CAPITAL qui révèle « Les astuces de Marlboro pour griller Gauloises », estime que la bataille n’a jamais été aussi rude entre les deux premières marques de cigarettes en France, lesquelles « rivalisent d’ingéniosité » pour « contourner les lois antitabac de plus en plus sévères ». I
Indiquant que le 23 janvier dernier ce fut « champagne » chez Gauloises et Marlboro quand un sondage révéla que le taux de fumeurs était reparti à la hausse (31,8% des 15-75 ans contre 31,2% en 2004), le journal souligne que ce le fut d’autant plus que le phénomène touche surtout les jeunes, c’est à dire « les acheteurs de demain ». Le mensuel qui considère que le flot de campagnes, de procès et d’interdictions « aura été moins efficace que le redoutable savoir faire » des deux équipes de cigarettiers, estime qu’il s’agit là d’une « véritable prouesse » quand on connaît toutes les interdictions aux quelles ils sont confrontés. D’après le magazine, ce sont « leurs efforts intenses qui soutiennent la consommation » et c’est Marlboro qui a en le plus profité, tout en devant se battre pour imposer sa marque encore inconnue en France à la fin des années 60. Evoquant le ratissage des boîtes de nuit, restaurants et clubs de tennis que la marque a effectué pendant des années, la revue note que peu à peu la Marlboro est devenue une cigarette haut de gamme, ce qui a poussé la Seita a lancer la Gauloise blonde qui fit « un carton » en étant 30% moins chère que la Marlboro. Le journal qui indique qu’en 2004, avec la politique de prix minimum du paquet et de hausse des taxes, cet écart de prix est tombé à 10%, précise que Gauloises est alors allée sur le terrain du packaging en créant des séries pour attirer les collectionneurs puis en modernisant le design du paquet. Rappelant que la justice a condamné Gauloises en 2006 pour « décoration » interdite, le mensuel signale que « l’autre grand terrain d’affrontement se situe sur les lieux de vente » - les 31000 bureaux de tabac où la promotion est encore autorisée - et dont les commerciaux de Philip Morris font à longueur d’année la tournée, proposant divers produits et méthodes aux buralistes pour mettre en valeur leur marque, sachant qu’ils les « arrosent ». aussi « copieusement de petits cadeaux » d’une valeur moyenne d’environ 600 euros par an et par buraliste. Si, d’après le journal, les commerciaux de Gauloises ne sont pas moins généreux, ils sont toutefois moins nombreux et c’est plutôt dans les boîtes de nuit que « l’ex Seita mène la danse » en démarchant activement les patrons de discothèques et en leur offrant des cadeaux divers en échange de la vente de ses paquets. Précisant que Marlboro se rattrape « ô combien » avec la télé et le sponsoring sportif, ce qui lui permet de « s’offrir une notoriété planétaire », Capital souligne que la loi française ne peut rien contre les retransmissions d’événements sportifs à l’étranger, ce qui a fourni à Marlboro en 2006, 93,5 millions d’euros d’équivalents publicitaires alors que Gauloises a du se contenter de 2 millions d’euros. D’après le magazine, « l’autre atout » de Marlboro a été l’ouverture de boutiques de vêtements sous l’enseigne « Marlboro Classics », pour laquelle il a signé un contrat de licence avec un groupe de mode par l’intermédiaire d’une filiale, tout en niant toujours le moindre lien. Soulignant que le tribunal a condamné deux de ces boutiques à des amendes, les enjoignant de retirer les panneaux contenant le mot « Marlboro », le journal précise que la chaîne de vêtements, qui avait obtenu des jugements favorables pour ses ponts de vente parisiens, a fait appel de ces deux jugements. Suit un développement sur le cinéma où les deux cigarettiers « slaloment avec la législation ». D’après Capital, Marlboro a versé de l’argent pour apparaître dans « Apocalypse Now » et « Superman 2 », ce qui est désormais interdit aux Etats-Unis et en France mais il a toutefois réussi aussi à placer sa cigarette dans 26 films sortis en France en 2006, comme « L’ivresse du pouvoir » et « Ne le dis à personne » où les principaux acteurs fument sans désemparer. Pour sa part Gauloises apparaît dans six longs métrages. Un avocat explique « en échange de quelques apparitions un fabricant prend en charge le prêt de dizaines de véhicules nécessaires au tournage ou les frais d’hébergement de l’équipe ». La revue qui analyse aussi l’action sur l’opinion, assure qu’ainsi, en 2006, Philipp Morris a versé de l’argent à l’association Ni putes ni soumises et à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, le patron de Philipp Morris figurant parmi les membres fondateurs de cet institut. Un cancérologue de renom « s’étrangle » « c’est comme confier la gestion de la banque du sang à Dracula ». Observant que pour sa part Altadis « à réduit la voilure », le magazine affirme que ces dernières années il finançait encore le colloque de La République des idées ou la Fondation de la deuxième chance. Et enfin un point sur le lobbying, où rappelant que le patron d’Altadis est un ancien de Bercy, le mensuel affirme que le cigarettier a réussi à faire repousser à 2008 l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants, sachant par ailleurs que l’un des conseillers de Nicolas Sarkozy, lorsqu’il était à l’intérieur, avait conservé des actions dans un cabinet de lobbying qui avait pour client Altadis.
Tabac - médicaments
CAPITAL toujours, publie un dossier sur « Les fantastiques progrès qui nous attendent » dans le domaine de la santé.
En ce qui concerne les progrès relatifs à l’appareil respiratoire, le magazine annonce que « Novartis commercialisera un vaccin antitabac en 2010 » car il a acheté la licence d’un produit développé comme anti rhume des foins. D’après le journal, ce médicament produit des anticorps qui empêchent la nicotine d’atteindre le cerveau, ce qui diminue voire élimine le sentiment de plaisir déclenché par la cigarette et réduit l’effet de manque. Assurant que selon les premiers essais ce vaccin serait efficace dans 87% des cas, le magazine conseille la patience car les essais de phase III ne commenceront qu’en 2008.
Evoquant les progrès relatifs au système digestif, Capital fait état d’un chewing-gum qui « protégera contre plusieurs cancers » et pourrait être lancé dès septembre 2008. Le journal qui relève que 80% des cancers de l’œsophage et de la bouche sont provoqués par le tabac et l’alcool, souligne que les chercheurs ont découvert que la forte consommation de ces deux produits entraînait un niveau élevé d’acétaldéhyde, un composé cancérigène, dans le tube digestif, d’où l’idée d’utiliser un acide aminé, la cystéïne, capable d’éliminer la toxicité de cette substance. Le mensuel qui souligne que la cystéïne, jusqu’à présent utilisée en comprimés, ne servait pas à grand-chose car elle n’était libérée dans l’organisme qu’après la digestion, à la hauteur de l’intestin grêle, précise que pour la diffuser au niveau de la salive et de l’estomac, les chercheurs ont eu l’idée du chewing-gum, sachant qu’il ne pourra être utilisé qu’à titre préventif et pas contre les cancers déclarés.
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