Via Mona, puis le blog de Mélenchon, cet article de Cotta. Et quand on voit les salaires atteints par les "ouvrier(e)s de base" après 20+ années de service, au moment où ils se font jeter... vu d'ici (USA), c'est la même régression qui est en marche: les plus riches deviennent plus riches et le reste devient plus pauvre, à commencer par ceux qui le sont le plus: pas de redistribution, pas de limitation des sur-rémunérations, pas d'incitation à créer de l'emploi au lieu de délocaliser.
Analyse incompatible avec ce que je pense du recours à la grève à Libération? Il y a une crise de la presse quotidienne mais il ne s'agit pas ici de délocaliser Libération quoique dans une certaine mesure on pourrait probablement produire davantage de contenu et probablement meilleur avec des blogueurs et à moindre prix. Je me demande combien parmi les salariés du Libé d'aujourd'hui pourraient être considérés comme des privilégiés en fonction de leur rémunération et de leur charge de travail (ou du nombre de pages qu'ils produisent). Franchement il me semble qu'il y a beaucoup de gens dans la boutique dont je ne vois pas souvent la prose et quand je la vois, je ne crois pas que cela soit le reflet de longues et patientes investigations. S'ils avaient davantage produit (et entrepris par exemple via des blogs, des podcasts, des vlogs), Libé en serait-il où il en est maintenant? Je ne crois pas mais je ne crois pas non plus qu'on fait boire un ane qui n'a pas soif. Sans parler des lourdeurs structurelles qui on sans doute freiné la capacité à faire d'une manière renouvelé le boulot de journaliste. Dans un tel contexte, le recours à la grève relève du cautère sur la jambe de bois. Quand je vois la faiblesse structurelle du site de Libé, le nombre incroyablement faible de blogs, l'incapacité à trouver au sein même de la rédaction existante les compétences pour développer le site (ce serait le boulot des 5 emplois créés) je sens comme un tel relent de corporatisme crispé alors que les nouveaux outils sont méprisés que je souhaite bien du courage à Laurent Joffin et à ceux qui espèrent encore sauver le vaisseau. Il leur faudra débarquer un fort pourcentage de l'équipage actuel ou les laisser couler le navire. Cette situation n'a rien à voir avec tous les gens qui travaillent énormément pour très peu et n'ont guère le luxe d'expérimenter avec les nouveaux outils de communication (a fortiori en étant payé pour le faire). En fait si la situation générale dégradée de la société française reflète bien les choix imposés aux USA, la situation dégradée de Libé devrait inciter à prendre exemple sur le choix effectués par les journaux les plus dynamiques qui ont eux bien compris qu'il leur fallait devenir des producteurs de contenu multimedia. Voili, voilà.
Et un article de Laurent Mauriac qui illustre parfaitement ce que je viens d'énoncer au sujet dedeux journalistes du Washington Post qui viennent de le quitter pour une entreprise combinant blog+télé+un magazine... Ce que Libé pourrait faire de l'intérieur avec les journalistes ad hoc mais lisez l'article, tout y est (y compris la lourdeur des structures et l'inertie des journalistes).
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