Le
mardi 23 janvier, les élèves d'une classe de seconde du lycée Joffre, à
Montpellier (Hérault), ont eu une drôle de surprise pendant leur cours
de français. Leur professeur, Patrick Loubatière, a lancé à la
cantonade : "Et si on arrêtait de fumer ?"
Source: Le Monde
Une classe de seconde a cessé de fumer depuis quatre mois
LE MONDE | 23.05.07 | 16h31 • Mis à jour le 23.05.07 | 16h31
Le mardi 23 janvier, les élèves d'une classe de seconde du lycée Joffre, à Montpellier (Hérault), ont eu une drôle de surprise pendant leur cours de français. Leur professeur, Patrick Loubatière, a lancé à la cantonade : "Et si on arrêtait de fumer ?" Et d'ajouter : "Hier, vous avez beaucoup entendu parler de la mort de l'abbé Pierre. Mais il faut savoir que 165 personnes sont mortes le même jour à cause de la cigarette."
La proposition englobait fumeurs et non-fumeurs ; d'ailleurs l'enseignant, lui, n'a jamais fumé de sa vie. "Cette victoire, on devait la remporter tous ensemble, se remémore-t-il. Et les non-fumeurs ont vraiment pris ce projet à coeur."
Ce mardi de janvier donc, un peu plus d'une semaine avant l'interdiction de fumer dans les lieux publics, le 1er février, les élèves ont eu le temps de la récréation, entre leurs deux heures de français, pour se déterminer. "Je voulais que ce soit leur décision", poursuit Patrick Loubatière. Ce sera oui.
Pour souder le groupe et solenniser l'arrêt de la cigarette, décision est prise pour les fumeurs d'aller "s'en griller une dernière" avec toute la classe avant la fin du cours. Des photos de la classe sont prises, pour immortaliser l'événement.
Le soir, une fumeuse repentie envoie un courriel à son enseignant : "Waouh ! Quelle journée ! Merci beaucoup monsieur ! J'viens de l'annoncer à ma mère et elle a... pleuré ! Enfin aujourd'hui c'était un peu dur mais bon ! Je suis pas toute seule ! J'ai même vendu mon paquet de tabac ! et j'me suis acheté deux croissants avec les sous !"
LES PARENTS PAS AU COURANT
La veille du premier week-end sans tabac, Patrick Loubatière a offert La Méthode simple pour en finir avec la cigarette, d'Allen Carr (Pocket), aux huit fumeurs réguliers - que des filles. "Je savais que ce serait dur pour eux, explique-t-il. Je voulais qu'ils aient quelque chose à quoi se raccrocher en cas de besoin."
Quatre mois plus tard, le bilan est positif. Une seule élève, qui a interrompu sa seconde, n'a pas tenu. Une autre, Ava, 16 ans, a eu une petite rechute mais jure de ne plus recommencer. "Je vais demander aux gens que je connais d'éviter de fumer devant moi", dit-elle.
Les anciennes fumeuses ont souvent tenu par le seul soutien du groupe, car pour la plupart, leurs parents n'étaient pas au courant. Pas question donc d'acheter des substituts nicotiniques quand elles utilisaient, à leur insu, l'argent du midi pour s'acheter des cigarettes au lieu d'un sandwich. Pas question non plus de compter sur l'aide de papa, maman. "Si ma mère avait su que je fumais, elle aurait été furieuse, je l'ai tellement saoulée, en vain, pour qu'elle arrête la cigarette", explique J. "Mon père n'est pas au courant, renchérit sa copine. Il me prend pour une sainte."
Quant aux effets nocifs du tabac sur la santé, la plupart des ex-fumeuses avouent s'en moquer. "Ça nous passe au-dessus de la tête", dit Chloé. C'est le fait "d'être dépendant, esclave de la cigarette" qui les a motivées, assurent-elles. Et surtout l'enthousiasme contagieux d'un professeur "pas comme les autres", "qui nous a même dit qu'on pouvait lui téléphoner à tout moment, si on sentait qu'on allait craquer", assurent les élèves en choeur.
Patrick Loubatière est à Paris début juin pour une performance théatrale : on peut l'y rencontrer (voir le site http://www.alison-arngrim.com/ ).
Est-ce un pari ? Pari : "Engagement mutuel entre des personnes qui soutiennent des opinions contraires, de payer une somme à celui qui aura raison" dit mon dictionnaire.
Dans cette affaire ce n'est pas un pari mais une décision irréversible. Pari laisse trop penser que cet engagement pourrait ne pas être suivi d'effet; cela laisse planer comme un doute, comme si cette classe n'allait pas assumer sa décision.
J'aurais préféré le terme 'Exemple'. Un bel exemple !
Voir aussi mon commentaire dans mon blog : " La leçon du professeur de français à la Faculté de médecine ".
http://unairneuf.blogs.psychologies.com/billets/2007/05/la_leon_du_prof.html
Rédigé par : Account Deleted | lundi 28 mai 2007 à 02:16