Point de vue
« L’abus de santé nuit », une chronique de Guy Konopniki dans MARIANNE.
Le chroniqueur qui affirme qu’en Grande Bretagne, selon une circulaire du gouvernement de Tony Blair, la médecine n’est plus obligée de soigner les affections contractées par des personnes ayant porté elles mêmes atteinte à leur santé, estime que cette mesure vise en priorité les fumeurs mais peut également concerner les consommateurs d’alcool et logiquement toutes les personnes se mettant en danger de surcharge pondérale. Assurant qu’en fait c’est surtout la lutte contre le tabac que le gouvernement entend renforcer puisque qu’il est également question d’interdire de fumer en voiture, même seul, le journaliste avertit « n’allez pas croire que ces excès sont typiquement britanniques, voire anglo-saxons » car si aux Etats-Unis un nouveau code prévoit qu’au cinéma les acteurs ne devront plus se montrer avec une cigarette,- alors que « la détention d’armes est une liberté constitutionnelle » -, en France les séries télévisées appliquent déjà le même principe puisque « seuls les méchants et à la rigueur les paumés (...) consomment des substances nocives ». D’après Guy Konopniki, « la chasse aux sorcières fumeuses est ouverte dans les studios », sachant que « si les gens évitaient d’être malades, les dépenses publiques en seraient considérablement réduites ». Le chroniqueur qui juge « qu’étrangement l’obsession de la préservation de la santé accompagne les politiques fondées sur l’éloge du risque en économie », observe que « la protection passe pour une contrainte quand elle est sociale » mais que « l’individu doit, lui, s’efforcer de ne jamais de mettre en péril physique ». Après avoir évoqué le jogging du Président de la République, un « bel exemple pour notre santé et celui des comptes publics », le journaliste s’insurge « il nous faudra en outre effectuer des mouvements grotesques en revêtant des oripeaux malséants », pour conclure que « le mieux serait d’ailleurs de n’accorder la prise en charge des soins qu’aux bien portants ayant tout fait pour le demeurer ».
Cancer - tabac -environnement
SANTE MAGAZINE qui fait état du témoignage du Pr de cancérologie, Dominique Belpomme « contre la pensée unique des cancérologues », relève « qu’aujourd’hui tous les scientifiques admettent qu’un cancer sur quatre est lié au tabagisme » pour interroger « mais alors à quoi sont dus les autres ? ». Observant que sur « cette question les avis divergent », le magazine note que la majorité des scientifiques estime que la pollution chimique serait responsable de « seulement 1 à 2% des cancers » alors que selon le Pr Belpomme « il n’y a rien de plus faux » car « 75% des cancers restants sont en partie ou totalement causés par des facteurs environnementaux ». D’après le magazine, un nombre de plus en plus grand de chercheurs et médecins étrangers se rallient à son point de vue, d’où « le Mémorandum de l’Appel de Paris » présenté en 2006 lors d’un colloque sur l’environnement à l’Unesco. Le mensuel souligne que pour les signataires de l’appel de Paris « l’urgence est à la prévention » et que selon eux « si des dispositions ont été prises pour le tabac, elles restent encore assez minimes pour l’alcool et la nutrition... et très insuffisantes à l’encontre de tous les polluants environnementaux ».
Cancer - radon - tabac
LA CROIX fait état de la mise en garde de deux experts, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, selon laquelle minimiser le risque du cancer du poumon lié à l’exposition au gaz radon, gaz radioactif d’origine naturelle présent dans la croûte terrestre, « constituerait un acte de négligence ». Précisant que le radon se concentre dans l’habitat mal ventilé et que l’exposition domestique à ce gaz serait à l’origine de 5 à 12% des décès par cancer du poumon, le journal relève que ce risque serait bien plus élevé chez les fumeurs. Les experts estiment donc que « les mesures préventives et les actions contre le radon doivent être menées de front avec la lutte contre le tabagisme ». D’après le quotidien, la principale prévention contre le radon consiste à aérer les pièces des maisons notamment au sous sol.
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