Dans son blog, Patrick Musavuli
attire l'attention sur cette tentative d'utiliser le nom fort connu de
la marque de savon Mekako pour vendre -frauduleusement- des cigarettes.
Outre les cinq millions de décès annuels consécutifs à la consommation et à l’exposition de la fumée du tabac, le trafic illicite de tabac est responsable des pertes annuelles considérables de plusieurs milliards de dollars au trésor public, notamment par la contrebande et la contrefaçon.
L’Apparition récente de paquets des cigarettes de marque « MEKAKO » sur le marché congolais vient confirmer l’un des résultats de l'étude publiée le jeudi 10 Juillet 2008, dans la version en ligne (en anglais) du Journal « Tobacco Control », qui a constaté que l’industrie du tabac s'appuyait sur la contrebande de tabac comme un élément important de sa stratégie pour le marché en Afrique.
Cette nouvelle marque de cigarette qui porte étrangement la même dénomination que le savon « MEKAKO » d’usage fréquent par plus d’un congolais, est fabriquée comme par coïncidence dans le même pays asiatique réputé pour la contrefaçon, et ne porte pas de vignette, preuve de payement des frais fiscaux, obligatoires pour tout produit de tabac importé en République Démocratique du Congo.
La dénomination et la présentation de cette nouvelle marque de cigarette pourraient faciliter la dissimulation des cigarettes dans d’autres marchandises et par conséquent la falsification de documents douaniers, étant donné que pour le commun de congolais, y compris les douaniers, « MEKAKO » est synonyme de « SAVON », au même titre que « BIC » est synonyme de « STYLO » ou encore « PEPSODENT » est synonyme de « DENTIFRICE ».
Les frontières étant poreuses et les contrôles moins rigoureux dans bon nombre des pays en développement, un transitaire qui déclarerait avoir du « MEKAKO » dans sa cargaison à un poste douanier, sans préciser qu’il s’agit du tabac et non du savon, pourrait aisément faire passer par contrebande des produits de tabac, tout en prenant soigneusement soin de dissimuler les cigarettes dans les savons.
Ainsi, grâce au commerce illicite du tabac entretenu par l'industrie elle même, celle-ci maximise les profits en évitant les taxes obligatoires imposées par les gouvernements.
A la veille de la deuxième session de l’organe intergouvernemental de négociation d’un protocole sur le commerce illicite de tabac qui se tiendra du 20 au 25 octobre 2008 à Genève en Suisse, une attention particulière devra donc être attirée sur la dénomination et la présentation des produits de tabac qui ne doivent pas faire évoquer ou prêter à confusion avec un autre produit à usage courant dans la société.
Un protocole renforcé sur le commerce illicite dans le cadre de la Convention cadre de la lutte antitabac (CCLAT) aidera les pays à aborder le problème de commerce illicite du tabac qui sape les politiques fiscales, privant ainsi les gouvernements de milliards de dollars en matière de fiscalité, ce qui réduit le financement disponible pour le soutien à la politique globale de lutte antitabac, de la santé publique et d'autres politiques de développement.
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