Cet article est proposé
par Monsieur Louis Mack ALOKRE ASSAHOUA, président de l’O.N.G. Jeunesse
Sans tabac
(Abidjan) .
Mr ALOKRE, âgé de 31 an est moniteur à l’U.F.R. de Criminologie de l’Université de Cocody.
Il s’est tenu à l’hôtel Ivoire, le Jeudi 6 Septembre 2007 une cérémonie de récompense des meilleurs élèves des classes de 3ème de la ville d’Abidjan.
A cette manifestation, on notait avec stupéfaction la présence imposante des représentants de Imperial Tobacco aux côtés de certaines hautes autorités du pays.
Cette présence de l’industrie du tabac à une cérémonie officielle qui célèbre l’excellence au sein de la jeunesse scolaire de Côte d’Ivoire soulève quelques inquiétudes légitimes :
1- Existe-t-il une justification scientifique à associer l’image de l’industrie du tabac à l’excellence du travail scolaire ?
2- Quel est le but poursuivi par Imperial Tobacco auprès de la jeunesse scolaire en participant activement à cette cérémonie ?
3- Quelle est l’implication des organisateurs en général, et des autorités en particulier à la participation de Imperial Tobacco à cette cérémonie dédiée à l’excellence du travail scolaire ?
Une enquête menée par le laboratoire de physiologie et d’explorations fonctionnelles respiratoire du CHU de Yopougon en collaboration avec la direction scientifique du Programme National de Lutte contre le Tabagisme en Côte d’Ivoire auprès de 1531 élèves et étudiants de sexe masculin à Abidjan en 2002 a révélé que le tabagisme constituait un véritable problème de santé publique en milieu scolaire et universitaire.
En effet, cette enquête montrait que la fréquence de la consommation de cigarettes atteignait 17,5% chez les élèves âgés de 13 à 17 ans et 23% chez ceux âgés de 18 à 22 ans.
Une autre étude réalisée par la même équipe avait établi les effets négatifs de la consommation tabagique sur les performances scolaires sur la période allant de 2005 à 2006. Cette étude permettait en effet de noter que la prévalence tabagique était d’autant plus élevée que les résultats scolaires étaient mauvais. Ainsi, la prévalence tabagique était de 5% chez les élèves ayant obtenu de très bons résultats, de 19% chez les élèves ayant obtenu des résultats moyens, et de 23% chez les élèves ayant obtenu de mauvais résultats.
Aussi, sur la base des conclusions de ces deux études, peut-on affirmer que rien ne pouvait justifier l’association d’une quelconque image de l’industrie du tabac à celle de l’excellence en milieu scolaire, bien au contraire.
D’autre part, le fait que le début du tabagisme intervient dans la majorité des cas dans la période de l’adolescence (classe d’âge des élèves concernés par la présente cérémonie de récompense) laisse penser à juste titre que l’intérêt de Imperial tobacco ne se situe pas dans le thème de cette cérémonie (excellence en milieu scolaire) mais plutôt dans la caractéristique des sujets récompensés : les jeunes.
L’intérêt de cette industrie n’est autre que d’ordre mercantile, par son intention à peine voilée de recruter et surtout de fidéliser cette potentielle clientèle que constituent les jeunes élèves honorés ce jour.
Enfin, en nous appuyant sur la plausible hypothèse que le caractère nocif du tabac est relativement bien connu de tous aujourd’hui, l’attitude des autorités politiques ainsi que des organisateurs de cette cérémonie, en apportant officiellement leur caution et leur soutien à Imperial Tobacco, ne peut être qualifiée que de complicité tacite à la « prise en otage » de la santé et donc de l’avenir des élèves des classes de 3ème de la ville d’Abidjan et à par ricochet, de toute la jeunesse.
Au total, cette étonnante mais très inquiétante attitude des autorités politiques sensées œuvrer pour le bien-être des populations en général et assurer un avenir meilleur aux jeunes fait réaliser l’ampleur de la tâche de l’ensemble des structures de lutte antitabac, dont les O.N.G.
En effet quel autre constat peut-on faire lorsque les gouvernants qui devraient constituer le socle de la lutte contre le tabagisme, semblent être plutôt dans le « camp opposé », c’est-à-dire celui de ceux qui font la promotion de ce poison qu’est le tabac.
Nous, O.N.G. « Jeunesse sans Tabac » en appelons au sens des responsabilités des décideurs politiques, afin qu’ils prennent avec fermeté, toutes les décisions allant dans le sens du bien-être et de la santé des populations en général et de la jeunesse en particulier, conformément aux prescriptions de notre constitution (article 2 alinéa 2). Les jeunes ne constituent-ils pas l’avenir de ce pays ?
Louis Mack ALOKRE ASSAHOUA, président de l’O.N.G. Jeunesse
Sans tabac
(Abidjan) .
Moniteur à l’U.F.R. de Criminologie de l’Université de Cocody.
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Tél : (+225)05 76 96 00 / 09 95 52 33
Bien et courage pour la suite le combat nous appartient.
01 58 24 30
Rédigé par : Soumahoro ISSIAKA PDT-ONG MULTA | dimanche 23 janvier 2011 à 12:16