Quelques heures le soir je plonge dans les souvenirs. Ce soir par exemple j'ai cherché des informations sur l'abbé Jean Destrez à propos duquel j'ai retrouvé via Google de nombreuses références, presque toutes à propos de ses travaux sur la pecia, les manuscrits du Moyen-Age et son maître ouvrage: La Pecia dans les manuscrits universitaires du XIIIe et du XIVe siècle, 1935 (“in many ways the most elegant and satisfying palaeographical work ever written”, T.J. Brown).
Il aurait constitué des notes sur 50.000 ouvrages selon les archives de l'Université de Montréal. Je me souviens de deux exemplaires sur la Pecia dans notre bibliothèque.
Le fait principal pour nous c'est qu'à son décès vous avez récupéré son appartement du 140 avenue de Suffren. Je me souviens des statues des deux côtés de la lourde porte d'entrée et de l'étroit ascenseur au bout du couloir: 3ème étage.
L'immeuble est à l'angle de la rue Pérignon, juste à la station de métro Ségur. Tu as pris quelques très bonnes photos noir et blanc de moi et François dans notre chambre aux lits superposés. Votre chambre donnait sur la cour, très sombre. Je me souviens d'Angèle que vous aviez prise comme cuisinière: le Pérou après les années de galère.
Les trottoirs très larges et bordés de magnifiques platanes sont propices au patinage à roulettes que l'on peut aussi aller pratiquer au Champ de Mars qui n'est pas loin. Je garde d'excellents souvenirs de ce quartier. Comme dit Saint-Ex, "on est de son enfance comme on est d'un pays" et ce bout de Paris représente la première enfance dont je me souvienne car je n'ai pas de souvenirs conscient de la rue Moncey. Durant la guerre d'Algérie un locataire visé par le FLN a fait l'objet d'un mitraillage mais l'ascenseur avait déjà quitté le rez-de-chaussée. Je me souviens des impacts sur la façade. Lorsque j'allais, à pied bien sûr, à l'école communale de l'avenue Duquesne je passais dans la rue Pérignon devant un petit libraire marchand de journaux où j'admirais les albums de la collection du Lombard, notamment les aventures d'Alix et de Blake et Mortimer. J'étais abonné à Tintin, le journal des jeunes de 7 à 77 ans.
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