Lors d’une tournée effectuée dans les régions
du Sud du Sénégal, à savoir Ziguinchor, Kolda et Tambacounda, il nous a
été donné de constater l’ampleur de la commercialisation de cigarettes
venant de Guinée Conakry qui entrent illégalement dans notre pays. Différentes marques de cigarettes sont vendues dans les marchés et
les boutiques de ces trois villes à des prix défiant toute concurrence
sans que les autorités des douanes sénégalaises interviennent pour
saisir cette marchandise issue de la fraude. Source: Le blog de Massamba Diouf
Différentes marques de cigarettes sont vendues dans les marchés et
les boutiques de ces trois villes à des prix défiant toute concurrence
sans que les autorités des douanes sénégalaises interviennent pour
saisir cette marchandise issue de la fraude.
Un commerçant interrogé à ce sujet déclare : « Notre plus grand problème c’est de faire rentrer cette marchandise dans le pays et dés que c’est réussi, nous ne risquons plus rien. Nous les vendons au même titre que les autres cigarettes. » . Le comble dans tout cela, c’est qu’il est clairement mentionné ‘’Vente en Guinée’’ sur chaque paquet.
Un boutiquier nous apporte une autre précision qui nous renseigne beaucoup sur leur attitude vis à vis de vente de cigarettes issues de la fraude : « nous préférons vendre les cigarettes venant de Guinée parce qu’elles sont deux fois moins chères que les autres et elles s’écoulent facilement… ».
Face à cette situation nous ne pouvons qu'attirer l’attention des autorités afin de tirer la sonnette d’alarme et demander le renforcement du contrôle au niveau des frontières en espérant par la même occasion une modification de notre législation.
En réalité, la Loi 85-23 du 25 janvier 1985 ne parle nulle part du commerce illicite, ni des peines que peuvent encourir ceux qui le pratiquent.
Elle n’apporte de précision qu’au niveau de son article 7 qui dit : « …Le conditionnement du tabac ou des produits dérivés du tabac ne peut comporter d’autres mentions ou images que la dénomination du produit, sa composition, le nom et l’adresse du fabricant et , le cas échéant, du distributeur.
Il est plus que déplorable que le Sénégal qui est le troisième pays africain, après le Kenya et le Ghana, à avoir ratifié la CCLAT ne puisse pas prendre des dispositions effectives du point de vue de sa législation pour mieux protéger les populations contre les effets dévastateurs de la cigarette.
La triste réalité de notre pays est que quelque soit le dynamisme des ONGs et de la société civile ; rien ne pourra se faire sans une volonté politique réelle. Nous ne désespérons pas pour autant.
A ce jour, nous n’avons obtenu de l’Etat qu’un Arrêté portant interdiction de fumer dans les services relevant de l’autorité du Ministère de la Santé et l’Arrêté portant création du Comité National de Lutte Contre le Tabac.
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