Un bon projet d'Yvon Chouinard de Patagonia. Son portrait paru dans Libé n'est plus disponible gratis. Il faut que je vérifie si son livre est disponible en français. Apparemment pas (encore?). Idem pour 1%, tout en anglais. Il faudra suggérer plus de diversité dans les langues.
Environnement. 187 firmes ont choisi de verser 1 % de leur chiffre d'affaires à des projets écolos.
Des entreprises arrosent la nature
Par Laurent MAURIAC
lundi 21 novembre 2005
Relevé fiscal.
Les membres sont libres de choisir les associations ou les projets
financés. Chaque année, ils fournissent à One Percent for the Planet (1
% pour la planète) un relevé fiscal établissant leur chiffre d'affaires
et les justificatifs montrant qu'ils ont rempli leur engagement. Les
donations sont par ailleurs déductibles des impôts et, selon la
fiscalité américaine, ne peuvent excéder 10 % du revenu imposable.
L'association qui enregistre trois inscriptions par semaine a vu le
nombre de ses adhérents tripler en un an. Elle cherche à attirer des
sociétés au-delà des Etats-Unis. Une trentaine sont étrangères, dont
quatre françaises : Etik & O (fontaines d'intérieur), Ubac (conseil
en télécoms), les Vignobles Henri Bourlon et le magazine Nautilus, consacré à la mer. «C'est un projet en phase avec l'éthique que je voulais mettre dans le magazine, raconte Christophe Agnus, le fondateur de Nautilus. Pour
moi, c'est un effort important, surtout au début, avant d'atteindre
l'équilibre. Mais j'avais envie d'inciter d'autres entreprises à
rejoindre le projet et je ne peux le faire que si je suis membre.» Mauvais calcul. Les
firmes adhérentes représentent des secteurs d'activité variés :
agroalimentaire, musique, prêt-à-porter, santé, services aux
entreprises... Elles sont généralement de petite taille, à l'exception
de Patagonia (230 millions de dollars de chiffre d'affaires) et de Clif
Bar, le leader américain de la barre énergétique naturelle. «Si
l'on arrive à prouver que d'avoir le logo "One Percent" sur les
produits ou les publicités fait monter les ventes, on peut espérer
convaincre une première compagnie cotée en Bourse», estime Yvon Chouinard. Pour Terry Kellogg, ce moment n'arrivera que grâce à la «prise de conscience des consommateurs»
et à leur pression sur les entreprises. Aujourd'hui, rares sont les
actionnaires susceptibles de soutenir une initiative qui rogne les
profits. Un mauvais calcul, selon Sunny Pitcher, président de Potomac
Paddle Sports, une école de kayak basée à Washington. On ne peut se
contenter, selon lui, «d'être fidèle aux taux de marge». Il estime que sa participation au projet, si elle diminue ses profits à court terme, les conforte à long terme : «Si
vous n'avez pas un fleuve en bonne santé, vous ne pouvez plus donner
des leçons de kayak. Il faut d'abord un bon environnement pour pouvoir
faire de bonnes affaires.» Son école a choisi de soutenir des associations impliquées dans la conservation du fleuve Potomac. Les
vignobles Paradigm Winery, dans la Napa Valley (Californie), versent
environ 25 000 dollars chaque année à un parc national, un musée sur
l'environnement et à des fonds de protection de la nature. «Pour nous, ce n'est pas un coût, ça nous rapporte des clients, assure Ren Harris, le propriétaire. Les gens qui apprennent que vous contribuez à des projets environnementaux achètent votre vin.» Yvon Chouinard parle d'une «taxe pour être sur Terre», Sunny Pitcher d'une «taxe auto-imposée», dont il garde le contrôle : «Il faut commencer à payer la facture pour la dégradation de l'environnement, sans quoi elle ne cessera de grossir.»
New York de notre correspondantes
Etats-Unis n'ont pas pour réputation d'être le pays le plus en pointe
pour protéger l'environnement et lutter contre la pollution. Un groupe
d'entreprises tente cependant de prouver que le secteur privé est
capable de se mobiliser. Lancé en 2001 par Yvon Chouinard, le fondateur
de Patagonia (vêtements de sport), et Craig Mathews, un spécialiste de
la pêche à la mouche (propriétaire d'une boutique à Yellowstone), One
Percent for the Planet compte aujourd'hui 187 membres. Ils ont tous
fait la même promesse : consacrer 1 % de leur chiffre d'affaires à des
projets écologiques. «Tout le monde doit se sentir concerné par ces questions, pas seulement les gouvernements, estime Terry Kellogg, le coordinateur du projet. Il y a clairement un rôle à jouer pour les entreprises.» En juin 2005, le projet avait déjà rapporté plus de 5 millions de dollars (4,2 millions d'euros).
http://www.liberation.fr/page.php?Article=339919
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