BILAN DECRET
L’AFP consacre plusieurs dépêches au premier bilan sur l’interdiction de fumer, trois mois après l’entrée en vigueur du décret.
Une première dépêche est consacrée aux chiffres de l’OFT
(Observatoire français de prévention du tabagisme), communiqués hier
par le ministère de la Santé. Ainsi, « la proportion de salariés
déclarant travailler dans des lieux totalement non-fumeurs a quasiment
doublé depuis la mise en place de l’interdiction de fumer dans les
entreprises, passant de 42% en janvier à 71% en février et 80% en mars.
La proportion atteint même 91% dans les établissements scolaires et 84%
dans les établissements de santé ».
« La progression est
également significative pour le secteur des cafés, hôtels, restaurants,
discothèques (CHRD), où l’interdiction de fumer n’entrera pourtant en
vigueur qu’au 1er janvier 2008 : 44% des salariés déclaraient
travailler dans des lieux totalement non-fumeurs en mars contre 25,3%
en janvier. » Toujours selon l’OFT, la pollution de l’air
(particules fines) mesurée dans les établissements (hors CHRD) a
baissé, passant de 16% en janvier à 10% en mars.
La
dépêche fait également état des ventes de cigarettes et de substituts
nicotiniques, avec les chiffres fournis par l’Observatoire français des
drogues et des toxicomanies (OFDT) : « les ventes de médicaments
d’aide à l’arrêt du tabac ont augmenté de 60,5% au premier trimestre
2007 par rapport au 1er trimestre 2006. L’activité des consultations de
tabacologie est en augmentation de 25% ». Quant à la vente de
cigarettes, elle a diminué de 1,2% en février 2007 par rapport à
février 2006 et de 1,5% en mars 2007 par rapport à mars 2006, selon
l’OFDT.
Autres chiffres donné par l’AFP : selon l’Assurance
maladie, 42.600 personnes ont bénéficié du forfait de 50 euros mis en
place depuis le 1er février pour la prise en charge des traitements de
sevrage tabagique, pour un coût de 1,6 million d’euros.
Enfin entre le 1er février et le 23 avril, le site internet www.tabac.gouv.fr
a cumulé 310.368 visites, avec une baisse progressive de son audience.
Les appels reçus par la ligne Tabac Info Service (0825 309 310) sont
également en décrue, avec 3.323 appels en mars.
Une autre dépêche donne la parole aux acteurs de la lutte contre le tabagisme, interrogés par l’AFP. Si tous considèrent que ces trois premiers mois se sont bien passés, ils sont en revanche plus inquiets sur la prochaine étape de l’interdiction, en janvier 2008, qui s’appliquera aussi aux cafés, restaurants et discothèques. Le Pr Gérard Dubois, président de l’Alliance contre le tabac, note que l’adhésion est moins forte et craint « des affaires montées de toutes pièces, des fausses querelles ». Gérard Audureau, président de Droits des Non-fumeurs, déplore le retard de 11 mois pour les lieux de convivialité, « très préjudiciable à la mesure. En revanche, le Pr Henri Pujol, président de la Ligue contre le Cancer estime qu’ « en tant que mesure de société, de changement des habitudes, l’étaler sur une année, je crois que cela a été une bonne chose ».
Une autre dépêche enfin est consacrée à l’application du décret dans quelques grandes entreprises, avec le constat que « les entreprises se sont plutôt bien adaptées, même si salariés et syndicats restent parfois inquiets sur l’évolution de cette interdiction ». « Il y a une tolérance pour que les salariés puissent sortir, mais jusqu’à quand ? » s’inquiète ainsi un délégué CGT de LCL (ex Crédit Lyonnais). A la Fnac, un délégué Sud évoque « des situations pas bien vécues, des arrêts de travail, du stress ». Un délégué CGT de chez GDF souligne le manque de « zones fumeurs adaptées ». L’AFP indique que « rares sont en effet les entreprises qui ont installé un fumoir hermétique, permis par la loi mais techniquement compliqué ». Sur ce bilan de 3 mois, « les problèmes, constate l’AFP reprenant l’analyse de la direction générale du travail, concernent surtout les temps de pause, le risque d’accidents pour les salariés fumant dans la rue, ou les entreprises qui vont au-delà de la loi en interdisant la cigarette dans toute leur enceinte ».
MILDT-NOMINATION
Le quotidien Les Echos fait
état de la nomination de Julien Emmanuelli comme délégué de la Mission
interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie. La
brève précise que Julien Emmanuelli, médecin épidémiologiste, était
depuis juin 2005 conseiller technique (sécurité sanitaire) au cabinet
du ministre de la Santé et de la solidarité.
Note de la Mildt : Julien Emmanuelli est donc nommé aux côtés de Didier Jayle, président de la Mildt.
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