Au fil des notes que je rédige (une vingtaine jusqu'à présent) je me demande quel portrait se dessine en pointillé? Il y a beaucoup des tendances et des modes de l'époque dans cette classe sociale, des comportements typiques de la classe de loisir chère à Veblen et de l'attrait de la consommation décrit par Perec dans Les Choses. Au delà de ces adhésions assez répandues qu'est-ce-qui le différenciait?
Les clés de son histoire, de sa persona sont évidemment ailleurs et je reste ici à la surface de sa vie. Peu importe. Il ne s'agit que de prendre le temps de se souvenir et remonte ce qui remonte: c'est comme la pêche à la crevette. On ne sait pas ce qu'on va trouver. Et il y a aussi des choses que je ne mentionne pas. Sans compter -évidemment- tout ce que j'ignore, qui constitue la plus grande partie.
Combien d'apéritifs et de repas avons nous pris sur la terrasse ensoleillée de Ty Bin?
Combien de retours de la plage au sable brûlant après un bon bain et sous le parasol des bonnes choses à grignoter avec un verre de champ' ou un raphael ou du muscadet, ou un kir?
Les maillots mis à sécher sur le fil dans le jardin. A table! Repas de famille.
Qu'est-ce qui le différenciait?
Je ne cherche pas à le déterminer, je me contente de rappeler des faits, des micro-évènements, des impressions subjectives, morceaux isolés et très fragmentaires du puzzle de sa vie et de la mienne, de la nôtre en tant que famille.
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