Ce que l ' article du Monde du même titre ne précise pas c'est que cela fait des années que l'opinion est prête.
Par ailleurs, parler d'un travail de
communication considérable. De 2004 à 2006, l'Inpes (Institut national
de prévention et d'éducation pour la santé) a ainsi investi 12,3
millions d'euros dans des campagnes d'information (radios et
télévisions, notamment) avec l'ambition de contribuer à la "dénormalisation" de l'usage du tabac, est totalement abusif et ne correspond pas à la réalité.
La communication a été très limitée en moyens et dans le temps (de nombreux mois sans aucun message) mais c'est une illusion constamment entretenue en France de croire que la "communication" antitabac est forte alors qu'elle ne l'est absolument pas.
Il suffit de traverser la Manche pour voir des campagnes beaucoup plus fréquentes avec des budgets bien plus élevés, et ce depuis des années.
Auto-intox hexagonale qui permet d'éviter la question épineuse des budgets consacrés à l'antitabac qui demeurent dérisoires contrairement aux souhaits de l'opinion qui est archifavorable à l'affectation d'au moins 1% des recettes fiscales du tabac aux actions antitabac.
Vous savez combien cela fait 1% des recettes fiscales du tabac?
"SOUTIEN HOMOGÈNE"
Les sondeurs insistent sur la dimension consensuelle d'une politique de santé publique. "Le soutien est homogène dans la population : on ne constate pas de différences importantes, selon la catégorie sociale, le lieu d'habitation ou l'appartenance politique", souligne Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de l'IFOP. La seule divergence est générationnelle : les sondages montrent que les plus jeunes sont nettement plus réticents que leurs aînés à l'interdiction de fumer.
Pour convaincre l'opinion, le ministère de la santé et les organismes de lutte contre le tabagisme ont effectué un travail de communication considérable. De 2004 à 2006, l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) a ainsi investi 12,3 millions d'euros dans des campagnes d'information (radios et télévisions, notamment) avec l'ambition de contribuer à la "dénormalisation" de l'usage du tabac.
Avec des résultats jugés probants par les experts en santé publique : "La grande différence avec les débats autour de la loi Evin, c'est la perception des effets du tabagisme : à l'époque c'était une question de gêne ou de confort, aujourd'hui c'est une question de nuisance sanitaire", explique Gérard Dubois, président de l'Alliance contre le tabac, qui coordonne une trentaine d'associations. Des recherches récentes ont notamment permis d'estimer plus précisément les dégâts causés par le tabagisme passif (5 000 morts annuels, dus notamment à des maladies cardio-vasculaires).
LES POLITIQUES EN RETARDLes partisans de l'interdiction estiment que les hommes politiques ont eu tendance à surestimer l'importance de l'opposition. "Les politiques sont toujours en retard, sur ce genre de sujet, par rapport à la société, indique Claude Got, professeur de médecine, spécialiste de santé publique. Qu'il s'agisse de la lutte contre le tabac ou la sécurité routière, il y a une très forte acceptation sociale des positions sécuritaires. Mais les politiques, eux, sont toujours très sensibles aux parlementaires qui leur font remonter les colères des minorités, antitabac ou antiradars par exemple." Un constat partagé par le député UMP, Yves Bur, à l'origine d'une proposition d'interdiction dès 2005, accueillie alors avec beaucoup de réserves par son groupe parlementaire : "Les hommes politiques sont beaucoup plus sensibles aux mécontentements actifs, très bruyants, qu'aux soutiens passifs, beaucoup plus discrets mais souvent plus nombreux", résume le parlementaire.
Sur le tabac, les Français ne se distinguent pas de leurs voisins européens. Selon la dernière enquête de l'Eurobaromètre, publiée en janvier 2006, 84 % des habitants de l'Union européenne étaient favorables à une interdiction de fumer dans tout lieu public couvert. Dans les pays appliquant déjà cette mesure, les soutiens sont les plus élevés : 93 % en Irlande et 90 % en Italie. "Je fais le pari que dans un an, on aura les mêmes résultats en France", pronostique Yves Bur.
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