Selon la revue de presse de la MILDT (impossible de lire l'article original sur le site de Elle) Benoit Duteurtre commence à faire son deuil du tabagisme en public (et en privé). Un signe de plus que les moeurs ont changé. Reste à confirmer légalement et à faire respecter partout :)
Dans le Magazine ELLE, l’écrivain Benoît Duteurtre livre quelques souvenirs nostalgiques sur la cigarette.
Déclarant « il faut s’y faire l’interdiction totale du tabac dans les
lieux publics est une cause gagnée », il estime qu’il faut « râler, se
résigner... ou en profiter pour arrêter. Et récapituler une dernière
fois quelques souvenirs du monde d’avant ». Il dit ainsi se souvenir de
Jacques Prévert « toujours la clope au bec » même si aujourd’hui « on
efface les cigarettes sur les vieilles photos », de Serge Gainsbourg
« à la télévision dans son nuage tabagique », images qui aujourd’hui ne
sont plus diffusées. Souvenir également de cette « politesse » qui
consistait chez ses parents à offrir aux invités une Craven après le
dîner, alors « qu’aujourd’hui on se ferait rabrouer comme des
pervertisseurs ». Quelques images aussi des acteurs de série B fumant
une cigarette après l’amour quand « aujourd’hui même les hôtels de
passe sont non fumeurs ». Benoît Duteurtre qui revoit « Marlène
Dietrich dans la fumée » et les "cigarettes élégantes" dans les mains
des actrices, considère qu’il s’agissait peut être de « gestes
d’intoxiquées » mais qu’ils « contribuaient à la peinture de
l’existence comme les robes et les bijoux ». Evoquant bars enfumés,
caves à jazz, trains militaires et même la cigarette du condamné
« comme s’il fallait un peu gâcher sa santé avant de mourir »,
l’écrivain dit avoir soudainement en mémoire « ce premier
toussotement » qui n’était pas le sien, mais celui de la personne qui à
l’autre bout de la terrasse de café, ne supportait pas sa fumée, puis
aussi ce premier ami qui lui a interdit de fumer chez lui, et enfin son
étonnement « devant ce chiffre spectaculaire qui semble tout
justifier : chaque année 5000 morts par tabagisme passif ». Précisant
qu’un ami cancérologue l’a assuré que « ce chiffre là n’a aucune base
scientifique sérieuse », l’auteur souligne que l’ami a néanmoins ajouté
ce conseil « N’empêche que tu devrais arrêter de fumer ».
Et Benoît Duteurtre de conclure « il a raison. Sauf que nos vices au
moment de disparaître prennent une résonance nostalgique ».
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