Les travaux de la 3ème conférence des pays-parties de la convention-cadre de l’OMS sur la lutte antitabac se poursuivent à Durban. Hier, les délégués-pays et les organisations membres de l’Alliance pour la lutte contre la tabagisme en Afrique, FCA, ont examiné les projets de directives de l’article 5.3 de la convention relative à la protection des politiques de santé publique en matière de lutte antitabac face aux intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac.
Le point 3 de l’article 5 de la convention stipule qu’’’en définissant et en appliquant leurs politiques de santé publique en matière de lutte antitabac, les Parties veillent à ce que ces politiques ne soient pas influencées par les intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac, conformément à la législation nationale. En vertu de cet article, les parties reconnaissent que les ingérences de l’industrie du tabac constituent une menace grave à la mise en œuvre efficiente de la convention. Pour preuve, les entreprises du tabac et leurs agents cherchent de plus en plus à rencontrer les personnalités officielles et les dirigeants ainsi que les militants de la société civile aux fins de les convaincre de l’apport de leurs activités dans le budget des Etats. Mieux, ils se proposent de financer des activités de recherche, à parrainer des manifestations publiques ou à offrir des dons aux populations. Toujours dans leurs stratégies, ils n’hésitent pas à corrompre de façon active certaines personnalités ou à leur proposer de détenir des actions dans le capital de leurs entreprises. Tous ces actes constituent, au regard des participants, le blanchiment d’image et aucun pays ayant ratifié la convention ne doit pactiser avec les industries du tabac qui contribuent au décès de plus de cinq millions de personnes dans le monde chaque année. Pour cela, les participants ont exigé que des directives claires et sans ambiguïté soient prises pour éviter des conflits d’intérêts et aider les gouvernements à protéger la santé de leurs populations car la santé est un droit fondamental que les Etats doivent protéger. L’industrie du tabac n’étant pas partie prenante de la santé publique, les participants ont unanimement recommandé que le tabac soit déclaré produit illicite en raison des nombreuses victimes qu’il provoque dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Les directives de l’article 5.3 sont urgentes a reconnu les participants ; mais ils suggèrent également qu’elles soient rigoureuses. En dehors de ce point relatif à l’ingérence des industries du tabac les délégués et les représentants d’organisations ont aussi réfléchi sur la mobilisation des ressources pour la lutte contre le tabagisme. Signalons toutefois qu’à cette conférence, ‘’les indésirables’’ sont bien présents. Il s’agit des représentants des industries de tabac qui suivent discrètement et de très près toutes les discussions. Pour l’un d’eux que nous avons rencontré, il s’agit pour lui de se préparer de manière à anticiper les mesures ou à les appliquer pour se conformer aux nouvelles exigences qu’imposeront les participants à cette conférence sur la lutte antitabac. Ce mercredi, les travaux se poursuivent pour l’examen des articles 11, 12 et 13 et du rapport d’étape du protocole sur le commerce illicite des produits de tabac.
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