Selon cet article publié par Info-Tabac, il faudra patienter encore au moins deux ans avant de voir
apparaître de nouveaux avertissements de santé sur les paquets de cigarettes Canadiens.
Santé Canada – qui est chargé de renouveler ces messages conçus pour dissuader
l’usage du tabac – prévoit que son projet de règlement sur le sujet ne sera
terminé qu’au printemps 2008.
Une fois qu’il aura franchi les différentes étapes
précédant son entrée en vigueur, tout porte à croire que l’an 2009 sera déjà
bien entamé.
Depuis que le
gouvernement a entrepris l’élaboration de la nouvelle génération de mises en
garde, deux années se sont écoulées. « Plusieurs groupes de discussion ont eu
lieu et d’autres sont encore à venir », a expliqué Christine
Belle-Isle, gestionnaire du projet au bureau de la réglementation et de la
conformité à Santé Canada. « Rien n’est toutefois décidé, a-t-elle
précisé, et on est encore loin de la sélection finale.
Santé Canada doit revoir les illustrations, les messages de santé et les
chiffres relatifs aux émissions toxiques de façon séparée avant de les tester
ensemble. Pour ne pas avoir à répéter, année après année, ce laborieux processus
de révision, plusieurs images et messages seront retenus, de sorte à ce que deux
ou trois séries (le nombre est encore à déterminer) soient présentées.
Illustrations et messages
En janvier et février 2007, une cinquantaine de mises en
garde (messages et images) seront éprouvées auprès de différents groupes de
fumeurs. « Certaines seront adaptées, pour faciliter la compréhension des
personnes peu alphabétisées, indique Mme Belle-Isle, mais les messages ne
seront pas tous simplifiés, pour ne pas diminuer leur portée. »
Des études ont
démontré qu’il est important d’alterner les avertissements, puisque ceux-ci
perdent de leur efficacité à force d’être vus. Au bout d’un an, un fumeur qui
consomme un paquet de cigarettes par jour aura été exposé plus de 7 000 fois à
ces messages. Même si ceux qui figurent actuellement sur les emballages
commencent à dater, Santé Canada n’écarte pas la possibilité de les
réutiliser dans le futur. N’étant actuellement pas propriétaire de quatre des 15
illustrations qui ornent les paquets (les poumons, le cerveau, les dents et le
cœur), il aimerait également détenir les droits de toutes les images des
prochains avertissements.
Émissions toxiques
Concernant les informations relatives aux émissions toxiques,
Christine Belle-Isle avoue que leur substitution accuse un certain retard par
rapport aux deux autres volets. Le gouvernement souhaite rendre ces chiffres
moins confus, et peut-être même les remplacer par un énoncé écrit, comme l’a
fait le Brésil en 2004. Dans ce pays, tous les paquets de cigarettes doivent
porter la mention suivante : « Ce produit contient plus de 4 700 substances
toxiques et de la nicotine qui cause une dépendance physique et psychologique.
Pour ces substances, il n’existe aucun niveau de consommation qui soit
sécuritaire. »
Par ailleurs, en vertu d’un règlement qui bannira les
appellations « douce » et « légère », les taux de goudron et de nicotine
pourraient disparaître de la liste des six constituants toxiques qui figurent
actuellement sur le côté des paquets.
De meneur à suiveur
Le Canada fut le premier pays à exiger que des avertissements
de santé illustrés soient apposés aux paquets de cigarettes vendus à l’intérieur
de ses frontières, en décembre 2000. Depuis, il a été imité par le Brésil,
l’Uruguay, la Thaïlande, l’Australie, le Venezuela, la Jordanie, la Suisse, la
Belgique, Singapour, l’Union Européenne (suggéré mais pas obligatoire) et
l’Inde. Analyste des politiques au bureau d’Ottawa de l’Association pour les
droits des non-fumeurs, Francis Thompson trouve regrettable qu’un pays comme le
Canada n’ait pas encore renouvelé ses avertissements alors que le Brésil – qui
n’emploie qu’une poignée d’experts en contrôle du tabagisme – a introduit sa
première série de mises en garde en 2002 et les a révisées en 2004.
La Convention-cadre pour la lutte antitabac, de l’Organisation
mondiale de la santé, oblige les pays qui l’ont ratifiée à apposer des mises en
garde de santé recouvrant au moins 30 % de la surface des paquets. Toutefois,
l’utilisation d’illustrations est facultative.
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