J'ai commencé ce blog il y a 4 jours. J'y ai consacré quelques heures par jour. C'est assez peu si l'on considère qu'étant resté aux USA je ne me suis pas déplacé pour voir mon père ou assister à une cérémonie. En fait j'ai incorporé son décès dans mon univers professionnel quotidien: la blogosphère, l'internet.
Comment ces nouveaux outils peuvent-ils éventuellement s'intégrer dans nos rituels funéraires?
Voilà une question incongrue voire déplacée au moment de faire le deuil de mon père?
Au contraire, j'ai pensé qu'il me faisait plutôt un clin d'oeil ou un dernier cadeau.
Il aimait les gadgets et les innovations et s'il avait choisi de ne pas
avoir de cérémonie je pense malgré tout que ce blog lui plaît. Je crois
aussi que c'est une intéressante "business proposition".
On a tous dans le coeur les souvenirs de nos chers disparus mais les
partager n'est pas si facile: il faut faire des copies, les envoyer, on
les égare, etc.
Rien de tout ça avec le net et les blogs: tous les documents sont réunis, conservés et constamment accessibles pour tous.
Je prédis donc un excellent futur à ces blogs en souvenir et je pense
que tu es heureux d'être ainsi le pionnier de cette nouvelle
activité.
Je reviens à la question que je posais en titre: "quand ça s'arrête?"
Par coincidence le New Yorker consacre cette semaine un reportage à ce
qu'il appelle "the new way of death" en Californie. Il s'agit d'une
enquête sur les nouveaux modes de funérailles, les nouveaux rituels
proposés lors d'un décès. L'idée d'un tel blog n'y figure pas et ce que
j'ai pu trouver en ligne était très limité. Je crois donc qu'il y a de
la place pour des entrepreneurs internautes qui proposeront aux
familles de les aider à constituer de tels momuments virtuels à la
mémoire de ceux qui les ont quittés.
L'article du New Yorker indique qu'en général trois mois après le
décès, une tombe au cimetière ne reçoit plus -en moyenne- que deux
visites. Se rendra-t-on davantage d'un clic sur un blog souvenir?
Je l'ignore mais je pense que c'est un projet qui mérite d'être développé.
Tout le monde n'a pas les capacités, ni le temps ou l'envie de créer un
blog-souvenir mais quelle famille ne trouverait pas utile une telle
gestion informatisée/internetisée de ses souvenirs?
J'entends les luddites crier au sacrilège et j'admets que les blogs ne
visent aucunement à remplacer les cérémonies "réelles" où l'on serre
les siens dans les bras et où l'on se rappelle en face à face les
moments du passé.
Les blogs serviront à inscrire certains de ces souvenirs dans la durée,
à les rendre plus accessibles qu'en allant chercher des albums ou des
photos parfois égarés. Les innovateurs californiens du Death Care
proposent des life-stories, des biographies vidéo des défunts qui sont
projetées lors de l'enterrement puis disponibles sur le Forever website.
Je n'ai pas pu trouver ce site mais ce que j'ai vu m'a semblé très superficiel et de mauvais goût.
C'est la même chose lorsque l'on examine les monuments funéraires et le reflet de nos différences.
De gustibus... Quoiqu'il en soit je pense que l'internet ne va pas
rester à l'écart de nos rituels mortuaires.
Je me souviens de ce dessin
humorisitique publié dans le New Yorker qui montrait une pierre tombale
avec l'inscription www.john.doe.com
Nous y sommes. Bienvenue. Merci Loulou de nous avoir indiqué ce nouveau chemin.
PS: bien entendu il existe déjà certains services en ligne.
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