Au delà de l'immense progrès réalisé par l'interdiction de fumer sur la plupart des lieux de travail et des lieux publics, progrès qu'il convient néanmoins de relativiser en raison du nombre d'années qu'il aura fallu attendre avant qu'il se produise alors que l'opinion y était très majoritairement favorable depuis fort longtemps, qu'avons-nous à nous mettre sous la dent? Pas grand chose, quasiment rien.
Ce n'est pas l'annonce en commun par help et INPES d'un mini service d'envoi d'emails de soutien à ceux qui veulent arrêter qui soulèvera notre enthousiasme: il existe depuis belle lurette dans d'autres pays (comme le Canada) et il ne peut masquer/compenser l'énorme faiblesse de la ligne d'écoute téléphonique à la française: 1700+ appels en avril 2007!!!
Et la consommation de clopes est repartie à la hausse: allez voir les chiffres de l'Observatoire.
La réalité est qu'il n'existe pas d'intendance pour la lutte contre le tabagisme en France, pas de budget significatif et/ou pas dans la durée. L'absence de continuité dans les campagnes médiatiques en est un exemple type. Qui le dit? Qui le reproche publiquement? Personne.
Quant à la volonté politique, en ces temps électoraux elle est encore plus faible que d'habitude (si c'est possible).
Ainsi combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que soit pris par le Ministère de la santé l'arrêté qui introduirait sur les paquets les avertissements graphiques proposés par la Commission Européenne?
Je veux bien espérer que Roselyne Bachelot prendra rapidement cette décision: le retard pris est une exacte mesure de l'influence de l'industrie du tabac sur l'Etat.
Car il s'agit, répétons-le une nième fois d'une mesure gratuite pour les finances publiques dont on sait l'efficacité.
C'est d'ailleurs pour cette "raison" qu'elle demeure au fond d'un tiroir.
Qu'il ne se trouve personne parmi les "activistes" antitabac pour la réclamer haut et fort est... pathétique.
Vous écrivez :
"Ce n'est pas l'annonce en commun par help et INPES d'un mini service d'envoi d'emails de soutien à ceux qui veulent arrêter qui soulèvera notre enthousiasme: il existe depuis belle lurette dans d'autres pays." :
il existe aussi en France !!!
Mais comme ce n'est pas un médecin qui l'a inventé, on n'en fait pas la promotion. Je veux parler de l'outil Nicodem
http://www.nicodem.fr/
développé avec des aides publiques françaises à l'innovation pourtant.
Permettez-moi de me poser quand même la question de l'éventualité d'une validation de ce genre de dispositif suivant les canons de l'EBM (evidence based medicine, médecine basée sur des FAITS établis). Ce qui me choque c'est qu'on autorise à grands coups de trompette des dispositifs d'origine médicale et qu'on censure - de fait - ceux qui sont développés par des non docteurs en médecine. D'autant que ladite science médecale n'a pas encore fait la preuve de sa capacité à traiter la question avec efficacité comme vos remarques le rappellent.
Il y a blocage au niveau des politiques dites-vous. Il me semble qu'il y a complicité active de la corporation médicale pour que l'incompétence - son incompétence établie par les faits - perdure.
Une solution serait, comme cela a été fait pour la Sécurité Routière, une délegation interministérielle rattachée au 1er ministre et pas au ministre en charge de la Santé, puisque la collusion y règne trop ostensiblement. Les activistes, soutiers bien commodes et ne défendant que leurs propres intérêts, seraient alors pilotés politiquement, ce qui ne semble pas être le cas. A défaut, considérer que tout ce qui est dit et fait ne consiste qu'en emplâtre sur une jambe de bois... Je comprends votre exaspération.
Rédigé par : Account Deleted | jeudi 31 mai 2007 à 06:30