Mesdames et Messieurs,
SEM Mahamadou Danda,
Premier ministre du Niger
Je voudrais tout d'abord exprimer au Secrétariat Permanent de la Conférence Internationale Francophone sur le Contrôle du Tabac, les appréciations positives du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et du gouvernement de transition pour avoir choisi le Niger pour abriter cette importante rencontre. J'y vois, à travers ce choix, la reconnaissance des efforts combinés de l'État et de la société civile du Niger dans le combat résolu contre le tabac et ses conséquences dangereuses sur la santé de nos populations. Je voudrais aussi vous assurer, vous qui êtes venus d'Afrique, d'Europe et des Amériques, que vous êtes bien chez vous, au Niger, terre d'accueil et d'hospitalité légendaires ; et que le Niger et son peuple s'emploieront à accompagner vos travaux de manière optimale pour que vos réflexions soient des plus fécondes.
Mesdames et Messieurs, votre rencontre, en cette période de transition démocratique au Niger, est aussi une forme de soutien et un encouragement pour les organes de la transition à persévérer dans la mise en œuvre positive et progressive de l'agenda pour le retour du Niger à l'ordre constitutionnel et démocratique. Aussi, votre rencontre de Niamey, coïncide-t-elle avec le lancement officiel, au cours de cette même semaine, de la campagne de popularisation du projet de Constitution pour le Niger au futur. Je voudrais réaffirmer que l'agenda pour la restauration de la démocratie au Niger se déroule normalement et que le chronogramme définitif des différents scrutins tel qu'adopté par la CENI et auquel ont adhéré le CSRD et le gouvernement de transition reste le document de référence et dont la CENI a toute la responsabilité de sa mise en œuvre. Son aboutissement sera l'investiture du Président de la République démocratiquement élu le 6 avril 2011. Sur tout un autre plan, et comme vous le savez certainement, le Niger a fait face au cours de cette année à une crise alimentaire qui a touché près de la moitié de sa population du fait d'un déficit céréalier au titre de la campagne agricole 2009. Mais grâce aux efforts de la communauté nationale et internationale, et à l'engagement de l'Etat à tous les niveaux, la situation est actuellement sous contrôle, tout comme l'est l'insécurité transfrontalière. Je voudrais, à ce niveau précis, vous affirmer que d'importants efforts sont consentis par les pays de la sous-région, dont le Niger, pour éradiquer ce phénomène inacceptable.
Mesdames et Messieurs,
Organisée par l'association SOS Tabagisme Niger, en collaboration avec plusieurs organisations et institutions internationales de prévention du tabagisme et de lutte contre le tabac, la présente Conférence enregistre la présence des participants de tous les pays francophones du monde, et pour la première fois, de ceux des pays anglophones. La mise en commun des expériences de professionnels de la santé, d'organisations non gouvernementales, de journalistes et de décideurs politiques permettra, je suis convaincu, de réaliser un bond qualitatif dans la prise en charge de la question du tabagisme.
Mesdames et Messieurs, les plus grands consommateurs de tabac figurent parmi les personnes les plus démunies. Le tabac apparaît donc comme un facteur qui contribue à entretenir la pauvreté, dont les conséquences sanitaires suscitent fortement la mobilisation des pouvoirs publics et de la société civile. Il reste, malgré tout, des efforts supplémentaires à consentir au regard du nombre de plus en plus croissant de nouveaux fumeurs notamment parmi les jeunes. L'Organisation Mondiale de la Santé estime à 1,3 milliard le nombre de fumeurs dans le monde, et à 6 millions de décès chaque année du fait du tabac. Si rien n'est fait, d'ici 2030, le tabac tuera chaque année, 10 millions de personnes dont 70% dans les pays en développement. Face à l'ampleur du phénomène, les pays sont appelés à agir fermement et de concert pour identifier des solutions qui s'inscrivent dans la durée. C'est pourquoi, nous nous devons de nous réjouir de l'adoption depuis 2003 de la Convention Cadre pour la lutte anti-tabac, cadre fédérateur d'harmonisation des actions en la matière. La Convention prévoit un certain nombre de stratégies qui visent non seulement à informer et sensibiliser le public sur les méfaits du tabac mais aussi à réduire l'offre des produits du tabac. Très tôt, le Niger s'est inscrit dans la dynamique de mise en œuvre de cette Convention d'abord en la ratifiant en 2005, ensuite en adoptant une loi anti-tabac l'année suivante, faisant ainsi de notre pays un pionnier dans la lutte contre ce fléau en Afrique.
Mesdames et Messieurs, avec la contribution active de la société civile engagée dans cette lutte, le gouvernement s'est attelé résolument dans la mise en œuvre des dispositions de cette loi. En effet, une campagne nationale de vulgarisation et de sensibilisation a été menée, et aujourd'hui la loi est largement respectée dans le domaine de la publicité, du sponsoring et du parrainage. L'interdiction de fumer dans les lieux publics est aussi observée dans nombre de services publics et privés. Toutefois, malgré ces efforts, la mise en œuvre effective des dispositions de cette loi a souffert de l'inexistence de textes complémentaires. C'est pourquoi, le 31 mai dernier, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, nous nous sommes engagés à faire adopter tous les textes complémentaires nécessaires afin de permettre son application effective. Mesdames et Messieurs les conférenciers, la troisième Conférence Internationale Francophone sur le Contrôle du tabac, qui se tient pour la première fois en Afrique, et ici même au Niger, est placée sous le thème : « Tabac, Santé et Développement ». Je voudrais ici saluer le sens proactif de vos organisations qui ont très tôt pris en charge cette question de santé publique. En effet, vos actions ont permis de conscientiser aussi bien les décideurs que le grand public et particulièrement les consommateurs sur les dangers que représente le tabac pour la santé des individus. Au cours de la présente Conférence, vous avez fait un certain nombre de paris parmi lesquels je m'en voudrais citer ceux de : mobiliser les professionnels de la santé des pays en développement dans la lutte anti-tabac, favoriser l'adoption des législations nationales en harmonie avec la Convention-cadre, faire inscrire la question du tabac dans les documents de stratégie de développement et de réduction de la pauvreté. Toutes ces actions s'inscrivent dans le noble objectif de renforcer le plaidoyer en vue de la mobilisation des partenaires au développement pour soutenir davantage les actions engagées dans la lutte contre le tabac en tant que problème de santé publique. C'est sur ce plaidoyer que partagent le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et le gouvernement de transition, et mon souhait de voir vos organisations respectives poursuivre de manière toujours soutenue la lutte contre le tabac, que je déclare ouverte la 3ème Conférence Internationale Francophone sur le contrôle du tabac.
Je vous remercie
Retrouvez le discours de SEM Mahamadou Danda en page 2 de l'édition du lundi 27 septembre 2010 du journal Le Sahel, ainsi que l'article que consacre ce journal aux eux premières journées de la conférence CIFCOT III
Source: CIFCOT 3
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