Revue de presse du 2 juillet 2007

L’AFP annonce que le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a été débouté vendredi par le tribunal correctionnel de Nancy dans le procès qui l’opposait à un commerçant de la ville et à son fournisseur italien concernant la vente de vêtements ciglés « Marlboro Classics ». Le tribunal correctionnel a en effet décidé que la vente de ces vêtements n’était pas une « publicité indirecte » pour la marque de cigarette et qu’elle ne violait pas la loi Evin de 1991 qui interdit toute publicité en faveur des produits du tabac.

Point de vue

 

Dans la rubrique « Week-End » de LIBERATION de samedi, Antoine Sénanque, neurologue et écrivain, déplore l’interdiction de fumer. Il  se dit  non fumeur mais soutient les fumeurs « par principe », parce que, dit -il  « c’est l’interdiction qui m’étouffe ». Selon lui, « on ne fume plus nulle part », ni dans les films, ni au restaurant et cela, au nom de la prévention. Il dit  « je crains beaucoup plus le cancer social et ses métastases d’interdiction que le carcinome bronchique ». Pour lui, la prévention va trop loin : « regardez ce qu’ils ont fait à Lucky Luke, un brin d’herbe à la place du mégot. Les sacrilèges. Ils gommeront un jour numériquement la Chesterfield d’Humphrey Bogart et le cigare de Rhett Butler ».

Champix

Selon FEMINA, le Champix, dernier médicament antitabac, est désormais remboursé comme tous les autres substituts du tabac, c’est-à-dire 50€ par an. Par ailleurs, le magazine rappelle que ce nouveau médicament est innovant car il prend la place de la nicotine au niveau des récepteurs du cerveau.

Grande- Bretagne - Angleterre - interdiction de fumer dans les lieux publics

 

  L’AFP signale que l’interdiction de fumer dans les lieux publics, y compris pubs et restaurants, est entrée en vigueur dimanche à 6 heures en Angleterre, dernière entité du Royaume - Uni à franchir le pas après l‘Irlande, le Pays de Galles et l’Ecosse. Selon le ministre de la santé, « un pays non fumeur va améliorer la santé de milliers de personnes, réduire la tentation et encourager les fumeurs à arrêter ». D’après l’agence, tout ce qui contient du tabac, mais aussi les produits sans tabac (cigarettes à l’eucalyptus, à la menthe) sont bannis des lieux publics, y compris les quais de gare. Précisant qu’un fumeur en infraction risque 296 euros d’amende et que les personnes chargées de faire respecter la loi dans leurs locaux risquent 3712 euros d’amende, l’agence souligne que le ministère de la santé britannique a estimé que le coût du tabagisme pour le système de santé s’élevait entre 2,07 et 2,52 milliards d’euros.

Dans une seconde dépêche l’agence observe que la perspective de cette interdiction a déjà incité de nombreux Britanniques à arrêter de fumer et que le marché des produits de substitution a fait un bond de 40% depuis 2002, sachant que 70% des généralistes anglais ont constaté l’an dernier une augmentation des consultations pour arrêter de fumer, chiffre qui atteint 95% en Irlande, 83% en Ecosse et 79% au Pays de Galles. D’après l’agence, l’Association britannique des pubs « se frotte les mains ». Selon son porte parole, « l’interdiction de fumer va profiter aux pubs. Cela va nous permettre de faire revenir des gens qui ne venaient plus à cause de l’atmosphère enfumée (...) mais aussi de garder nos clients fumeurs avec nos espaces extérieurs ». L’agence souligne qu’un groupe de pubs écossais avait indiqué que son activité restauration avait augmenté de 11% six mois après l’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer.

LIBERATION de lundi  qui reprend l’information en brève, signale que des dérogations ont été aménagées pour les chambres d’hôtel ou les cellules de prison et que des gérants de pubs ont fait installer des minis abris contre la pluie ainsi que des patios chauffés à l’extérieur pour les fumeurs. Le journal rappelle que 25% des adultes britanniques fument.

A en croire LES ECHOS de lundi,  avec cette entrée en vigueur de l’interdiction, « ce n’est pas l’impact sur les ventes de cigarettes qui concentre l’attention, mais bien le sévère repli qui se profile sur la consommation de bière », sachant qu’en Ecosse (interdiction en mars 2006) le volume de bière vendu a chuté de 7% en un an et que les salles de bingo ont par ailleurs connu une baisse de 13% de fréquentation car « les ladies d’un certain âge qui hantent ces lieux rechignent à prendre froid pour griller une cigarette ». Relevant que pour sa part un propriétaire de boîte de nuit londonienne a décidé d’attaquer l’Etat, arguant que la loi enfreint les droits de ses clients et employés, le quotidien précise que son avocate est Cherie Booth, autrement dit Cherie Blair, épouse de l’ex Premier ministre à l’origine du « smoking ban ».

Une brève dans LE PARISIEN de lundi sur l’entrée en vigueur de l’interdiction.

Une dépêche de l’AFP  sur « Les bars à chicha de Londres mobilisés contre l’interdiction de fumer ». Indiquant que certains de ces bars, de plus en plus à la mode, ont déjà mis la clef sous la porte car avec cette loi disparaît leur unique activité, l’agence rapporte que certains propriétaires parlent de « désastre », d’où la « Campagne pour sauver la chicha » lancée par l’Association des commerçants d’Edgware road, artère de Londres réputée pour ces nombreux bars à narguilé. L’agence qui note qu’une pétition sur le site Internet du Premier ministre britannique a recueilli près de 10 000 signatures et qu’une autre sur papier en a recueilli près de 20 000, fait état des souhaits des commerçants qui demandent des exemptions comme pour « les hôpitaux psychiatriques et les prisons » ou une « certaine latitude » dans l’application de la loi. D’après l’agence, jusqu’à présent le ministère de la santé ne prévoyait aucune exception pour les bars à chicha mais selon un porte parole de l’association, le nouveau ministre, Alan Johnson, pourrait faire bouger les choses, car dit il, « il est sensible à notre problème ».  Rappelant que les pouvoirs publics s’appuient sur un rapport de l’OMS  qui  montre que  la chicha  expose « les fumeurs et les autres à des risques très graves », l’agence rapporte les arguments des pro chicha concernant la non accoutumance en raison de la quasi inexistence de nicotine mais aussi la convivialité qui existe dans ces bars.