Un article du Messager de Douala évoque la reconfiguration en cours.
Cameroun: Le marché de la cigarette, sous la cendre, la fumée
Le Messager (Douala)
19 Mars 2007
Publié sur le web le 19 Mars 2007
L.c.
Entre la fermeture de la Bat, la reprise des activités de la Sitabac et l'arrivée très prochaine d'une multinationale sud africaine, le secteur bouge.
Effervescence dans l'industrie du tabac au Cameroun. Après plusieurs années de léthargie et du seul monopole d'une multinationale, ce pan de l'industrie camerounaise renaît de ces cendres. Entre la fermeture de la BAT, la reprise des activités de la Sitabac et l'arrivée très prochaine d'une multinationale sud africaine, le secteur bouge.
Dans le cadre de sa restructuration BAT-Cameroun, qui représente environ 70 % des parts de marché dans le secteur tabacole, décide de laisser l'aspect production pour se concentrer au seul segment de la commercialisation. La réorientation des activités, décidée par le comité directeur de la maison mère, British American Tobacco Group, entraîne la suppression d'une cinquantaine d'emplois, et des centaines d'emplois indirects. Si d'une manière officielle, on justifie cette mutation par une nouvelle politique du groupe, les difficultés que connaît depuis cinq années cette entreprise du fait de la contrebande et la contrefaçon sont officieusement les vraies raisons du départ de BAT du Cameroun.
Après cette annonce du départ de BAT , le gouvernement s'intéresse enfin au sort des planteurs de tabac. Le 21 janvier 2007, le ministère de l'Agriculture et du développement rural (Minader) débloque dans le cadre des ressources pays pauvres très endettés (Ppte), 1,6 milliards Fcfa pour soutenir les planteurs de tabac des provinces de l'Est et du Centre. En bonus : 400 millions de Fcfa collectés par la Fédération nationale des producteurs de tabac (Fptc).
Multinationale sud africaine
D'une manière générale, il est question de venir en aide à une
filière en difficulté. Pour Flaubert Nzetchouang, directeur du
développement, de la structuration et des infrastructures à la Fptc : "
ces fonds sont destinés à la restructuration de la filière,
l'amélioration des conditions de vie des populations concernées à
travers l'augmentation de la production sur le plan quantitatif et
qualitatif ". Environ 2 000 planteurs reçoivent un don de matériel
d'une valeur de 41 millions de Fcfa, pour leur permettre de doubler la
production locale estimée à 200 tonnes. Sur ces entrefaites, la Sitabac
renaît de ses cendres.
Après quatre années de suspension d'activité, cette société (considérée à l'époque comme l'un des fleurons du jeune industriel camerounais) n'a pas résisté longtemps à un environnement économique difficile. Entre conflit d'intérêts des partenaires, le phénomène de contrebande et contrefaçon, la pression fiscale, la Sitabac sombre. Grâce à la volonté de son promoteur, elle est de retour sur le marché. Toutefois, elle va affronter la concurrence d'une multinationale sud africaine qui aurait obtenu selon James Onobiono l'agrément pour produire des cigarettes au Cameroun. Cette compagnie sud africaine, à en croire les responsables de la Sitabac, aurait reçu du gouvernement camerounais de nombreux avantages fiscaux et douaniers. Des avantages qui dérogent du droit commun. Les responsables de la société industrielle de transformation du tabac (Sitabac) disent avoir interpellé le gouvernement et attendent sa réaction.
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