LE PARISIEN DIMANCHE qui se penche sur « les nouvelles filières de la contrebande », relève que face à l’augmentation des prix, le trafic s’intensifie mais « qu’une nouvelle loi va davantage réprimer la vente à la sauvette ».
Evoquant les « multiples visages » de la fraude avec des fumeurs qui s’approvisionnent à l’étranger, des commandes sur Internet mais aussi un trafic en gros géré par des organisations criminelles, le journal constate que la douane s’organise à son tour car la lutte contre ces trafics est « une priorité ministérielle », sachant que ce trafic attire d’autant plus les délinquants que le risque pénal est beaucoup moins élevé que pour la drogue. D’après le quotidien, début 2008, le ministère de l’intérieur devrait présenter un texte par lequel, ceux qui exploitent les revendeurs à la sauvette pourraient être plus sévèrement puni (jusqu’à 5 ans de prison).
Un encart sur les revendeurs de rue qui « se multiplient » malgré la pression policière. Zoom sur un échange bref : « trois euros le paquet, 30 euros la cartouche » où « tout se déroule en quelques secondes » entre le vendeur et l’acheteur. D’après le quotidien, le carrefour de Tati sous le métro aérien "reste le « tabac » le moins cher de Paris avec des provenances et des qualités de cigarettes qui varient ». Comptant environ une cinquantaine de vendeurs ce jour là devant le métro Barbès, le journal rapporte que selon l’un d’entre eux, Hassan, le nombre des vendeurs a été multiplié par deux depuis le début de l’année. Hassan précise pouvoir ainsi partager une chambre d’hôtel et manger à sa faim. Le journal qui souligne que la pression policière s’est accrue, précise qu’Hassan a été emmené une trentaine de fois au poste en huit mois.
A noter un encadré sur la future loi « plus sévère », sachant qu’aujourd’hui un vendeur à la sauvette risque au pire une contravention et la saisie de son stock. Indiquant que la vente à la sauvette sera traitée comme un délit et punie d’une peine d’emprisonnement, pouvant aller jusqu’à six mois, le journal souligne que pour leur part ceux qui exploitent ces vendeurs seront passibles d’une peine d’un à cinq ans de prison.
Un point sur « les vieilles méthodes » de contrebande qui font leur retour avec l’explosion du trafic de cigarettes et notamment la contrebande « à dos d’homme » qui emprunte les sentiers pyrénéens. Selon un responsable de la douane, « un homme de corpulence moyenne peut transporter une centaine de cartouches » et, ajoute-t-il, « les candidats ne sont pas difficiles à trouver » car « comme dans d’autres domaines on exploite la misère humaine ». Indiquant que ces contrebandiers n’hésitent pas à prendre des risques, le quotidien précise que pour lutter contre ce trafic la douane a mis en oeuvre des moyens importants avec patrouilles à pied, 4X4 et matériel de vision nocturne. Un responsable souligne toutefois « notre but est d’aller au-delà des passeurs pour retrouver les commanditaires », sachant que plusieurs équipes ont été démantelées mais que les douaniers doivent faire face à des trafiquants de mieux et mieux équipés avec notamment des motoneige.
Gros plan aussi sur « La traque des commandes sur Internet », « bureau de tabac le plus international de France. Le plus illégal aussi ». Vision du centre de tri de Roissy où depuis le début de l’année 23 000 cartouches commandées par des fumeurs sur des sites Internet et venant d’un peu partout ont été saisies. Relevant que les paquets suspects sont interceptés grâce au scanner, le journal souligne que le zèle des douaniers oblige les trafiquants à innover, avec ces derniers temps beaucoup de cigarettes provenant de Lettonie ou de Pologne, pays de l’UE, d’où un contrôle en douane mois systématique. Le quotidien qui estime que la seule solution serait d’uniformiser les taxes en Europe, ce qui apparaît impossible aux experts, précise que pour leur part les douanes préfèrent faire de la prévention et avertir que les risques des consommateurs ne sont pas seulement financiers mais aussi sanitaires car beaucoup de ces cigarettes ont des taux de goudron supérieurs aux normes françaises et contiennent des produits adjuvants interdits.
Cinq lecteurs fumeurs du Parisien répondent à la question « Achetez vous vos paquets hors de France ? ». Résultat trois oui et deux non. Parmi les oui : deux frontaliers et un fumeur d’origine serbe qui retourne plusieurs fois par an voir ses parents dans ce pays. Parmi les non : un buraliste et une étudiante qui dit se méfier de la composition des cigarettes achetées à l’étranger.
Pause - cigarette et entreprise
D’après LE PARISIEN ECONOMIE « La pause cigarette redessine les relations en entreprise ». Le journal qui dresse un état des lieux dix mois après la mise en place de l’interdiction de fumer, observe que « l’air s’assainit » et que le pourcentage de salariés se déclarant exposé lors des consultations de médecine du travail est passé de 58% à moins de 22% entre janvier et avril 2007. Indiquant que nombre de fumeurs « sont condamnés à sortir » et que « certains en tirent leur partie », le quotidien se demande si « le calumet de la paix » a été rallumé entre fumeurs et non fumeurs, pour répondre que « ce n’est pas si sûr ». Le directeur général d’une entreprise affirme « Au total ces allers-retours représentent un temps fou. D’autant que dehors les gens parlent rarement travail » et il affirme que lors d’un déménagement la terrasse a été l’élément déclenchant du choix des nouveaux locaux car en raison de la spécificité du travail de téléopérateur « la pause cigarette ne doit prendre que quelques minutes ». Selon lui « sur la terrasse il y a un vrai prolongement de la notion de l’entreprise dans la pause ». Observant que d’autres résistent, le Parisien économie rapporte les propos d’un directeur commercial fumeur « Mon bureau est une enclave pour les fumeurs. Résultat c’est un véritable cendrier(...)les non fumeurs m’envahissent aussi pour la convivialité du lieu. Je n’ai plus besoin d’organiser des réunions et de courir après les gens. Je règle à demeure un nombre considérable de dossiers ».
A noter « L’avis du coach » qui sous le titre « Tous au piquet » estime qu’aujourd’hui « l’ultime espace de convivialité » est le perron des immeubles, d’autant que bientôt se sera fini dans les bars et restaurants. Il suggère : « la fumée est interdite, vite sortez pour causer. Pour prendre du plaisir en fumant, pour partager un vrai moment d’échanges et de réflexions ». Et il assure « Enfin la vie de bureau se passera en dehors du bureau (...) pas dans les salles de réunion ou les ateliers,mais là où d’habitude s’installent les piquets de grève : devant les portes ». Et de conclure « Vive les piquets de fumeurs ».
Un encadré sur les initiatives prises par quelques entreprises pour « ne pas stigmatiser les fumeurs ou les convertir... » avec des espaces extérieurs privatifs au Crédit agricole de Paris, des programmes d’aide au sevrage chez Toyota, ou des « hubs » avec ventilation indépendante à côté des studios d’enregistrement chez Canal + qui organise aussi des stages Allen Carr.
Interdiction de fumer au 1er janvier
FRANCE SOIR de samedi souligne qu’il reste à peine un mois avant l’interdiction totale de fumer dans tous les lieux publics et que « le gouvernement n’entend pas céder ». Disant comprendre « le désarroi des bars à chicha », le journal affirme que les débitants de tabac, reçus par Roselyne Bachelot, « se sont heurtés à une fin de non recevoir, à leur plus grande colère ». Et de s’attrister « plus d’exception (...) juste un mois. Rien qu’un mois » .
« Les braseros poussent en terrasse » observe LE JOURNAL DU DIMANCHE qui souligne qu’à un mois de l’interdiction de fumer « les cafés font le plein de radiateurs extérieurs ». Gros plan sur « Les Grandes Marches » à la Bastille avec une terrasse équipée de 12 parasols chauffants. Le journal qui souligne qu’à l’origine il ne devait être possible de fumer que sur des terrasses non couvertes ou avec une façade ouverte, relève que Roselyne Bachelot vient d’assouplir le texte avec une circulaire qui devrait permettre de fumer sur des terrasses « couvertes par un auvent, un store ou une bâche » et ouvertes d’un côté. Notant que depuis juin dernier la demande de radiateurs à infrarouge a explosé, l’hebdo affirme que les cafetiers n’hésitent pas à débourser 320 euros HT pour un seul radiateur accroché au mur ou un parasol à infrarouge, sachant qu’il en faut deux pour une terrasse de 12 m2. Le journal qui observe que les champignons à gaz « se vendent aussi comme des petits pains », fait état de la satisfaction des fabricants, d’autant que c’est en les découvrant sur les terrasses de cafés que les particuliers en ont commandé pour leurs jardins et terrasses.
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