La
Sécurité Routière démarre une campagne sur la limitation de vitesse.
Budget: 3 millions d'Euros. Budget annuel communication: 18 millions
d'Euros.
Une visite sur leur site permet de voir le nombre de campagnes organisées chaque année
(5 a 6 en moyenne) pour un budget global de fonctionnement annuel
autour de 99 millions d'Euros (en 2002). La Délégation
Interministerielle à la Sécurité Routière employe environ 200
personnes. Combien pour la lutte contre le tabac?
Les associations
réclament -en vain, depuis des années- la création d'une structure
indépendante et dotée de moyens adéquats: un peu comme la Sécurité
Routière?
A défaut d'une nouvelle loi antitabac, le gouvernement pourrait
commencer par le commencement: allouer des crédits corrects à une
structure crédible qui pourrait mener un vrai travail de
sensibilisation dans la durée.
Un bref examen de l'évolution des budgets de communication antitabac pour les 3 dernieres années:
11,5 millions d'Euros en 2003, 9 millions en 2004 et 5,2 millions en 2005.
Source: les tableaux récapitulatifs de l'ODT.
A lire aussi les bilans annuels où l'on voit que pour 2005
la consommation est quasiment stable par rapport à 2004, les appels
téléphoniques en baisse de 25%...peut-on parler de priorité? Qui ose le
dire franchement?
Ces budgets dérisoires
sont un des indicateurs les plus fidèles de l'absence de détermination
réelle des pouvoirs publics français.
Il s'agit en fait du recyclage d'un post du vendredi 14 avril 2006. Où en sommes-nous en 2007?
Quelles sont les causes de cet écart selon vous ? Pourquoi est-il impossible de déployer en France une vraie politique de prévention du tabagisme ?
On peut y voir la main invisible des cigarettiers évidemment; je propose aussi que l'on tente d'analyser la duplicité de la corporation médicale qui s'est emparé de la question du tabagisme et ne semble pas disposée à la lâcher.
Mais quand on comprend pourquoi les discours sanitaires sont si inopérants et les traitements médicaux si médiocres, on peut se demander pourquoi on ne démédicaliserait pas complètement le tabagisme, laissant aux médecins le soin de traiter ceux qui ont été atteints de complication : ils sont en nombre très minoritaire.
Fumer n'est pas une maladie, pas plus que conduire vite ou être chauve. C'est plutôt selon l'angle du modelage social que l'on devrait axer la communication.
Rédigé par : Account Deleted | vendredi 16 février 2007 à 02:02