Puis-je te demander de te présenter?
Pascal BOGUI: J'ai 52 ans. Je suis de nationalité ivoirienne, marié et père de deux enfants.
Au plan professionnel, je suis médecin, professeur de physiologie médicale à la faculté de médecine d'Abidjan. La physiologie étant une discipline très vaste qui couvre pratiquement tous les domaines de la médecine, je me suis spécialisé dans la physiologie de la respiration, et dans les méthodes d'exploration de la fonction respiratoire du sujet sain et du malade. Pour mieux appréhender tous ces aspects , je me suis spécialisé aussi dans l'étude des maladies respiratoires. Mais mon activité principale demeure l'enseignement et la recherche en physiologie, bien sûr orienté vers les maladies respiratoires.
Comment t'es-tu intéressé au tabagisme?
Pascal BOGUI: Tout naturellement. En effet, la consommation de tabac, et aussi l'exposition involontaire à la fumée de tabac, sont responsables d'un nombre important de maladies respiratoires dont certaines sont incurables, et d'autres sont invalidantes. Nous aurons sûrement l'occasion d'aborder ses différentes questions ultérieurement. Mais ce qui m'a le plus frappé en tant que médecin à Abidjan, c'est qu'environ 90% des asthmatiques déclarent que l'exposition involontaire à la fumée de cigarettes est un facteur de déclenchement de leurs crises d'asthme. Quant on sait qu'une crise d'asthme peut être mortelle, imaginer qu'une personne puisse perdre sa vie parce qu'un fumeur l’a exposé à sa fumée de cigarette pour satisfaire à son envie de fumer est une situation insoutenable et inacceptable, quelles que soient la race, la religion ou la culture partout dans le monde.
Est-ce pour cette raison que tu t'es engagé dans la lutte anti-tabac?
Pascal BOGUI: La raison majeure pour laquelle
je me suis engagé dans la lutte anti-tabac est que je ne trouvais aucune
justification à l'usage des drogues mortelles telles que le tabac, surtout
lorsque les conséquences de cette consommation peuvent nuire gravement
à la santé des non consommateurs involontairement exposés. Or, le
tabac est bien une drogue dont aucun effet bénéfique ne justifie la consommation. Un nombre important de substances ou de produits utilisés
quotidiennement de part le monde présente des avantages et des inconvénients.
Le tabac, lui, est l'un des seuls produits de consommation dépourvus
d'une utilité quelconque mais dont les effets néfastes en font la
première cause de maladies évitables. Ce constat justifie à lui seul
l'engagement à combattre ce fléau mondial qu'est le tabagisme.
Depuis quand date ton engagement dans la lutte anti-tabac?
Pascal BOGUI: Aussi longtemps que je me souvienne,
j'ai toujours détesté la fumée de cigarettes. Mais je suis entré
concrètement dans la lutte anti-tabac en 2001 lorsque le Ministre de
la Santé de l'époque, qui connaissait mon aversion pour le tabagisme,
m'a confié la mission de participer au processus de négociation de
la Convention Cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac. Ce processus
de négociation, qui a duré trois ans, m'a permis de faire la connaissance
d'experts de toute nationalité engagés dans la lutte contre le tabagisme.
Les expériences et conseils dont j'ai bénéficié pendant cette période
m'ont permis d'élaborer puis de soumettre au Ministre de la Santé
de Côte d'Ivoire un Programme National de Lutte Contre le Tabagisme,
lequel a été mis en place en décembre 2003. Depuis cette date, j'occupe
la fonction de Point Focal et de directeur scientifique de ce programme.
En ta qualité de directeur scientifique du programme national de lutte contre le tabagisme, peux-tu succinctement nous présenter la situation tabagique en Côte d'Ivoire?
Pascal BOGUI: Le programme national de lutte anti-tabac est très jeune : il a eu 3 ans en décembre 2006. C'est peu pour établir une situation
tabagique dans tout un pays, surtout compte tenu du contexte de crise
militaro-politique que nous traversons depuis septembre 2002. Toutefois,
des enquêtes épidémiologiques ont été effectuées auprès de 8000
abidjanais âgés de 8 à 47 ans issus de tous les milieux socio-professionnels.
Les résultats parlent d'eux mêmes : 8% des mineurs âgés de 8 à
17 ans inclus et 23% des adultes âgés de 18 à 47 ans, sont des consommateurs
de tabac. Quel que soit l'âge, les hommes fument plus que les femmes
:14% des garçons contre 2,5% des filles fument, et 36% des hommes contre
9% des femmes fument. Mais le fait le plus marquant est que, chez les
personnes de sexe masculin, l'absence ou le faible niveau de scolarisation
multiplie par 2 le taux de fumeurs : 19% chez les garçons déscolarisés
contre 9% chez les garçons scolarisés, 40% chez les hommes du secteur
informel contre 21% chez les hommes du secteur formel ( secteur d'activités
nécessitant un niveau d'éducation scolaire moyen ou élevé). Ces
résultats soulignent l'importance des campagnes de sensibilisation
information sur les méfaits du tabac, car l'ignorance des méfaits
de la consommation tabagique est un facteur puissant de propagation
du tabagisme en Afrique où les individus sont soumis à la pression
quotidienne d’une publicité mensongère en faveur des produits du
tabac largement distribuée sous forme d’affiches gigantesques sur toute
l’étendue du territoire.
En dehors de ces chiffres
sur la fréquence des fumeurs selon l’âge ou le secteur d’activités,
quelles sont les informations majeures que tu peux présenter sur
la situation tabagique en Côte d Ivoire?
Pascal BOGUI: Exposer la situation tabagique en quelques lignes est une gageure, tant les informations en matière de tabac touchent à divers domaines tels que l’économie, la santé, la législation , la commercialisation, l’agronomie, l’environnement, etc. Pour être synthétique je n’aborderai ici et succinctement que trois aspects de la situation tabagique : au plan sanitaire, au plan économique et au plan juridique.
Au plan sanitaire : l’impact du tabagisme sur la santé des individus en Afrique en général, et en Côte d’Ivoire en particulier, est difficillement mesurable pour la simple raison que, compte tenu du niveau de vie général des populations, les personnes atteintes de maladies chroniques, telles que celles induites par le tabagisme, ne consultent pas ou peu les hôpitaux et autres structures sanitaires modernes en raison du coût relativement élevé des prestations qui leur sont offertes. Ces patients préfèrent dans la plupart des cas recourir à la médecine traditionnelle où les coûts d’un traitement de longue durée leur paraissent plus accessibles. En corollaire, il n’est pas possible de répertorier les cas de maladies induits par le tabagisme.
Mais grâce aux observations
faites dans les autres pays notamment ceux du Nord ayant une longue
culture de « tabagisme », il est possible d’estimer, à partir du
nombre de fumeurs, ceux qui vont développer telle ou telle affection
induite par le tabagisme . Une telle estimation a été faite en Côte
d’Ivoire. Elle révèle qu’environ 50 000 décès seront induits
par le tabagisme au cours des 10 prochaînes années , soit l’équivalent
tous les deux jours d’un accident mortel frappant la totalité des
passagers d’un bus de 25 places!
Il y a
urgence à agir pour freiner ce fléau !
Au plan
économique : la Côte d’Ivoire est un pays producteur et exportateur
de tabac. Les informations relatives à la production et à la commercialisation
des produits du tabac ne sont pas facilement accessibles.
Toutefois,
des recoupements indiquent que la production locale de tabac, par défaut
probablement délibéré d’organisation et d’encadrement efficient
de la part de l’industrie du tabac qui en avait initialement la charge,
est insuffisante pour couvrir les besoins de fabrication des produits
du tabac.
La superficie
cultivable consacrée à la culture du tabac est faible. Elle ne représente
que 0,28% de la surface cultivable totale du pays. Le paysan producteur
de tabac ne peut pas vivre de cette activité qui lui rapportait en moyenne
1200 frs cfa par mois entre 1990 et 1997.
Cette production locale
insuffisante donne le prétexte économique à l’importation
de feuilles de tabac avec son corollaire de sortie de devises. Une part
importante des produits industriels de tabac, estimée à au moins à la
moitié de ceux manufacturés en Côte d’Ivoire, est exportée vers
les pays limitrophes.
L’industrie du tabac a réalisé un chiffre d’affaire annuel d’environ 60 millions de francs au cours des trois dernières années. Cette industrie n’emploie directement que 300 personnes représentant moins de 0,5% des emplois du secteur industriel ivoirien.
Le moins que l’on puisse dire est que l’industrie du tabac fait de gros bénéfices mais en revanche n’est pas un gros employeur. Par contre, cette activité industrielle constitue une source importante de financement des Pouvoirs Publics, puisque l’Etat récupère au moins 10 à 15 milliards de francs cfa par an par le biais des diverses taxes sur les produits du tabac.
L’une des caractéristiques majeure de la situation tabagique au plan économique est la forte accessibilité économique des cigarettes pour la population, en raison de leur prix modique : un paquet de 20 cigarettes peut être acquis pour une somme de 600 frs cfa, soit un peu moins de 1 euro. De plus et surtout, la vente se fait le plus souvent à l’unité, c'est-à-dire au bâton de cigarette dont le prix plancher est d’environ 35 francs cfa.
Evidemment, il est facile d’imaginer dans un tel dispositif la difficulté pour l’Etat de contrôler la quantité de cigarettes vendues, ce qui facilite bien entendu la contrebande. Cette situation est, je pense, commune à la plupart des pays sur le continent africain.
Pour évaluer la réponse des consommateurs aux variations du prix du tabac, les économistes déterminent un indice appelé élasticité. En Côte d’Ivoire, l’évaluation de l’élasticité de la demande de cigarettes par rapport au prix réel de détail sur la période 1995-1998 était égale à 0,9%. Ce résultat signifiait qu’une augmentation du prix réel de détail de 10 % se traduit par une baisse de la demande de cigarettes de 9 %. Cette élasticité de la demande indique que l’augmentation des taxes sur le prix de vente des cigarettes serait un moyen efficace pour freiner la consommation des produits du tabac.
De ce qui précède, en terme de politique de lutte contre le tabagisme, le gouvernement a intérêt à augmenter les taxes sur le tabac pour décourager la consommation du produit. Aussi, gagnerait-il à lutter contre la contrebande qui non seulement lui fait perdre des recettes mais augmente également ces dépenses en terme de coûts médicaux associés à la consommation du tabac.
Enfin, au plan juridique, l'ordre juridique ivoirien comporte deux types de textes faisant références au tabac :
- ceux qui s’intéressent à l’activité économique générée par le tabac ; ils sont les plus nombreux.
- ceux qui établissent des prescriptions s'inscrivant dans la lutte antitabac ; ils sont rares.
En dépit de sa nocivité mondialement reconnue, le tabac reste en Droit ivoirien un produit entièrement licite. Aussi, sa production, sa distribution et sa commercialisation ne font-elles l’objet d’aucune restriction particulière.
Au contraire, l’industrie du tabac a bénéficié et bénéficie encore de mesures d’incitation à l’investissement qui favorisent leur implantation et leurs activités économiques en Côte d’Ivoire. En effet, les pouvoirs publics ivoiriens ont accordé par décret n°73-32 du 24 janvier 1973 un agrément du gouvernement en qualité d’entreprise prioritaire à la Société Ivoirienne des Tabacs [ SITAB], ce qui, entre autres, a permis à ladite entreprise de jouir ds mesures d’exonération ou d’allègement fiscal.
De plus, le code des investissements de 1995 a inscrit l’industrie du tabac dans la liste des activités éligibles au bénéfice des régimes d’incitation à l’investissement. Enfin, les diverses formes de promotion des produits de tabac, à l’exception de celles recourant aux médias, bénéficient d’un régime des plus permissifs. Toutes ces mesures accordées à l’industrie du tabac font des produits du tabac un bien de consommation en Côte d’Ivoire.
S’agissant de l’acquisition et de la consommation des produits du tabac, celles-ci non plus ne sont soumises à aucune restriction liée à l’âge; si bien que enfants et adultes peuvent s’offrir librement du tabac.
L’accessibilité du tabac aux consommateurs potentiels, enfants y compris, est d’autant plus aisée que la vente des cigarettes au détail et la distribution gratuite de produits du tabac ne sont pas interdites. Le Décret n°65-74 du 06 mars 1965, fixant les règles particulières de marquage des tabacs à fumer, des cigares, des cigarettes et des allumettes se limite à prescrire que les produits du tabac doivent être contenus dans leurs paquets, étuis ou emballages, avec la mention « vente en Côte d’Ivoire » ou « distribution gratuite en Côte d’Ivoire ». Ce texte ni aucun autre ne font allusion aux produits non industriels du tabac, tels les tabacs à chiquer. Ceux-ci sont donc ignorés de la législation ivoirienne.
En dehors de ces textes favorisant largement l’accessibilité des produits du tabac industriel au consommateur de tout âge vivant en Côte d’Ivoire, quelques dispositions s’inscrivent timidement dans la lutte contre le tabagisme.
En premier lieu, le Code de déontologie de la publicité en Côte d’Ivoire de 1988, en son chapitre XXIX, interdit la publicité des produits de tabac sur les antennes de télévisions nationales. Dans les autres médias, la publicité n’est admise que dans la mesure où elle ne vise pas les enfants.
De même, l’Arrêté interministériel n°024 MS/MC/CAB du 19 janvier 1998 portant mention d’un avertissement relatif aux dangers de la consommation abusive de tabac sur les emballages de produits contenant du tabac fait obligation aux fabricants de tabac de mentionner sur les emballages la formule « abus dangereux pour la santé »
De plus, le décret n°79-477 du 06 juin 1979 portant interdiction de fumer dans certains locaux à usage collectif prévoit:
- Une interdiction
complète de fumer dans les sites suivants :
- Etablissements de santé,
- Etablissements d’enseignement,
- Salles de spectacle
- Ascenseurs ;
- Une protection aux non-fumeurs dans les moyens de transports par route, chemin de fer ou par air en leur accordant des places désignées ;
La portée
et la valeur de ce Décret doivent être revues dans la mesure
où, par le Décret n°69-356 du 31 juillet 1969 déterminant les contraventions
de simple police et les peines qui leur sont applicables, les
sanctions attachées à sa violation sont très peu dissuasives et, en
pratique, rarement mises en application.
Enfin, le Code
général des impôts soumet les produits du tabac à des taxes particulières.
En sus, le taux de la TVA sur les produits du tabac est fixé à 21,31%
alors que le taux moyen de la TVA en Côte d’Ivoire est de 18%.
Au total, le Droit ivoirien favorise l’accessibilité optimale des produits du tabac à la population et leur consommation. Par contre, les mesures de protection des non fumeurs sont quasi-inexistantes ou caduques.
Heureusement, le gouvernement ivoirien en ratifiant en juillet 2003 la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, marque sa volonté politique de s’engager résolument dans la lutte contre le tabac, volonté à concrétiser par l’adoption des dispositions législatives et réglementaires adéquates.
Hélas, depuis les dysfonctionnement permanent de l’Assemblée nationale suite à la crise militaro-politique dans laquelle le pays a vécu ces 3 dernières années, le processus visant à l’adoption de ces dispositions juridiques n’a pu être amorcé.
Voici brossés quelques points sur la situation tabagique en Côte d’Ivoire.
Bien que l'Afrique ne soit pas considérée pas encore comme prioritaire dans la lutte contre le tabac, dans la mesure ou la prévalence et le nombre de fumeurs y sont moins élevés (sauf en Egypte) par comparaison avec la Chine ou la Russie, il est significatif que Philip Morris ait décidé de construire une nouvelle usine au Sénégal: à l'évidence l'industrie considère l'Afrique comme un marché en croissance et y déploie une activité intense en marketing et promotion. Comment juges)tu la présence de l'industrie en Côte d Ivoire? Penses-tu qu'elle est puissante et en croissance?
Pascal BOGUI: La situation tabagique que j’ai présentée pour la Côte d’Ivoire se retrouve quasiment partout en Afrique, d’une manière ou une autre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les pays africains constituent pour l’industrie du tabac des espaces ouverts à leur propagation et à leur pérennisation : facilitation de leur installation, publicité outrancière autorisée, distribution gratuite, toutes dispositions leur permettant un essor rapide et durable. La Côte d’ivoire n’échappe pas à la règle, bien au contraire. Alors que la plupart des industries en Côte d’Ivoire traversent une crise grave amenant la plupart d’entre elles à une cessation d’activités, et malgré la baisse drastique du pouvoir d’achat des populations, la SITAB a réalisé des profits en 2005. Chacun sait où les rats prolifèrent ! ! !
Dans beaucoup de pays l'industrie du tabac est très influente et est capable de limiter l'impact des législations visant à la contrôler. Comment le gouvernement dans votre pays agit-il avec l'industrie?
Pascal BOGUI: La difficulté des Pouvoirs Publics vient des problèmes théoriques auxquels ils ont à faire face dans leur désir d’établir une législation d’avant garde en matière de lutte antitabac. Ces problèmes eux-mêmes ont leur genèse dans le caractère très peu conciliable des d’intérêts des groupes que la politique antitabac met en présence. D’une part, il y a les industriels et autres distributeurs, qui tirent profit de l’activité économique que génère le tabac. Avec eux, il faut citer les consommateurs de tabac, qui tireraient à leurs dires un certain plaisir ou une certaine consolation à consommer de ce produit. D’autre part, il y a tous ceux , constituant en Afrique la large mais trop silencieuse majorité, pour qui le tabac est un mal qu’il faut extirper de la société. Par-dessus tout, il y a l’Etat lui-même. Celui qui agrée l’activité des firmes du tabac et qui perçoit les taxes et autres droits sur le tabac. Celui à qui incombe pourtant en priorité, le devoir de protéger l’environnement, la santé, l’éducation, la famille, la vie,…, tous des droits fondamentaux.
Comment alors lutter efficacement contre le tabac pour protéger les non-fumeurs et les fumeurs eux-mêmes, sans porter atteinte aux droits des consommateurs, distributeurs et producteurs ?
Le passage
en revue des lois et règlements permet de constater que la Côte d’Ivoire,
en même temps qu’elle manifeste la volonté de protéger la société
ivoirienne des méfaits du tabac, garantit très fortement les droits
des producteurs et consommateurs du tabac qui agissent en toute liberté.
Les organisations non
gouvernementales agissent comme des "chiens de garde" en matière
de santé publique. Peux-tu nous parler de leurs activités?
Pascal BOGUI: J’indiquais précédemment que la grande majorité des personnes est silencieuse en Afrique. Pourtant, elles sont très favorables à la restriction de la liberté de fumer. L’enquête effectuée à Abidjan en 2002-2004 auprès de 8000 résidents a montré que plus de 80% des enquêtés âgés de 08 à 47 ans étaient favorables à une restriction de la liberté de fumer dans les lieux publics. Mais ce résultat ne transparaît nullement au quotidien, l’Africain étant en général très tolérant vis-à-vis de son semblable qui l’incommode. De plus, il n’est pas entré dans les mœurs de manifester publiquement son mécontentement, ou en créant des associations ou autres regroupements de lutte pour la sauvegarde des droits individuels. Les associations qui se créent sont , en dehors de celles à vocation politique, souvent fondées sur la base d’actions pour le développement de la région d’origine. Certes, les choses changent petit à petit, mais cela prendra du temps. Le corollaire est que les Organisations Non Gouvernementales engagées dans la lutte contre le tabac sont rares car elles ont d’énormes difficultés à recruter des membres actifs, d’autant qu’elles ne bénéficient pas ou peu d’appui financier, à l’inverse de celles engagées contre le SIDA. Aussi, et pour être franc, je pense que les O.N.G de lutte contre le tabac ont et auront des actions timides tant qu’elles ne pourront pas bénéficier des mêmes appuis que celles engagées dans d’autres domaines. En Côte d’Ivoire, leurs activités se limitent pour l’essentiel à participer aux activités organisées pour la célébration de la Journée Mondiale Sans Tabac.
Merci Pascal d'avoir pris le temps de répondre en détail à nos questions.
J'ignorais l'existence de ce programme en Côte d'Ivoire et je suis ravi de savoir que des personnes avisées s'engagent dans la lutte contre le tabagisme enAfrique en général et en Côte d'Ivoire en particulier. Je pense qu'un travail de communication doit être fait tant au niveau des populations que des députés afin de légiférer pour durcir nos lois concernant la publicité sur le tabac. En effet, si rien n'est fait, les cancers liés au tabac deviendront dans quelques années une des premières causes de décès dans nos pays. Nos pays pauvres ont déjà énormément de problèmes avec la malaria, le SIDA et la tuberculose; si nous pouvons éviter de mourir "stupidement"....
Rédigé par : Dr Amara BAMBA | mardi 25 septembre 2007 à 03:54
Grand merci de votre appréciation. Le Programme National de Lutte Contre le Tabagisme ( PNLCTab)existe en Côte d'Ivoire depuis 2002. Il est dirigé par le Docteur N'Guessan KOUAME dont vous pouvez lire l'interview sur ce même blogue afin d'obtenir des renseignements précis sur son fonctionnement et ses activités. Trois jeunes médecins viennent d'être affectés au PNLCTab depuis juin 2007. Mais toutes les bonnes volontés sont activement recherchés. Si vous disposez d'idées ou /et de moyens pour mieux faire connaître les activités du PNLCTab, je vous encourage à venir nous rejoindre. Bien cordialement
Pr Pascal BOGUI
POint Focal Anti-Tabac RCI
Rédigé par : BOGUI | mercredi 26 septembre 2007 à 02:01
slt nous somms un groupe d etudiants réunis au sein du LTMUSCI qui signie Lutte contre le Tabagisme en Milieu Universitaire et Scolaire de cote d ivoire.nous voulions prendre un rendez vous avec vous pour plus echanger sur notre structure
Rédigé par : broby | samedi 19 janvier 2008 à 06:54
Je trouve votre travail très honorable. En ce moment je fais des recherches sur la législation du tabac et j'aimerais beaucoup obtenir le texte de l'arreté interministèriel du 19 janvier 1998. Si vous pouvez m'aider dans ce sens.
merci d'avance et bonne chance pour la suite.
Rédigé par : samb | mercredi 18 juin 2008 à 04:02
c'est maintenant que je decouvre votre blog monsieur je l'aprécie beaucoup. j'aimerais a ce titre que vous m'aidiez. en effet je suis pour la lutte antitabac.je suis étudiant en DEA de sociologie et je travail sur les déterlinants sociaux du tabagisme féminin en côte d'ivoire. je sollicie donc votre aide a ce sujet surtout au niveau des stataistiques sur le tabagisme féminin en côte d'ivoire. repondez moi c'est urgent svp j'ai besoin de vous pour élabore ma problématique. repondz moi rapidement.dieu vous bénisse.
Rédigé par : SOUM | mercredi 22 octobre 2008 à 05:51
bonjour professeur, je vous avais écris la dernière fois pour que vous m'aidiez dans la documentation à propos de mon sujet sur les déterminants sociaux du tabagisme féminin en cote d'ivoire. je suis en sociologie pour ne pas me repéter et vous m'avez demandez un certain nombre de documents attestant mon inscription en DEA de Sociologie avec le nom du professeur qui m'encadre. et bien j'ai obtenu l'attestation de recherche de mon département avec la dedans mentionné le nom de mon encadreur.je viens par ce message professeur vous prier de m'accorder un Rendez-vous.je voudrais prendre rendz-vous avec vouspour un premier contact.merci professeur de me repondre au plus vite.que Dieu vous garde, lui qui règne pour des siècles et des siècles. amen. j'attends impatiemment votre réponse.
Rédigé par : soum | mercredi 12 novembre 2008 à 02:21
bonjour professeur
nous avons eu l'occasion de nous rencontrer pour la première fois à votre bureau à cocody.
je suis le president de la lutte contre le tabagisme en milieu universitaire et scolaire de cote d ivoire LTMUSCI.
nous souhaoterions prendre un RDV avec vous afin de vous faire part de nos activités 2009.
Rédigé par : Broby jean noel | lundi 19 janvier 2009 à 02:12
bonsoir Professeur.
Dans le cadre de nos activités 2008-2009 nous avons au sein de notre programme d'activité une conférence dans le mois de mai 2009 .
nous avons donc decidé que vous soyez le conferencier.
c est pour cette raison que nous souhaiterions vous rencontrer pour en parler.
Lutte contre le tabagisme en milieu Universitaire et scolaire de cote d ivoire
LTMUSCI
BROBY JEAN NOEL 02881738
Rédigé par : Broby jean noel | lundi 30 mars 2009 à 06:49
bonjour,
je viens de voir le décès d'une dame Canadienne qui travaille pour aisder les fumeurs à s'arrêter.
j'aimerai avoir des précisions pour les amis canadiens.
je me suis arrêté en 78 à un moment propice que j'ai choisi. Ce qui m'a grandement aidé.
pendant des années je révais que j'avais fumé . maintenant à 66 ans je me sens super et ne suis pas affligé. le tabac ne sert à rien surtout lorsqu'il manque. continuez Bravo
jacques
Rédigé par : jacques | samedi 05 septembre 2009 à 02:07
Bonjour Professeur! Juste vous dire un bonjour, car je vous admire beaucoup! Je suis étudiant Tchadien en pharmacie! Je suis en principe en troisième année mais quand je suis arrivé en Cote d'ivoire il me fallait valider le tronc! Je suis là dessus et c'est là que je vous ai aperçu!
Je pense quand on admire quelqu'un, on fini par l'imiter! Et je compte aller loin dans les recherche en Physiologie mais je ne sais pas s'il serait possible comme je suis déjà en 3eme année de Pharmacie!
Merci de repondre et bien à vous ma considération professeur!
Daouda
Rédigé par : Daouda Lawa Garandji | dimanche 08 août 2010 à 12:01
Bonjour professeur je viens juste de decouvrir votre blog et apres lecture du document ci dessus j'avoue que j'aimerais bien m'engager moi aussi dans la lutte contre le tabagisme. En effet je suis l'un de vos etudiat de le deuxieme année et je voudrais creer une cellule de lutte contre le tabagisme sur la faculté de medecine. Je voudrais prendre rendez vous avec vous pour en parler. Merci d'avance professeur
Rédigé par : Cedric 03515259 | vendredi 27 août 2010 à 14:14
bjr professeur
je suis Ernest yoro un jeune ivoirien victime d'une pneumonie liee a la consommation abusive du tabac.Sortie de justesse de l'etau de la mort, j'ai mis sur pied une cellule de lutte contre le tabagisme dans mon quartier pour eviter ce cauchemare que j'ai vecu a mes concytoyen. je voudrai aller plus loin en creant une grande association de lutte contre le tabagisme j'ai besoin de vos conseils.
DIEU VOUS BENISSE
Rédigé par : Enest Yoro | vendredi 29 octobre 2010 à 03:30
merci prof pr ts ces details je ne suis pas surpris par votre engagement car jai ete votre etudiant au tronc commun. je vous encourage dans votre combat. jai retenu votre mot de fin lors de votre dernier cours de lexcreion pancreatique avec le groupe 2. jai bcp apris de mes 2annees passees au tronc commun.je vous remercie.
Rédigé par : nzo kouame emiliano | mercredi 26 janvier 2011 à 11:56
Puis-je avoir le contact de Mr Bogui
Rédigé par : Axel Yro | samedi 19 novembre 2011 à 12:22
bien des choses à vous nous aimerions participer à vos activités nous sommes une ong de santé et éducation pour tous au niger santed
Rédigé par : ayouba | samedi 06 juillet 2013 à 04:40