Cet article de septembre 2011 déplorait la non application de la loi adoptée en 2006. Qu'en est-il aujourd'hui?
Tabagisme au Niger : l'application de la loi anti-tabac se fait toujours attendre
Selon de nombreuses études conduites de part le monde, il apparaît que les effets de la fumée de la cigarette sur l'organisme sont énormes. Il a été par exemple démontré qu'une (1) cigarette abrège la vie d'un fumeur de six (6) minutes.
A titre indicatif, en France, il y a 70.000 morts par an pour cause de cigarette soit 8 morts par heure. Au plan mondial la cigarette, le tabac c'est, dit-on, le risque de cancer du poumon, des lèvres, de la bouche, de la gorge, de l'œsophage, du pancréas, du col de l'utérus, de la vessie. La cigarette c'est aussi l'angine et la bronchite, l'artérite des membres inférieurs, l'impuissance, l'infarctus du myocarde ou la provocation de la leucémie (une maladie du sang), chez un nouveau-né.
Et hélas apprend-on, le tabagisme passif (un non fumeur exposé à la fumée de la cigarette), provoque les mêmes dangers. Fumeurs et non fumeurs subissent donc les mêmes conséquences du tabagisme. C'est pourquoi depuis que des études sérieuses ont mis en exergue tous ces dangers, de nombreux pays à travers le monde, ont élaboré et mis en œuvre des lois anti-tabac.
C'est le cas au Niger où une loi anti-tabac a été votée voilà déjà plus de cinq (5) ans (en 2006), mais dont hélas non mise en exécution par les services compétents.
Absence de décret d'application ? Pourtant, le 17 juillet 2008, le gouvernement, en conseil des ministres, a adopté le décret N° 2008-223/PRN/MSP fixant les modalités d'application de la loi N° 2006-12 du 15 mai 2006 relative à la lutte antitabac.
Et c'est ainsi que l'article Premier du champ d'application a déterminé l'étendue de l'interdiction de fumer dans les lieux publics ou recevant des publics et a précisé les pouvoirs de la police sanitaire dans le contrôle de l'application de la loi relative à la lutte anti-tabac.
Il a aussi fixé les règles de la mise en jeu de la responsabilité du fabricant et du distributeur des produits de tabac en cas de dommages causés par la consommation de ces produits.
Par rapport à l'interdiction de fumer dans les lieux publics ou recevant du public, sont précisés : les salles de spectacles ; les salles de réunions ; les restaurants ; les bars et hôtels; les aéroports ; les bibliothèques ; les hippodromes ; les aérodromes ; les amphithéâtres ; les stades, hippodromes et cinémas ; les bibliothèques et musées ; les aéroports ; les aérodromes ; les salles de jeux et casinos ; les salles de conférences ; les salles de cours ; les amphithéâtres ; les laboratoire. Le décret fixant les modalités d'application de la loi anti-tabac, interdit aussi de fumer dans les lieux de travail ; les lieux fermés et couverts des administrations publiques et privées, les ateliers, les gares et marchés.
Cette interdiction s'applique aux espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics ou privés, des formations sanitaires publiques ou privées ainsi que des établissements destinés à accueil, à la formation, ou à l'hébergement des mineurs. Il y a aussi l'interdiction de fumer dans les moyens de transports publics.
C'est ainsi qu'il est interdit de fumer dans les taxis de ville ou de brousse ; les bus de transports d'écoliers, d'élèves ou d'étudiants ; les bus de transports de personnel ; les bus de transports urbains et de voyageurs ; les véhicules particuliers en présence des passagers non fumeurs ; dans les ascenseurs ; les avions et les trains.
A propos toujours des effets néfastes de la cigarette, une récente étude menée aux Etats-Unis d'Amérique, nous informe que l'exposition des enfants à la fumée de cigarettes augmenterait leur risque de déficit auditif à l'adolescence, c'est-à-dire leur capacité d'entendre.
Selon les chercheurs, le tabagisme passif serait préjudiciable non seulement pour les poumons des enfants, mais aussi pour leurs oreilles. L'étude a été menée par le Pr. Ani K. Lalwani du Langone Medical Center de New York, et ses collaborateurs. Pour arriver aux résultats de leur étude, les chercheurs ont suivi 1.533 adolescents âgés de 12 à 19 ans.
Ces derniers ont répondu à une série de questions sur leur état de santé ou encore leurs antécédents familiaux. En parallèle, ils ont subi des tests auditifs et des prises de sang dans le but de révéler leur niveau, degré d'exposition au tabac, donc à la nicotine.
A la fin de leurs investigations, les chercheurs ont tiré les conclusions suivantes : plus le taux de nicotine était élevé chez un adolescent, plus la perte auditive observée était importante. Aussi, le tabagisme passif augmente le risque d'otites à répétition au cours de la petite enfance, et qu'il peut également affecter le développement de l'audition chez les plus jeunes.
Aussi, et pour éviter des telles situations, les chercheurs conseillent aux parents de protéger leurs enfants des fumées de cigarettes, qui sont du reste déjà nocives au quotidien avec comme maux les risques d'infections respiratoires, l'asthme, troubles du comportement.
Categorie: Société Source: Le Sahel Date: 06/09/2011
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