Le marché
local du tabac attire et non des moindres. Alors que la British
American Tobacco (BAT) ne fabriquera plus de cigarettes à Maurice en
juin, Imperial Tobacco, quatrième producteur de cigarettes au monde, a
décidé, pour sa part, de s’implanter à Maurice. La firme internationale
ambitionne de produire des cigarettes pour approvisionner le marché
local et régional. Elle entend également vendre certaines marques de
cigarettes dans la boutique hors taxe de l’aéroport de Plaisance.
Des pourparlers ont récemment eu lieu entre la branche
franco-malgache d’Imperial Tobacco et Hemrajsingh Ramahotar, le
directeur général du Tobacco Board à Maurice.
Ce dernier a précisé qu’Imperial Tobacco veut, dans un premier
temps, apporter son aide technique aux planteurs de tabac mauriciens.
Au nombre de 300, ils éprouvent des difficultés au niveau de leur
production pour plusieurs raisons, dont des conditions climatiques
instables et le manque de terres appropriées, entre autres.
Imperial Tobacco veut ainsi s’assurer qu’avec cette aide technique,
une certaine quantité de feuilles de tabac de qualité seront acheminées
vers Madagascar pour y être transformées en cigarettes. Le produit fini
sera commercialisé sur le marché local.
Dans un deuxième temps, Imperial Tobacco souhaite ouvrir une unité
de fabrication. Hemrajsingh Ramahotar a, dans ce contexte, affirmé
qu’il attend des précisions de la firme. “Il semblerait qu’Imperial
Tobacco veuille fabriquer des cigarettes haut de gamme à Maurice.”
L’arrivée d’Imperial Tobacco dont les principaux actionnaires sont
des Britanniques, favorisera sans nul doute une certaine compétition
dans le secteur du tabac à Maurice. Jusqu’à présent, c’est la BAT qui
est en situation de quasi-monopole.
Obtenir des terres pour la culture
La totalité des 300 tonnes de feuilles de tabac cultivées à Maurice
chaque année est achetée par la BAT à un prix supérieur à celui affiché
sur le marché mondial. Toutefois, la firme éprouve des difficultés à
trouver suffisamment de feuilles de tabac, soit 450 tonnes, pour sa
production de cigarettes. Les 150 tonnes manquantes sont achetées de
l’étranger. C’est la raison pour laquelle la BAT a décidé d’acheminer
les feuilles de tabac cultivées localement vers le Kenya pour y être
ensuite transformées en cigarettes et exportées sur Maurice.
Avec l’arrivée d’Imperial Tobacco, le Tobacco Board veut vendre une
partie de la production de feuilles de tabac à la nouvelle firme. Du
coup, la BAT risque de ne plus avoir la totalité des feuilles de tabac
produit à Maurice. Toutefois, le Tobacco Board prévoit d’entamer
bientôt des négociations avec la Chambre d’agriculture pour que la
nouvelle firme obtienne des terres appropriées pour la culture du
tabac.
Le marché de la cigarette est en régression à Maurice. Il y a dix
ans, la consommation de cigarettes par an s’élevait à 1,3 milliard.
Avec les campagnes anti-tabac du ministère de la Santé, l’interdiction
de fumer dans certains lieux publics et privés, la taxe sur les
cigarettes, la consommation a beaucoup chuté. Aujourd’hui selon les
derniers chiffres du Tobacco Board, la consommation de cigarettes est
de 950 millions par an.
Il convient de souligner que la firme Imperial Tobacco est le
quatrième producteur de cigarettes au monde derrière le géant américain
Philip Morris, British American Tobacco et le Japan Tobacco. Imperial
Tobacco compte jouer sur le rapport qualité prix à moins que les taxes
douanières ne décident autrement de l’avenir de la cigarette.
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