac, mais il s’en suit que malgré cet appel criant certaines personnes ne veulent pas changer leurs habitudes.
D’autres se comportent comme si ils faisaient partie intégrante du problème de tabac, pourtant moyennant des interventions très peu coûteuses nous pouvons réduire cette prévalence de tabagisme.
Selon les estimations prudentes du Conseil de l’Union européenne, 7300 adultes dont 2800 non fumeurs sont décédés en 2002 dans l’Union Européenne parce qu’ils avaient été exposés à la fumée du tabac ambiante (FTA) sur leur lieu de travail et 72000 autres adultes dont 16400 non fumeurs ont perdu la vie à la suite d’une telle exposition dans leur foyer
2 .Cette menace du tabac doit nous interpeller tous.L’organisation S.E.A ne veut pas rester indifférente et fermer les yeux lorsque les vies humaines sont exposées à lafumée du tabac et ont peur de proclamer leur droit de non fumeurs par crainte des représailles ou perte de leuremploi, que ce soit dans les institutions publiques ou privées, organisations locales ou internationales.
Un chauffeur dans une organisation internationale ici à Goma nous a confidentiellement révélé ce témoignage. Lors de son interview par Madame X de l’organisation dont nous taisons le nom; a allumé sa cigarette comme par hasard dans la salle où ils faisaient l’interview.
Puis madame a demandé aux requérants de l’emploi si ça leur dérangeait si elle fume sa cigarette dans cette salle.Elle a expressément demandé cette permission après avoir allumé cette cigarette.
Eh bien comme par crainte, tous ont dit : Non, pour lui dire que ce n’est pas grave… Selon le même chauffeur, ils étaient au nombre de quatre, malheureusement ses trois collègues n’ont pas été qualifiés pour cet emploi.
Mais ce qui étonne plus le chauffeur, c’est de constater que dans cette organisation on a toujours recouru à cettepratique dans les tests et interviews lors de recrutement des nouveaux agents.
Elle et son organisation ont déjà érigé cette pratique de fumer dans la salle et en présence des requérants d’emploi en pratique légale. Pour cette organisation, la pratique de fumer fait partie d’étapes de test à soumettre aux demandeurs d’emploi lors du recrutement.
Ceci pour se rassurer qu’ils recrutent des agents qui ne seront pas plus tard hostiles à leur comportement de fumer dans leur lieu de service.
En effet, certaines personnes trouvent certains comportements comme de frapper sa femme acceptable dans sa culture, d’autres fumer devant leur agents comme un acte de loisir ou admissible.
Pourtant il s’agit d’actes de violence lourds avec des conséquences néfastes à la santé personnelle. Voilà une nouvelle balance de pouvoir qui émerge au sein de la communauté.
Un autre chauffeur d’une organisation internationale qui a aussi requis l’anonymat affirme qu’il est fumeur et qu’iln’a jamais fumé ni dans le véhicule de travail ni dans son lieu de travail.
Il réaffirme qu’aucun de ses collègues ne le connaît comme fumeur. Il ajouta que seule sa femme et ses voisins à domicile connaissent son statut de fumeur.
2 Journal officiel de l’Union européenne. Recommandations du Conseil de l’Union européenne du 30 décembre 2009 relatives aux environnements sans tabac. (2009/C 296/02)
Mais il déplore de constater que son chef et certains de ses collègues fument dans leur véhicule de travail et publiquement dans leur enclos.
En tout état de chose, la loi humanitaire n’est pas du luxe, ni un dogme. C’est toujours être disposé de s’interposer entre les survivants de l’oppression et ceux qui perpétuent la violence.
Pour rappel, la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) est le premier traité international en matière de santé publique négocié par l’Agence de l’Organisation des nations Unies.
Elle a été adoptée à l’unanimité le 21 mai 2003 à Genève par les 192 membres de l’OMS et est entrée en vigueur le 27 février 2005 faisant d’elle l’un de traités ayant remporté la plus large adhésion dans l’histoire des nations Unies et compte en ces jours plusde 160 Etats partis.
Elle est fondée sur des données factuelles qui réaffirment le droit de tous les peuples et citoyens du monde auniveau de santé le plus élevé possible.
La CCLAT représente pour nous activistes un jalon dans la promotion de la santé publique et apporte une dimensionjuridique nouvelle à la coopération internationale en matière de santé. Ses dispositions ont désormais force obligatoire.
Ainsi chaque citoyen a droit à un niveau élevé de protection de santé et devrait être protégé contre l’exposition à la fumée du tabac ambiante dans son lieu de travail tel que recommandée par le Conseil de l’Union Européenne.
Le Conseil de l’Union Européenne insiste sur l’obligation de retirer tous les cendriers existant dans les lieux et enclos de travail. Le Conseil de l’Union Européenne réitère la volonté de voir l’obligation d’afficher à l’entrée ou dans d’autres lieux appropriées des avertissements clairs indiquant qu’il est interdit de fumer.
Le Conseil de l’Union Européenne reconnaît l’importance d’associer les organisations locales membres de la société civile ayant l’expertise dans la lutte et contrôle du tabac.
Nous sommes très reconnaissant aux actions et réalisations de la communauté internationale représentée par la MONUC pour avoir accompagné ce pauvre pays sur la voie de la paix et la démocratie.
Sans l’appui de la MONUC et ses agences interposées,-La pacification de la vaste majorité du territoire congolais,-L’organisation des élections par la CEI (Commission Electorale Indépendante) n’aurait pas été possible.
-La paie de solde de nos militaires au lieu et place du gouvernement congolais dont nous connaissons tous les tares. Nous n’avons pas de termes pour exprimer notre gratitude pour ces actions humanitaires.
C’est d’ailleurs grâce à cette Communauté internationale que dans le secteur de la santé nous avons enregistré plus de 10 millions d’enfants vaccinés contre la polio et le taux de mortalité maternelle divisé par deux en quelques années.
Dans le secteur de l’éducation par exemple, le taux de scolarisation des enfants a augmenté dans plusieurs provinces de la RDC.
Tout ceci illustre la volonté de la Communauté internationale de faire de la RDCongo un Etat prospère et pacifique où tout citoyen du monde peut envier de vivre. Cependant, sauver les vies de nos enfants contre la Poliomyélite pour ensuite les exposer à la fumée du tabac ambiante (FTA), c’est une autre façon d’ignorer pourquoi les avons-nous fait vacciner contre cette Polio.
L’organisation S.E.A (Safe Environment and Enhanced for All) s’inquiète de l’exposition des enfants et des adolescents à la fumée de tabac. Surtout dans un pays comme la RDC où les produits aussi mortels comme le tabac sont encore embellis et garnis par des emballages aussi jolis qui attirent nos enfants; tout ceci sous l’œil impuissant de ceux qui sont censés les protéger.
Ne baissons pas les gardes; autant que nous avons apporté des avancées significatives dans la lutte contre lesviolences sexuelles et le VIH/ Sida nous y pouvons aussi.
Selon l’OMS, l’épidémie de tabac tue plus de 4 millions depersonnes dans le monde et dont plus de 60 % proviennent des pays en développement. En Afrique la région la plusmeurtris est particulièrement la région sub-saharienne et donc en RDC.
En dépit de ce qui précède, l’OMS a publié le 09 décembre 2009 un rapport très accablant qui prouve que la RDCest largement en retard dans la mise en œuvre des mesures de lutte antitabac.
Le rapport porte principalement sur les environnements sans fumée de tabac et met en évidence que malgré les progrès réalisés en matière de protection des citoyens contre la fumée du tabac dans d’autres Etats, la RDC est parmi les Etats qui ont enregistré un recul considérable.
Le S.E.A déplore même de constater que la RDC figure sur la liste noire des 65 Etats rapportés par l’OMS pour n’avoir adopté aucune loi antitabac.
Par contre, le gouvernement s’est comporté en allié de l’industrie dutabac.
Par exemple, le 30 juin 2008, l’industrie du tabac a été décorée par un diplôme de Mérite, octroyé par l’Etat devant la population entière dans le plus célèbre stade de FOOTBALL à Goma.
L’industrie du tabac a été primée, façon de lui remercier pour ses activités perverses qui tue plus de 60 % de sespropres clients en leur fournissant un produit qui nuit à leur santé.
Comme si cela ne suffisait pas, le 30 juin 2009, l’industrie de tabac a été honorée par l’Etat congolais d’une place honorifique dans la Foire Agricole de Goma pour la Paix (FAGOP) en vue de faire sa publicité en dépit des mises engardes que nous avions adressées au gouvernement provincial quelques jours auparavant à l’occasion de lacélébration du 49è anniversaire de l’Indépendance de la RDC.
Nous avons encore un rendez-vous du cinquantenaire l’anniversaire de l’Indépendance de la RDC le 30 juin 2010.
L’heure est grave pour nous activistes de lutte antitabac, car nous ne savons pas ce que l’industrie de tabac et ses alliés au gouvernement nous réservent.
Ils sont souples à signer des traités dont ils sont incapables de faire avancer même d’une pousse.
Ils doiventapprendre à tirer la leçon du passé.
La publicité tacite du tabac se porte bien à la télévision sans que personne la dénonce.
Les clips des fumeurs passent sans aucune censure ni interpellation des chaînes qui se rendent coupables de violation de la loi.
Le clip des fumeurs le plus célèbre est intitulé "100 % Tapage". Lors des émissions « SPECIALES FETES » à la veille de l’an 2010 et pendant les fêtes ce clip a battu le record.
Lenuméro en live était (+243)994061208 et dont gardons anonyme le nom de l’animateur de l’émission.
Nous réitérons notre appel aux organisations internationales de se conformer à la loi tant nationale qu’internationale.
Nous déplorons de constater que même les organisations à vocation médicale se rendent coupables de violation de la loi antitabac en dépit des découvertes récentes démontrant que le tabac nuit à la santé des citoyens.
A l’issue de notre enquête, l’enclos de la MONUC a occupé la place première place pour les enclos légalement pollués et « Fumoir », ce qui est déplorable pour une très grande organisation comme la MONUC qui jouit de la plus grande confiance de la population congolaise.
La MONUC disposerait en ce jour, d’une police et des contingents bien qualifiés d'hommes et femmes dévoués pour la cause humanitaire en provenance de plus de 38 Etats et dont plus de 50% proviendrait des Etats partis au traité international de lutte et controle du tabac, mais aucun effort n’est fourni nous semble-t-il pour que cette loi soit une réalité dans leur enclos.
L’enclos de l’ONG HEAL AFRICA a été reconnu l’enclos le plus non fumeur. Dans toutes les organisations visitées ou évaluées, aucune n’a la lutte antitabac au rendez-vous que ce soit comme programme ou activité, y compris à l’OMS, ce qui est déplorable.
Les sages disent : «Aux grands maux il faut des grands remèdes», le tabac tue selon l’OMS plus que la Malaria, laTuberculose et le VIH/Sida toutes ces maladies réunies, malheureusement personne ne s’y intéresse.
Pourquoi personne ne s’y intéresse, la réponse est ailleurs.
A l’occasion de toutes les Journées Mondiales sans Tabac (JMST) célébrées le 31 mai de chaque année pour attirer l’attention du public, personne ne s’y intéresse sauf que, les fumeurs dans les organisations et ONG internationales y compris dans les institutions publiques fument paisiblement sans relâche et sans inquiétude d’être interpellés.
Dénoncer les violations de la loi au Nord Kivu semble être dérisoire ; car la seule force qui est derrière cette loi c’est la force des mots.
Une loi antitabac désavouée par ceux là même qui sont censés la vivifier. On assiste plutôt à l’émergence des tendances d’être sensibles et attentif aux alertes et reproches; selon qu’elles viennent de telle organisation, de telle origine au lieu de la teneur que porte la violation.
Au vu de tout ce qui précède, le S.E.A fidèle à son idéal nous suggère en titre préventif ce qui suit :
Recommandations au Gouvernement de la RDC :
1. de respecter ses engagements vis-à-vis de la CCLAT par respect du sacro-saint principe Pacta sunt servanda.A la Communauté internationale
2. d’encourager et influencer les organisations et ONG internationales à s’impliquer dans la lutte et contrôle du tabac en RDC.
3. A la MONUC de recourir à son mandat de protection globale des civils et de son personnel exposé à la fumée de tabac ambiante qui selon l’OMS et le Conseil de l’Union Européenne tuerait en ce jour plus que les balles réelles.
4. Soutenir l’association S.E.A dans la sensibilisation qui vise l’engagement du public à tous les niveaux
Remerciements
Nous tenons à rendre hommage au dévouement du Chef de Mission OCHA/Goma Sir Esteban SACCO pour sa bonne collaboration avec notre mission d’évaluation.
Au Docteur Kambale SAHANI Mateus de l’Organisation Agir Ensemble (une organisation de lutte antitabac et luttecontre le Cancer) de Goma pour ses conseils.
Nous sommes reconnaissants aux agents des organisations et ONG internationales, qui dans la triste situation etépreuve d’exposition à la fumée de tabac de leurs collègues dans le lieu de travail, ont eu le courage de nousapprocher pour briser le silence
CONCLUSION
Chers collègues humanitaires, la santé constitue un pont vers la paix au Nord Kivu.
La lutte contre le tabac doit constituer notre priorité ne pas les prévenir, nos efforts pour le retour de la stabilité, la reconstruction et la conciliation dans nos communautés longtemps déchirées, sont une utopie.
Quoi que peu détaillé, le présent rapport voudrait inciter les décideurs de l’Etat et ceux des organisations et ONG internationales à penser aux reformes les plus élémentaires pour réduire les facteurs favorisant la prévalence du tabac dans les organisations internationales qui sont pourtant évitables.
Par exemple en imposant des mentionscomme «CET ESPACE EST NON FUMEUR » à l’entrée des enclos, le cas échéant à l’intérieur des enclos et lieux detravail.
Fait à Goma, le 12 février 2010
Paul LUGHEMBE K.
Secrétaire Exécutif S.E.A
asblTel (+243)998858280, (+243)817882400
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