MILLEFIORI et BIDONVILLES...
Plaisir de peindre et escapade dans la multiplicité des différentes floraisons de la Terre.
Voici les nouvelles œuvres, bien écloses de Véronique Le Clézio. Il faudra les regarder à la Galerie du Moulin Cassé à Pereybère à partir du 17 avril pour mieux les décrypter.
Après une pause de dix ans, c'est la deuxième exposition de cette plasticienne pour qui la création artistique libre apparaît comme une façon de transcender le mal.
Irréductible défenseur du plaisir de peindre (elle se dit aussi persuadée d'être née pour peindre) et combattante contre certains blocages, Véronique Le Clézio revient avec 65 huiles sur toile.
Elle s'est régénérée en observant la nature lors de ses voyages et dans son atelier. Du désert au sud de la Namibie (Namaqualand) aux bidonvilles du monde, elle traque les merveilles et misères de la nature et retranscrit à l'huile ses sensations.
Force est de constater dans MILLEFIORI (tapis de fleurs de tradition italienne) et BIDONVILLES les accords chromatiques (rondeur et intensité des touches), le sens de la composition et les effets de la matière.
Voilà l'artiste stimulée de nouveau : "Pendant mon combat contre le tabac, j'ai accumulé des émotions, des impressions que j'exprime plus librement. Le retour à la nature est un acte régénérant..."
Le résultat : une figuration éblouissante qui donne au paysage son identité.
Paysage après la pluie et sol fertile sous le ciel immense du Namaqualand (terre sacrée où s'opère le miracle des fleurs si la pluie a été au rendez-vous).
Véronique Le Clézio a posé son regard émerveillé sur ces fleurs multicolores qui s'étendent à l'infini. D'où la luxuriance des formes et la répétition des motifs. Si les motifs de Véronique pouvaient se transformer en alphabet et nous conter leurs petites histoires, ce serait un univers fortement coloré, un monde de lumière ou de misère où l'obsession de la candeur atteint son point le plus haut. Pour le reste (Bidonvilles), aucune indication de lieu, ni de temps.
L'espace mis en scène a été métamorphosé (les bidonvilles sont des palaces à côté de certaines habitations qu'on construit, nous dit l'artiste qui a voyagé en Chine et ailleurs).
Sur le plan de la thématique, Véronique fait le lien entre Millefiori et Bidonvilles: "En parallèle, des bidonvilles surgis aussi d'une terre aride, de la misère, de l'injustice et où l'ingéniosité humaine permet de survivre. Pas de littérature mais des formes et des couleurs là où la vie grouille aussi. Désespoir n'est pas désespérance."
La démarche artistique est ici différente. On sent l'influence du cubisme dans le traitement des architectures, les surfaces de tôles, etc. C'est le sujet qui forme la palette, semble-t-il.
Des rencontres surprenantes au cœur de la nouvelle exposition de Véronique Le Clézio.
Sur la soixantaine de toiles réalisées, une quarantaine sera exposée. Mais tout est une invitation à protéger la Terre, histoire d'en profiter le plus longtemps possible.
Norbert Louis
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