Indiquant que selon ce sondage, 85% des Français continueront à aller dans les bars-tabac après le 1er janvier, l’agence précise que 64% estiment qu’un aménagement accordé aux bars-tabac serait « plutôt un bon moyen de concilier politique de santé publique et liberté des fumeurs », alors que 30% considèrent qu’il s’agirait d’un « recul pour la politique de santé publique ».
D’après l’agence, 66% sont d’accord pour qu’ils soit permis aux bars-tabac de moins de 100 m2 de choisir le statut fumeur ou non fumeur, 63% souhaitent qu’il soit permis au gérant du seul bar tabac d’une commune rurale de choisir le statut fumeur ou non fumeur, et 66% qu’il y ait des fumoirs fermés.
L’agence indique que 48% des client de bars-tabac prennent une consommation lorsqu’ils achètent des cigarettes mais que 28% éviteront de consommer en cas d’interdiction du tabac dans ces lieux. Précision de l’agence, 66% des sondés sont non fumeurs.
Interdiction de fumer - proposition de loi
L’AFP signale que le député UMP Edouard Courtial a déposé une proposition de loi visant à autoriser les cigarettes dans tous les lieux où l’on vend du tabac, y compris certains cafés et restaurants, mais « à l’exception des discothèques ». L’amendement prévoit « il est interdit de fumer dans tous les lieux fermés et couverts affectés à un usage collectif (...) seuls les établissements vendeurs ou revendeurs de tabac sont autorisés à rester des établissements fumeurs, à l’exception des discothèques. Ces établissements dits fumeurs doivent toutefois se doter d’un dispositif d’extraction aux normes en vigueur ». Le député qui souhaite ainsi « rouvrir le débat », juge « illogique d’interdire de fumer dans les lieux où on vend ou revend du tabac » et il explique son initiative par « une raison économique ». Selon lui « les cafés, hôtels, restaurants constituent souvent les derniers lieux de convivialité, les derniers commerces de proximité dans nombre de nos villes et villages ». Précisant que selon le groupe UMP, ce texte n’a pas fait l’objet de débat en son sein, l’agence observe que pour l’instant il ne porte que la seule signature d’Edouard Courtial.
Cigarettes dans les films
L’AFP rapporte que selon une nouvelle étude américaine, voir des acteurs fumer dans les films encourage le tabagisme chez les jeunes adultes de 18 à 25 ans. Selon les auteurs de l’étude, « Plus un jeune adulte est exposé à quelqu’un qui fume dans un film, plus il ou elle a des chances d’avoir fumé au cours des 30 derniers jours ou d’avoir commencé à fumer ». Notant que les jeunes adultes les plus exposés à des images d’acteurs en train de fumer ont près de deux fois plus de chances de commencer à fumer, l’agence observe que depuis 2000 la cigarette est aussi présente dans les films qu’elle l’était dans les années 1950.
D’après FRANCE SOIR, « une nouvelle étude américaine confirme, une fois encore, que le tabagisme est bel et bien une maladie transmise par la communication » puisque la visualisation par des jeunes de films montrant des acteurs en train de fumer a un impact direct sur leur consommation de tabac.
Tabac - publicité - France Télévisions - justice
L’AFP annonce que France 2 et France 3 ont été récemment condamnés par la cour d’appel à payer 75 000 euros de dommages et intérêts au Comité national contre le tabagisme, pour publicité illicite en faveur du tabac lors du Paris - Dakar 2005. Indiquant que France Télévisions avait été relaxée en première instance et le CNCT débouté, l’agence souligne que le 24 septembre la cour d’appel a considéré que « compte tenu du caractère hautement litigieux - au regard de la législation de la publicité pour le tabac - de la diffusion d’images relatives aux compétitions de sports mécaniques largement sponsorisées par (les cigarettiers), il appartenait aux chaînes de télévision concernées de prendre toutes les précautions utiles pour respecter et faire respecter la législation ». Selon la Cour, lors de la rediffusion des images, il était « techniquement possible de sélectionner les plans ou d’intervenir pour éviter ou dissimuler les références aux marques de produits du tabac ou logos rappelant ce marques ». L’agence signale que France Télévisions va se pourvoir en cassation.
LE MONDE qui fait également état de ce jugement, souligne que la cour relève la « désinvolture des journalistes » et « la violation en connaissance de cause des textes relatifs à la publicité pour le tabac et ses produits ».
MODES DE VIE
Capital santé - tabac - alcool
D’après LES ECHOS, "près de la moitié de la population française ne gère pas son capital santé et s’implique peu dans la prévention des maladies" . Le journal qui rapporte que près de la moitié des personnes ayant subi une intervention chirurgicale après un problème cardio- vasculaire recommencent à fumer dans les semaines qui suivent la sortie de l’hôpital, souligne que depuis des années les psychologues tentent de comprendre pourquoi « les êtres humains sont si négligents avec leur bien le plus précieux ». Notant que la quasi totalité des Français (98%) associent le concept de « gestion du capital santé » à une « bonne hygiène de vie » mais qu’ils ne sont que 80% à mettre en pratique ces bonnes dispositions, le quotidien observe que le dernier rapport de l’Académie de médecine met précisément l’accent sur un certain nombre de comportements qui « mettent la santé en danger », le premier étant le tabac auquel 45 000 cancers sont attribués en 2000 « ce qui correspond chez les hommes à 27% de l’incidence des cancers et à 33% des décès, et chez les femmes à 6,1% de l’incidence et 9,6% de la mortalité ». D’après le quotidien, l’effet cancérogène de l’alcool, dont la consommation a considérablement baissé en France depuis 30 ans, « est également très bien documenté » dans ce rapport. Les Echos qui se demande si la connaissance objective de ces facteurs permettra de convaincre les « insouciants » et les « fatalistes », juge que « la marche de manoeuvre est étroite entre responsabilisation (qui marche parfois) et culpabilisation (qui ne marche jamais) », particulièrement chez les adolescents, qui selon un ouvrage écrit sous la direction Claude Griscelli « ont finalement une conscience assez aiguë que jouer avec le feu est d’abord un moyen d’attirer l’attention » sans prendre « assez conscience des conséquences désastreuses que cela pourrait avoir pour eux », d’autant que pour le pédopsychiatre Philippe Jamet, « le choix de se faire du mal est insidieusement valorisé par le dolorisme de la société ».
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