La question lui avait été posée par des centaines (ou plus) d'internautes sur le site de la Maison Blanche. Il n'a pas semblé la prendre vraiment au sérieux, ni l'audience dans la salle qui a applaudi sa réponse négative. La réalité c'est que la prétendue guerre contre la drogue (la marijuana étant de très loin le produit le plus consommé) qui dure depuis des années ne sera jamais gagnée et a un coût économique et social considérable. Traiter ce sujet comme une blague alors que des millions de citoyens américains consomment ce produit et des centaines de milliers sont emprisonnés pour cela (surtout s'ils sont noirs ou latinos) revient à s'aligner totalement sur les positions les plus répressives et les plus conservatrices.Je vous renvoye aussi au texte publié par 3 anciens présidents de pays d'Amérique Latine en faveur de la légalisation ou à ce texte de Norm Stamper, ancien chef de la police de Seattle et membre de Law Enforcement Against Prohibition (pour la légalisation) qui a -lu iaussi- été choqué par l'attitude d'Obama. Mais quand on ne veut pas entendre.
On aurait souhaité davantage d'écoute de sa part alors qu'il a promis de s'inspirer des données scientifiques et que rien ne justifie scientifiquement l'interdiction de la marijuana alors que le tabac et l'alcool sont en vente libre et que la répression coûte très cher. Je pense que cette attitude va lui nuire comme l'indiquent les premières réactions des internautes. On constate là encore la fracture entre l'establishment, y compris journalistique (les dépêches sur le sujet ne prennent visiblement pas au sérieux la question) et une large partie de la population qui a probablement voté pour Obama, sait utiliser l'internet et ne se satisfera pas d'une réponse de ce type alors que bien des voix, y compris parmi d'anciens policiers reconnaissent que l'approche répressive est une impasse. Une occasion manquée. Les Etats qui subissent la crise ont commencé à en tirer la leçon en essayant de réduire les incarcérations et en stoppant la construction de nouvelles prisons.
vive le pot
Rédigé par : per | jeudi 16 avril 2009 à 08:42