Deuxième partie de l'entretien :)
GLOBALink Afrique: Peux-tu nous faire une
synthèse des résultats des études sur le tabagisme présentées à ce congrès par
les médecins africains? Pascal Bogui: 1. Un travail réalisé au Togo
par le Professeur TIDJANI et ses collaborateurs intitulé Tabagisme dans les
médias publics et privés du Togo : enquête nationale auprès de 393 journalistes
et animateurs des médias du Togo, a montré que 25% des journalistes, partenaires
essentiels à la diffusion des messages médiatiques en faveur de lutte
anti-tabac, étaient eux-mêmes des consommateurs de tabac.
De plus, seuls 6% des
journalistes ont déclaré avoir participé au cours de leur activité
professionnelle à la diffusion de
messages anti-tabac
La Côte d’Ivoire a
présenté cinq travaux sur le tabagisme:
2- Une étude portant
sur "L’évaluation des connaissances du tabagisme dans la population
abidjanaise», réalisée par l’équipe du professeur AKA DANGUY, indiquait que les informations acquises par
les abidjanais sur les méfaits du tabac avaient été obtenues essentiellement
auprès des médias, confirmant l’intérêt de l’étude réalisée au Togo par le Professeur TIDJANI.
Toutefois, les auteurs notaient que ces connaissances étaient insuffisantes, et ce d’autant plus que le
niveau scolaire était bas.
Deux travaux s’intéressaient au tabagisme de la femme.
3. Le premier, réalisé à Bouaké par l’équipe du Professeur Méliane Ndhatz Sanogo, s’intitulait Le tabagisme féminin en Côte d’Ivoire : la situation actuelle. Ce travail, essentiellement bibliographique, indiquait que la prévalence se situait entre 8% et 13% , que l’âge de début de l’intoxication tabagique se situait à 16 ans, et enfin que les raisons invoquées à cette toxicomanie étaient le mimétisme et la recherche d’une sensation de bien-être.
4-Le second travail, de type prospectif, s’intitulait Habitude tabagique féminine à Abidjan , révélait un tabagisme féminin dont la prévalence était de 13,6%, qui prédominait dans les couches sociales défavorisées, et dont les facteurs favorisant étaient le mimétisme et la recherche de sensation nouvelle. Cette étude révélait en outre la méconnaissance profonde des femmes vis-à-vis des méfaits de la consommation tabagique sur l’organisme humain en général et sur le leur en particulier.
Enfin, les deux derniers travaux étaient présentés par votre serviteur au nom de son équipe.
5- Le premier travail se proposait de comparer la prévalence tabagique chez les jeunes âgés selon qu’ils étaient scolarisés ou non scolarisés. Réalisée sur plus de 4000 jeunes âgés de 8 à 22 ans, cette étude a montré que la prévalence tabagique était globalement plus élevée chez les garçons ( 21%) que chez les filles (5%), mais surtout que, chez les garçons âgés de 13 à 22 ans, la prévalence tabagique augmentait presque deux fois plus vite chez les déscolarisés que chez les scolarisés. Les auteurs soulignaient en corollaire la sous-estimation de la prévalence tabagique des jeunes en Afrique lors d’enquêtes menées exclusivement en milieu scolaire.
6- Le second travail, intitulé Tabagisme et résultats scolaires chez les lycéens âgés de 15 à 20 ans à Abidjan, révélait que les lycéens de sexe masculin classés bons élèves avaient une prévalence tabagique moins élevée (2%) que celle des élèves ayant obtenu des résultats médiocres (16%).
Ces résultats confortent le plaidoyer en faveur d'une interdiction de fumer à appliquer dans les établissements d'enseignement.
GLOBALink Afrique: Merci Pascal de cette synthèse des travaux. As-tu d'autres interviews en vue?
Pascal Bogui: Je compte vous présenter bientôt des personnes qui peuvent, de par leur position, participer grandement à la lutte contre le tabagisme en Afrique. Mais je ne vous en dis pas plus. A bientôt et merci de votre intérêt !
Interesante tu Blog. Vamos a seguirlo....
Rédigé par : Campaña NO tabaco | vendredi 09 mars 2007 à 04:00