C'est ce qu'écrit Nathalie Brafman dans cet article du Monde consacré aux efforts de Renault dans ce secteur, notamment un récent accord au Portugal.
Quelle est la base d'une telle (sur)estimation? Tentative de convaincre à l'avance les futurs clients qu'ils ne doivent pas espérer une baisse des prix? moi qui pensais que justement la voiture électrique revenait moins cher, tant à la construction qu'à l'usage... je m'interroge sur ce genre d'estimation alors que la Prius (pour ne citer qu'elle) ne coûte pas plus cher qu'une voiture dinosaure.
Tout s'est fait très vite ; les premiers contacts entre le gouvernement portugais et Carlos Ghosn, président du constructeur automobile, ont eu lieu en mai lors d'une manifestation, organisée par Nissan, présentant une multitude de modèles du groupe.
Pour l'instant, le gouvernement portugais n'a pas fait voter d'incitations fiscales. Or, le soutien du gouvernement est indispensable pour convaincre les clients de se tourner vers ce type de motorisation. En Israël, une loi a abaissé la taxe sur les voitures électriques à 30 % jusqu'en 2019, alors que les autres véhicules subissent une taxe de 72 %. Au Danemark, le gouvernement a aussi décidé de mettre en place des incitations fiscales.
Renault-Nissan devra adapter ses batteries aux besoins de chaque pays. En Israël, par exemple, 100 kilomètres d'autonomie sont largement suffisants. Le pays est tout petit et les Israéliens roulent en moyenne moins de 50 kilomètres par jour. En revanche, aux Etats-Unis, où la voiture électrique doit être lancée en 2010, elle ne commencera à être intéressante qu'à partir de 100 miles (160 kilomètres). Mais Renault ne s'interdit pas d'imaginer des solutions hybrides (électrique-essence) pour rassurer les clients. "On pourrait imaginer une voiture électrique munie d'un moteur à essence qui prendrait le relais en cas de panne", indique Renault.
UNE GAMME ENTIÈREMENT NOUVELLE
Pour réussir le pari de la voiture électrique, les constructeurs devront dessiner une voiture totalement nouvelle, et non se contenter de transformer un véhicule déjà existant. Renault s'est engagé à créer toute une gamme de modèles électriques. "Ce sera une voiture très moderne, avec un design attractif et qui sera très rapide", indique-t-on chez Renault. De même, le groupe n'exclut pas de construire des usines de batteries.
Reste un problème : le prix. L'accès à cette technologie coûte deux à trois fois plus cher qu'un moteur à essence. Des solutions devront être imaginées pour alléger ces coûts et mettre à égalité de prix une voiture à essence et une voiture électrique sans batterie. L'idée la plus couramment avancée consiste à louer la batterie et à la changer dès qu'elle sera déchargée.
En se lançant dans la voiture électrique, Renault ne prétend pas régler le problème de la cherté du pétrole. Mais le constructeur estime que jamais la conjoncture n'a été aussi favorable à la voiture "zéro émission de CO2". Selon M. Ghosn, le potentiel du marché à l'horizon 2015 s'élèverait à 10 millions de véhicules.
Néanmoins, rapportée au milliard de voitures qui devraient circuler dans le monde dès 2010, cette motorisation sera encore très marginale. Mais compte tenu des incertitudes sur la hausse du prix du baril de pétrole, la croissance pourrait connaître une accélération.
Dans ce contexte, Renault-Nissan espère multiplier les accords. En France, le groupe discute avec des entreprises et des villes. Le constructeur s'est aussi déjà mis sur les rangs pour signer avec Londres et proposer son offre pour les Jeux olympiques de 2012.
Dés maintenant il existe un milliard de véhicules dans le monde car les voitures n'en représentent qu'une partie.
Si l'on voulait en une vingtaine d'années ou même trente années alimenter tous ces véhicules avec de l'électricité, il faudrait construire 1600 réacteurs nucléaires de 1000 MW dont toute l'électricité produite serait réservée aux véhicules.
C'est le résultat de cette étude : Pas de pétrole, alors pas de voitures. Bien entendu, cette histoire de nucléaire n'est que pour fixer un ordre de grandeur facilement compréhensible.
Car cet autre étude : Combien de réacteurs nucléaires en 2030 ? montre que les objectifs pour 2030 de l'Agence internationale de l'énergie, comme ceux de l'Agence internationale de l'énergie atomique, sont impossibles à atteindre. Et il n'était pas question de véhicules électriques dans ces objectifs.
Rédigé par : Verbois | mardi 05 août 2008 à 13:54