Canada - Cour suprême
L’AFPannonce qu’hier, la
Cour suprême a maintenu une loi de 1997 restreignant de façon drastique
la publicité sur le tabac, estimant que les exigences de santé publique
justifient une limitation de la liberté d’expression des cigarettiers.
Soulignant que cette loi encadre très sévèrement la publicité et oblige les fabricants à mettre des mises en garde sur les paquets, l’agence précise que l’industrie du tabac a considéré que ce texte contrevenait à son droit à la libre expression garanti par la Charte constitutionnelle. D’après l’agence, si les juges jugent que certains articles de la loi « violent » en totalité ou en partie les disposition de la Charte, ils estiment que cette « violation constitue une limite raisonnable » compte tenu des dangers du tabac. L’agence qui observe que cette décision a été accueillie avec joie par les associations antitabac, relève que pour sa part l’industrie du tabac s’est également félicitée que le jugement clarifie les « ambiguïtés » de la loi et « ouvre une fenêtre pour une publicité informative légitime » car elle permet notamment certaines publicités dans les magazines destinés aux adultes, dans les bars ou par courrier ; publicité que les cigarettiers avaient cessé de faire après l’entrée en vigueur de la loi de 1997, laquelle avait été adoptée après que la cour suprême eût invalidé une loi de 1995 interdisant toute publicité sur le tabac, qui d’après elle, violait la liberté d’expression de l’industrie du tabac. D’après l’agence, les autorités canadiennes avaient alors révisé cette loi de 1995, en maintenant des restrictions strictes notamment vis-à-vis des jeunes ou concernant « la promotion d’un style de vie », et en obligeant les cigarettiers à faire figurer des avertissements sur les paquets, mais l’industrie du tabac avait jugé la nouvelle législation si vague qu’elle équivalait à une interdiction totale de publicité et continuait à entraver la liberté d’expression. L’agence souligne que la Cour d’appel du Québec lui avait donné en partie raison en 2005 mais qu’Ottawa avait décidé de faire appel de cette décision devant la Cour suprême.
Grande Bretagne - Londres - la cigarette « Il y a 50 ans »
Dans sa rubrique « Il y a cinquante ans dans "Le Monde" » », LE MONDE publie un article édité dans ses colonnes le 29 juin 1957 qui sous le titre « La cigarette tue », indiquait qu’à Londres après huit ans de recherches « d’éminents docteurs et savants » du Conseil des recherches médicales « viennent de condamner la cigarette » qui serait la cause principale des cancers pulmonaires, lesquels « provoquent actuellement la mort d’un citoyen britannique sur 18 ». Assurant, ce rapport « est en train de faire sensation » car les Britanniques ont été impressionnés ce matin au breakfast « par des manchettes terrifiantes leur annonçant que " La cigarette tue" », le journal souligne que le rapport annonce que les cancers pulmonaires ont doublé en dix ans, ce qui va de pair avec l’accroissement de la consommation de tabac, sachant que selon les statistiques du Conseil, un non fumeur a « une chance sur 300 » de mourir d’un cancer du poumon alors qu’un gros fumeur a « une chance sur huit » de mourir de ce même cancer. D’après le quotidien, les femmes seraient moins affectées en raison de la période latente évaluée à 20 ou 25 ans et parce qu’en 1930 les fumeuses étaient très peu nombreuses. Le journal note que « le danger serait directement proportionnel au nombre de cigarettes fumées et ne disparaîtrait nullement même si l’intéressé se contente de quelques cigarettes par jour ».
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