Un article dans Le Monde sur la campagne de l'ONU, Plantons pour la planète. 1,5 millard+ d'arbres c'est "bien" mais combien disparaissent? L'article n'est pas rassurant. Comment faire beaucoup plus?
Sur le site Internet du PNUE (www.unep.org), où sont consignées les contributions de chaque participant, le directeur de l'école élémentaire de Chabrignac, dans le Limousin (10 arbres), côtoie un fonctionnaire indien à la retraite (5 arbres), un scout béninois (15 arbres), etc. Au total, plus de la moitié des dons proviennent de personnes anonymes et modestes.
"Nous avons élaboré un message simple sur l'importance du reboisement pour lutter contre les effets du réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité", raconte Meryem Amar, coordinatrice de la campagne au siège du PNUE, à Nairobi, qui a joué les chevilles ouvrières entre les donateurs et les projets locaux. "Nous voulions toucher le grand public. Au final, l'adhésion des populations a fait pression sur les gouvernements pour qu'ils s'engagent", ajoute-t-elle.
Les ONG ont profité du mouvement. Ainsi, en rejoignant la bannière des Nations unies, SOS Sahel, déjà engagée sur ce terrain, a pu récolter de nouveaux financements. "Nous ciblons nos interventions sur la protection des cuvettes maraîchères", explique Rémi Hemeryck, son délégué général. Au Sénégal, dans la région des Niayes, entre Dakar et Saint-Louis, le reboisement permet de fixer des dunes menaçant d'ensabler ces précieuses zones d'activité. Au Burkina Faso, la plantation d'arbres fruitiers et de bois d'oeuvre assure un complément de revenus aux villageois. Pour garantir la pérennité du projet, un contrat de prime a été passé avec la population. Au bout de deux ans, 0,30 euro est versé pour chaque arbre toujours debout. En Indonésie, Planète Urgence s'est engagée dans la reconstitution de la mangrove dévastée par le tsunami de 2004.
PUITS DE CARBONE
Tous ces efforts mis bout à bout sont cependant loin d'être à l'échelle de la déforestation observée dans le monde, puisqu'ils correspondent à une superficie replantée de 1,5 million d'hectares, soit l'équivalent de trois départements français moyens. Or il disparaît encore 7,3 millions d'hectares boisés par an, selon les chiffres des Nations unies. La contraction de ces puits de carbone que sont les forêts contribue ainsi davantage aux émissions mondiales de gaz à effet de serre que le secteur du transport.
Pour compenser les arbres perdus au cours de la décennie écoulée, il faudrait planter 130 millions d'hectares, soit l'équivalent de deux fois la superficie totale de la France, DOM-TOM compris, ou encore 14 milliards d'arbres pendant dix années consécutives. Si l'Europe et l'Asie voient leurs forêts gagner du terrain, l'Amérique latine et surtout l'Afrique suivent un mouvement inverse. L'extension des zones agricoles en est la principale raison, avec les coupes pour se procurer du bois d'oeuvre et du bois de chauffe.
En Ethiopie, le couvert forestier est passé de 40 % dans les années 1950 à moins de 3 %. Ce qui fait dire au professeur Tewolde, directeur de l'Autorité de protection de l'environnement à Addis-Abeba, que planter 700 millions d'arbres, représente "une cacahuète" sur un territoire cinq fois grand comme la France.
Aussi ces commentaires de lecteurs, assez sceptiques:
CHARLES L.
27.12.07 | 19h17
Ces nombres sont extravagants. Prenez la seule Ethiopie qui trouverait le moyen de planter deux millions d'arbres par jour ouvrables, soit 200.000 arbres à l'heure, 555 par seconde. Tout en étant ravagé de conflits. Prodigieux.
bernard p.
27.12.07 | 18h46
Bravo pour ce programme. MAIS : le véritable problème est que ce sont des forêts primaires qui sont détruites, riches de centaines de plantes connues ou inconnues, alors qu'un reboisement fait figure de parent pauvre pour la biodiversité, avec les risques de ne planter que les mêmes espèces.
CHIFFRES
30 %
des terres sont couvertes par des forêts. Cette surface diminue au rythme moyen de 0,3 % l'an.36 %
de ces forêts sont qualifiées de "primaires" car elles sont composées d'espèces autochtones et l'activité humaine n'y a pas encore prise. Parmi elles figurent les grandes forêts tropicales. Elles sont particulièrement menacées par la déforestation. En Indonésie, la forêt primaire a été réduite de 13 % entre 2000 et 2005 ; au Mexique de 6 % ; en Papouasie-Nouvelle-Guinée de 5 %.90 %
des espèces animales et végétales connues ont été observées dans les forêts, qui constituent des réserves essentielles pour la biodiversité.
...reprendre contact avec la Nature, replantons certes, et allons aussi voir nos vieux arbres !
Rédigé par : krapo | dimanche 27 janvier 2008 à 15:41