C'est le titre d'un article publié en ligne par l'Agence de Presse Africaine (APA).
L’Etat sénégalais invité à prendre ses responsabilités dans la lutte contre le tabagisme "grandissant
APA-Dakar (Sénégal) Le tabagisme constitue un véritable fléau dans les pays en développement en général et au Sénégal en particulier, d’où l’appel lancé vendredi par des médecins et autres chercheurs à l’endroit de l’Etat afin qu’il prenne ses responsabilités, a constaté APA.
L’Etat doit mettre en place une législation qui décourage l’usage du tabac à grande échelle, et surtout par la population jeune et féminine, a recommandé M. Maguatte Ndoye Ndiaye, chercheur qui exposait les résultats de ses recherches sur un échantillon de ’étudiantes fumeuses.
Selon les conclusions de cette étude qui a porté sur 1231 étudiantes, le taux de fumeuses s’élève à 3% tandis que certaines autres sources annoncent, mais à titre indicatif, que 12 pour cent des Sénégalais fumeraient avec un taux grandissant de femmes.
« Une réglementation rigoureuse de la publicité et de la promotion des ventes du tabac à travers des mesures fiscales et des politiques de prix contraignantes » s’imposent aux yeux du chercheur soutenu en cela par l’assistance composée de médecins et membres d’organisations de lutte contre le tabagisme.
Le durcissement de la législation anti-tabac dans les pays développés à cause des dégâts qu’il occasionne a poussé les firmes de tabac à « transférer l’épidémie tabagique » vers les pays en développement où le taux de fumeurs augmenterait de 2 à 3 pour cent chaque année, à cause justement de la faiblesse de leurs législations.
Le Sénégal est passé en juin dernier à une nouvelle étape de sa contre-offensive dans cette lutte contre le tabagisme en faisant du ministère de la santé et tous les services affiliés (directions, hôpitaux, centres de santé) des espaces non fumeurs.
«L’usage du tabac demeure paradoxalement une réalité dans les structures sanitaires qui ont pourtant pour vocation de prévenir et de soigner les malades au lieu de provoquer ou de les aggraver comme le tabac le fait », avait déploré, à cette époque, M. Abdou Fall, le ministre sénégalais de la santé et de la prévention médicale.
Aujourd’hui, la situation est d’autant « plus grave que le tabagisme progresse et s’installe aujourd’hui partout, dans les bureaux et dans les salles de consultations, donc aux pieds mêmes des malades ».
En 1981, le Sénégal à qui le tabac rapporte 22 milliards de FCFA en termes de recettes fiscales, avait voté une loi anti-tabac qui a, par la suite, été vivement combattue par les firmes de tabac au point d’être allégée et dépouillée par la suite de sa substance.
Selon l’OMS, le tabac tue 5 millions de personnes chaque année dont un million de femmes, sans compter les pertes économiques que ce produit engendre surtout dans les pays en développement où le nombre de fumeurs s’accroît du fait de la faiblesse des lois et règlements.
Toujours selon cette organisation, la moitié des fumeurs réguliers aujourd’hui, soit environ 650 millions de personnes dont 70% dans les pays en développement, finiront par mourir du tabagisme, la fumée du tabac étant reconnue comme contenant 4000 produits chimiques dont une cinquantaine de substances jugées cancérigènes. La situation est d’autant plus grave que le nombre de décès augmente d’année en année parmi les fumeurs passifs, c’est-à-dire ceux qui ne fument pas qui sont tout simplement enfumés.
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