La plupart des journaux reviennent sur l’augmentation du prix des tabacs.
D’après LES ECHOS, cette augmentation « pourrait générer 400 millions de plus values fiscales » car les taxes sont proportionnelles au prix de vente.
Observant que l’interdiction de fumer dans les lieux publics s’est déroulée sans heurt dans les entreprises et administrations et a fait chuter la consommation de tabac en milieu professionnel, le journal souligne que cependant le recul du tabagisme reste insuffisant et plafonne, avec même une recrudescence chez les jeunes. Le quotidien qui note que le gouvernement a fini par entériner les hausses demandées par les industriels qui souhaitaient reconstituer leurs marges, relève que les tarifs vont augmenter de 6% lundi, d’où une progression des recettes fiscales, sachant que les taxes représentent 80% du prix du paquet. D’après le Monde, les recettes fiscales pourraient atteindre plus de 600 millions d’euros en année pleine, mais comme les douanes anticipent un recul des ventes de 0,3% à 0,5% le surplus fiscal devrait être d’environ 350 à 400 millions d’euros en 2008. Le journal qui estime que ces plus values fiscales pourraient également être réduites par l’interdiction de fumer dans les bars au 1er janvier, fait par ailleurs état du mécontentement des buralistes concernant cette augmentation ainsi que de la décision du ministre du budget de renforcer les contrôles pour empêcher les trafics.
« Le prix du tabac augmente, les marges des fabricants aussi » titre LA CROIX qui explique que se sont « les grands groupes de tabac, (...) désireux d’augmenter leur rentabilité (qui) ont obtenu du gouvernement l’autorisation d’augmenter leurs prix », tout en précisant que si les autorités ont donné cette autorisation « c’est dans un but de santé publique ». Le journal souligne que selon une note de la Deutsch Bank, les bénéfices des industriels du tabac augmenteront de 7%. En ce qui concerne la baisse de consommation du tabac, le quotidien rappelle que quand les prix avaient augmenté de 42% entre 2002 et 2004, le volume des ventes avait baissé de 26 à 40% selon les régions, pour souligner que cette fois ci, le recul de la consommation serait de l’ordre de 10%, selon le vice président de la Confédération des débitants de tabac. Evoquant la contrebande, La Croix qui mentionne les déclarations du ministre du budget sur le renforcement des contrôles, rapporte que selon le vice président de la Confédération des débitants « le moment est mal choisi » car « les gens circulent beaucoup, les frontières ne sont jamais très loin » et « les fumeurs vont faire des provisions ». Un responsable des douanes déclare « Nous allons inverser nos priorités et faire passer la lutte contre la contrebande de tabac devant d’autres trafics ».
LE FIGARO ECONOMIE souligne que « La hausse du tabac inquiète les buralistes » qui sont « immédiatement montés au créneau » à cette annonce. D’après le journal, leur fédération soutient qu’une telle hausse ne diminue pas le nombre de fumeurs mais ne fait que déplacer les achats de cigarettes de la France vers l’étranger, ou pis encore, encourager la contrebande. Le quotidien qui fait état des instructions données aux douanes par le ministre du budget afin de renforcer les contrôles, s’interroge cependant sur l’avenir des débitants, sachant que certains comptent sur une concentration du marché à moyen terme, liée à la fermeture de bureaux de tabac concurrents, alors que d’autres estiment que « c’est l’Etat qui doit les sortir de l’impasse ».
C’est sur l’inquiétude des débitants que titre également LA TRIBUNE qui note que les fabricants estiment pour leur part que « la mesure était devenue indispensable (...) après trois ans et demi de stagnation » ». Altadis assure « le prix des cigarettes avait (...) bondi de près de 50%. Aujourd’hui le marché s’est stabilisé et il devrait être capable d’absorber une augmentation somme toute raisonnable ». Soulignant que « la mesure n’en suscite pas moins la réserve des buralistes », le quotidien rapporte que selon un administrateur de la Confédération des débitants, cette augmentation « va recréer un écart de prix avec l’Allemagne et la Belgique, alors qu’il s’était atténué et elle va accentuer le différentiel avec l’Espagne, où les cigarettes sont déjà moitié moins chères ».
LE PARISIEN qui affirme que « les prix s’emballent » et passe en revue toutes les hausses de prix de l’été, du « lait, beurre, fromage » au « litre d’essence » en passant par « la baguette de pain », estime que l’augmentation du prix des cigarettes "est la mauvaise nouvelle de l’été pour les fumeurs".
Des brèves sur cette hausse dans FRANCE SOIR et LE MONDE
L’AFP fait état de la proposition de loi déposée par le député Philipe Folliot ( app NC) qui vise à freiner l’achat de cigarettes et de tabac dans les pays frontalier en limitant leur transport à 2 cartouches de cigarettes ou 0,4 kg de tabac. Soulignant que « la très forte hausse (...) décidée par le gouvernement en 2003 (...) a permis de réduire le nombre de fumeurs de 13% » ce qui « sur le plan de la santé est donc un succès incontestable », le député juge néanmoins que cette décision « s’est accompagnée d’effets très pervers » car « nombre de fumeurs s’approvisionnent désormais à l’étranger ». Philippe Folliot qui estime que « 22% des cigarettes fumées en France en 2006 ont été achetées à l’étranger », évalue le manque à gagner pour l’Etat à « quelques 3 milliards d’euros chaque année » et pour les buralistes à « 300 millions d’euros environ ». ( chiffres publiés dans La Revue des Tabacs de mars 2007)
Une dépêche aussi sur les déclarations du président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, UMP, qui s’est prononcé pour la prévention et l’information plutôt que pour la hausse des tarifs du tabac. Le président de l’Assemblée nationale a déclaré « Sur les prix on a déjà fait beaucoup. Il y a des limites, après il y a des trafics parallèles. Il ne faut pas considérer que la lutte contre le tabagisme ne soit que les prix, c’est avant tout l’éducation, l’information » et il a ajouté « nous avons maintenant à aller sur la pédagogie et développer l’éducation sanitaire, l’information à destination des jeunes » avec cette précision « les prix sont maintenant très élevés, les gens se fournissent à l’étranger, dans toutes les régions frontalières ».
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