Vendues dans la rue entre 2 et 3 euros le paquet, dans des conditionnements trompeurs, les cigarettes de contrebande ne répondent à aucune norme sanitaire.
Le résultat d'analyse de cigarettes confisquées a révélé des dépassements de 80% de la teneur en nicotine et de 130% de goudron, par rapport aux normes admises. Elles peuvent, par ailleurs, contenir des substances sans rapport avec le tabac, tel que du bois. Cala, se passe de tout commentaire.
On se trouve, à cet égard, face au même problème que les Etats-Unis à l'époque de la prohibition, où circulait de l'alcool frelaté.
Le trafic de cigarettes, dont la France est l'un des carrefours, à cause de sa position géographique en Europe en plein essor, malgré la multiplication des saisies.
Seuls 30% du tabac clandestin est destiné à la consommation hexagonale, le reste alimente les filières internationales.
Ce trafic n'a rien de commun avec les micros trafics transfrontaliers organisés autour de la principauté d'Andorre et à la frontière belge, qui permet à des particuliers d'arrondir leurs fins de mois.
Le grand trafic reste difficile à quantifier et on ne peut que s'en tenir aux estimations de la Direction nationale de la recherche et des enquêtes douanières, la DNRED selon lesquelles environ 40% de la marchandise arrivée en France est destinée au Royaume-Uni et, déduction faite des 30% qui vont au marché français, les 30% restants alimentent la filière du trafic international.
Le trafic, seulement passible d'amendes douanières et de trois
ans d'emprisonnement, semble lucratif, malgré la valeur marchande
des cargaisons saisies qui a frisé en 2008, selon la DNRED , la
barre des 60 millions d'euros.
Selon ce bilan, près de 250 tonnes de cigarettes ont été
confisqués, soit une hausse de 18,3% par rapport à 2007.
80% des cigarettes de contrebande viennent de Chine et les bénéfices sont blanchis dans l'immobilier ou dans des paradis fiscaux.
Aujourd'hui, la découverte des chargements clandestins ne repose
plus sur le seul « flaire » des agents des douanes, mais surtout
sur les scanners mobiles dont quatre exemplaires sillonnent les routes
de France.
Surmontés de bras articulés, ces mastodontes de plus de
20 tonnes passent aux rayons X n'importe quel transporteur de fret et
peuvent voir par transparence le contenu de leur cargaison, sans avoir
à ouvrir les bâches ou les portes des camions.
Ainsi, à Dijon, les douaniers ont découvert douze tonnes de cigarettes au milieu de poissons surgelés, ce qui confirme que les convoyeurs redoublent d'imagination pour tromper la vigilance des douaniers.
Ils emploient les mêmes caches que pour les stupéfiants, des rouleaux de papier évidés, des pizzas en voie de décongélation ou des palettes d'œufs délibérément pourris, pour masques les odeurs.
En bout de chaîne, le trafic fait vivre une multitude de revendeurs, impossible pour le moment à neutraliser.
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