Le Dr Komla SIAMEVI, Représentant Résident de l’OMS, étant empêché pour des raisons de calendrier de dernière minute, l'allocution a été prononcée par le Dr Adama COULIBALY.
Mesdames et messieurs
Aujourd’hui, le continent africain
est confronté à plusieurs défis en matière de santé de l’Adolescent,
notamment le VIH/SIDA, le paludisme, la tuberculose. A cela, il faut
ajouter les traumatismes notamment ceux liés aux accidents de la voie
publique, les abus de toutes sortes en l’occurrence ceux de la drogue,
des stupéfiants et du tabac.
Eh oui ! Le tabagisme constitue un grave problème de santé publique. Il y a, en effet, chaque année plus d’un milliard de fumeurs dans le monde et 5 millions de décès attribuables au tabagisme, soit un adulte sur dix. Si les tendances actuelles de la consommation se poursuivent, le nombre de décès atteindra les 10 millions en 2020, avec 70% de cas uniquement dans les pays en voie de développement.
L’enquête mondiale sur le tabagisme chez les jeunes de 13 à 15 ans montre une prévalence dans la Région africaine entre 10 et 33%. La situation risque de s’aggraver car les industries du tabac sont en train de se délocaliser vers les pays du sud en raison des contraintes qui leur sont imposées par les dirigeants des pays industrialisés. L’Afrique, notre Région, doit prendre conscience des risques liés au tabagisme et faire rapidement face à cette silencieuse et pernicieuse épidémie
Les méfaits du tabac sur l’organisme sont multiples et ne sont plus à démontrer ici. Ils se traduisent notamment par différents types de cancers, de maladies pulmonaires et cardiovasculaires chroniques, de dommages sur le système de la reproduction et par le phénomène de dépendance à l’égard du tabac.
Plus dangereuse encore est l’exposition à la fumée des autres, appelée tabagisme passif, qui entraîne aussi un accroissement du risque des maladies cardiovasculaires, du cancer du poumon, des maladies respiratoires, d’otites, de mort subite du nourrisson et de bien d’autres invalidités observées à moyen et à long termes
Mesdames et Messieurs,
C’est un réel plaisir pour nous car la cérémonie de ce matin s’inscrit dans la droite ligne du thème de la Journée Mondiale Sans Tabac « Des espaces 100% non fumeur, les créer, en profiter », Journée que le Gouvernement de Côte d’Ivoire a célébrée le 31 mai dernier à l’instar des autres pays du monde entier.
Nous pensons très humblement
que les résultats de l’enquête sur le tabagisme en milieu universitaire
qui nous seront livrés tout à l’heure seront sans faux fuyant assez
évocateur de l’ampleur du tabagisme dans nos milieux estudiantins.
Ces résultats seront à n’en
point douter un véritable outil de plaidoyer pour rendre notre université
un endroit idéal pour la réflexion féconde où enseignants, personnels
administratifs et étudiants, respirent à plein poumons un air pur.
La lutte contre le tabac commence
dès lors maintenant, ici même et nécessite la prise de décisions
courageuses dans l’intérêt de la protection de la jeunesse l’avenir
de nos nations. Lesquelles décisions doivent être de nature à protéger
notre université dans toutes ses composantes : amphithéâtres, salles
de TD, cités universitaires, restaurants U, airs de jeu, etc.
L’application stricte de telles décisions relève de tous : autorités académiques, organisations professionnelles et estudiantines, mais surtout de façon individuelle et chacun doit se dire que sa liberté de fumer s’arrête là où commence le droit des autres à respirer un air pur.
Mesdames, Messieurs,
les raisons de croire que la victoire
sur cette épidémie silencieuse est à notre portée. Nous avons la
possibilité d’inverser la tendance et de préserver la santé publique.
Je pense que nous nous devons d’agir et maintenant.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
dans une paix retrouvée
Je vous remercie.
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