Interdiction de fumer dans les lieux publics
L'AFP, FRANCE SOIR, LES ECHOS, LE PARISIEN et LE FIGARO évoquent la « réunion animée » du groupe UMP sur l'interdiction de fumer et les buralistes.
D'après l'AFP, lors de cette réunion, un petit groupe de députés est monté au créneau pour défendre les buralistes, et en sortant Dominique Paillé a déclaré qu'il rallierait la proposition de loi de Thierry Mariani pour que les exploitants d'établissements de moins de 100 m2 puissent choisir d'être fumeur ou non fumeur.
Précisant que Pierre Lellouche s'est également dit favorable à cette proposition, et a prédit « une guerre civile larvée » lors de la sortie du décret, l'agence rapporte que selon lui « une majorité du groupe est remontée » notamment les députés « de province », « consternés » qu'au « moment des élections » on s'attaque à cette « courroie de transmission ». Nadine Morano qui a pour sa part noté « quelques positions très tranchées et d'autres propositions plus adaptables » a estimé que « la santé publique est très importante mais que dans le même temps il est nécessaire de s'occuper des commerçants ». Selon Yves Bur, « tête de pont de la lutte antitabac » « 10 à 15 » députés ont été « très virulents » mais « la grande partie est restée silencieuse, prise entre les considérations de santé publique et l'envie de faire plaisir aux buralistes ». L'agence signale que le député va adresser à ses collègues les évaluations de chiffre d'affaire des buralistes qui montrent « globalement une augmentation », le « vrai problème » restant celui des buralistes frontaliers. D'après l'agence, Yves Bur s'est par ailleurs dit « scandalisé » des propos de Paul Henri Cugnenc, médecin, qui lors de la réunion a affirmé que les effets de l'interdiction du tabac ne se feraient sentir que « dans 20 ans » alors que les élections étaient dans six mois et qu'il n'y avait donc « pas urgence ».
« Tabac : la zizanie à l'UMP » titre FRANCE SOIR qui estime que le dossier « antitabac » reprend une tournure fortement politique, après le succès du « lundi de colère » qui a réuni entre 15 000 et 20 000 buralistes dans 82 départements ». Pour le journal « les politiques tentent de reprendre la main ou de récupérer la grogne ! ». Le quotidien qui assure que lors de la réunion de l'UMP, Xavier Bertrand « a été interpellé à plusieurs reprises », affirme que le matin même Bernard Accoyer, « patron du groupe » avait adressé un courrier à ses députés où il soulignait que « le gouvernement (était) très attentif à la situation des buralistes » et où il rappelait les mesures déjà prises en leur faveur. Estimant que « ce bel effort de pédagogie, en forme de rappel à l'ordre, (...) s'est révélé... vain », le journal explique que l'objectif était d'éviter que de nombreux députés UMP « ne se désolidarisent du décret (...) et ne soutiennent l'initiative de (...) Thierry Mariani ». Le quotidien qui évoque un « échec cuisant », souligne que T. Mariani a enregistré plusieurs soutiens dont ceux de Dominique Paillé et de Pierre Lellouche. Suit une reprise des déclarations de Pierre Lellouche et de Yves Bur (voir AFP). Conclusion sur le délai de cinq avant l'application du texte demandé par les buralistes, demande à laquelle le FN « s'est opportunément « associé » ». Et ce commentaire de France Soir « dans la perspective de la présidentielle, la chasse aux voix est plus que jamais ouverte ».
D'après LE PARISIEN, « Le décret antitabac agite l'UMP » et la réunion du groupe a été « très animée » avec des députés comme Richard Maillé (Bouches du Rhône), Jean Auclair (Creuse), ou Pierre Lellouche (Paris) qui « sont fortement montés au créneau pour s'emporter contre une nouvelle disposition antitabac », Pierre Lellouche engageant « une vive passe d'arme avec Xavier Bertrand ». D'après le journal, ces députés redoutent le coût électoral de la mesure et demandent plus de souplesse et de temps dans son application. Conclusion sur la proposition de loi de Thierry Mariani qui « circule actuellement dans leurs rangs ».
LE FIGARO qui note que « L'interdiction de fumer divise la majorité », relève qu'un « petit groupe de député est monté au créneau pour défendre les buralistes » et « qu'en réponse le président du groupe, Bertrand Accoyer, a adressé hier un courrier aux députés pour répondre à leurs " interrogations" ».
LES ECHOS parle également de « réunion animée », estimant que l'interdiction de fumer dans les lieux publics « n'en finit pas d'enflammer le groupe UMP à l'Assemblée ». Le journal qui observe que ce sont les « députés sarkozystes » qui « sont montés au créneau », rapporte les déclarations de Pierre Lellouche et de Paul Henri Cugnenc « pourtant médecin ». Notant que plusieurs parlementaires ont averti qu'ils soutiendraient la proposition de loi de Thierry Mariani, Les Echos rappelle en conclusion la position prise par Nicolas Sarkozy fin octobre, lequel préconisait « une application non rigide » de la mesure avec des « adaptations géographiques ».
Cigarettes parfumées
« Les cigarettes parfumées sont -elles plus dangereuses ? » c'est la question que pose LA CROIX au Pr Bertrand Dautzenberg, président de l'Office français de prévention du tabagisme. Selon Le Pr Dautzenberg, « les marchands de cigarettes ne savent pas quoi inventer pour augmenter le nombre de fumeurs, notamment chez les jeunes » et si la composition de ces cigarettes « semble respecter la législation européenne », si « elles ne sont pas plus dangereuses en soi » elles sont toutefois « plus trompeuses » car « consommées par des personnes encore plus jeunes qu'à l'habitude, elles sont plus dangereuses pour la santé ». Selon lui « l'ajout d'arômes artificiels leur confère un goût plus sucré et joue le même rôle que les « premix » par rapport à l'alcool » et l'emballage « branché » ne « vise qu'à attirer de nouvelles personnes vers le tabagisme » car les « acheteurs de ces cigarettes ne sont pas des fumeurs habituels : ce sont de jeunes proies ». Affirmant que « juridiquement parlant, ce fabricant ne détourne pas la loi » et que de ce fait « le gouvernement (...) ne peut rien faire », le médecin juge néanmoins « l'astuce commerciale (...) moralement condamnable » relevant « qu'une fois de plus les fabricants de cigarettes tiennent un double langage ». Selon lui « on ne peut pas faire évoluer la loi chaque fois que l'industrie du tabac contourne l'esprit de la loi, il faut aussi que les consommateurs, parents et adolescents se comportent en personnes responsables ».
Sevrage
« Enfin un vrai coup de pouce pour arrêter de fumer » titre FEMME ACTUELLE qui souligne que le décret interdisant de fumer dans les lieux publics va bientôt paraître et « avec lui des mesures pour se sevrer ». Un reportage au service d'addictologie du CHU de Nîmes, ou depuis l'annonce faite par le gouvernement, « le téléphone ne cesse de sonner ». Le journal qui évoque la mesure d'interdiction et les amendes possibles, souligne que « mieux que la répression, les pouvoirs publics misent sur l'aide au sevrage pour inciter les fumeurs à arrêter ». Le ministère de la santé explique « nous sommes le seul pays européen à accompagner financièrement cette mesure ». Indiquant que Xavier Bertrand a décidé d'accorder dès février prochain, un forfait de 50 euros pour l'achat de substituts nicotiniques prescrits par un médecin, soit le tiers de la somme correspondant au traitement, le magazine souligne que toutefois les prix de ces substituts varient du simple au triple d'une pharmacie à l'autre, ce qui est « un scandale » pour Bertrand Dautzenberg, président de l'OFT. Il dit « A plus de 1,50 euro le patch, je conseille de changer d'officine. Cette injustice aurait été réglée si les pouvoirs publics avaient choisi de délivrer les médicaments gratuitement ». D'après l'hebdo, le fumeur n'a plus qu'à faire jouer la concurrence et il lui faudra aussi faire quelques recherches pour trouver des centres de consultation près de chez lui car il en existe 500 aujourd'hui, sachant que leur nombre va doubler d'ici fin 2007. La revue qui rapporte que selon un médecin de Nîmes, « dans de nombreuses consultations les délais pour avoir un rendez vous dépassent un mois et demi », estime que la solution pourrait venir en janvier d'un nouveau médicament d'aide au sevrage tabagique : le Champix qui serait « au moins aussi efficace que les patchs ».
Femme actuelle qui a réalisé un sondage auprès de ses lectrices, indique que 77% d'entre elles sont favorables à l'interdiction totale de fumer dans les lieux publics, que 68% se prononcent pour un remboursement intégral des traitements de sevrage (qui doit pour 45% de celles-ci être limité dans le temps), que 54% estiment que ni la loi, ni la hausse des prix du tabac ne sont des solutions réellement efficaces, que 63% considèrent que c'est au fumeur de décider, seul, de renoncer au tabac, l'accompagnement mis en place par les pouvoirs publics restant secondaire.
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