Vaperendezvous

Quand l'affaire de la censure BVA-Sovape remontre le sale bout de son nez

Ce 21 novembre l'Alliance Contre le Tabac publie un communiqué relatif au tout dernier sondage réalisé pour elle par BVA sur "perception et usages des nouveaux produits du tabac et de la nicotine chez les 13-16 ans". On se souvient que BVA avait refusé d'effectuer un tout petit sondage pour Sovape, refus de vente à l'origine de la décision de Sovape, annoncée le 6 octobre, de cesser ses activités:

Depuis 2019, SOVAPE commandait chaque automne un sondage à BVA sur les perceptions des Français relatives aux risques du vapotage et de la nicotine, qui se sont dégradées entre 2019 et 2023 [1]. Nous ne pourrons pas évaluer cette évolution en 2024, en effet, en dépit d’une relation historique, BVA a refusé cette année de conduire la 6ème vague du sondage, car lié par un marché avec un acteur de la santé qui lui interdit de travailler avec des acteurs liés au vapotage et à la cigarette.

Sovape n'avait pas souhaité révéler le nom du client de BVA qui lui interdit de travailler avec des acteurs liés au vapotage. J'avais interrogé BVA sur ce point, le 10 octobre, sans obtenir de réponse de leur part. Aujourd'hui, au vu de la relation commerciale entre l'Alliance Contre le Tabac et BVA je crois que l'on est justifié à demander aux dirigeants de l'ACT s'ils sont cet acteur de la santé qui a a interdit à BVA de poser 2 questions pour la Sovape? Si c'est le cas, tous les dirigeants et membres du Conseil d'Administration de l'ACT (dont par exemple le Pr Bertrand Dautzenberg, représentant le RESPAD) étaient-ils au courant de cette clause, l'ont-ils approuvée, comment et pourquoi? J'espère que je ne serai pas le seul à interroger Loic Josseran et les autres responsables de la gouvernance de l'ACT sur cette affaire qui dégage une très désagréable odeur de Mccarthysme. Jusqu'où peut mener la haine obsessionnelle de la nicotine et de la vape alors qu'elle a aidé des millions de fumeurs à arrêter? Qu'y avait-il à gagner en empêchant de demander: 

1. Vous personnellement, que pensez-vous du vapotage par rapport aux cigarettes pour les risques sur la santé?

2. Pensez-vous que la nicotine est cancérigène?

Les deux questions que BVA refuse de poser en 2024 mais acceptait en 2023 et les années précédentes. Source communiqué de presse Sovape 10 octobre  2023

Sans oublier l'affaire BVA-Kumulus...

Pourquoi des antitabac n'aiment pas la vape?

Pourquoi des antitabac n'aiment pas la vape? est le titre d'une opinion signée Sébastien Béziau, publiée dans le Vapingpost. Il pense que c'est parce que ce n'est pas leur idée et que comme cela éliminerait le tabagisme, ils disparaîtraient. En vérité, les e-cigs et les autres substituts nicotiniques ne marchent pas pour tous les fumeurs et l'extinction du tabagisme n'est pas pour demain. Il faut chercher ailleurs l'opposition radicale du tout petit nombre de personnes qui constituent les spécialistes de l'antitabac en France (et ailleurs).

La tribune d'Yves Martinet dans Libération du 4 février 2023

Merci au Monde du Tabac d'avoir reproduit le 6 février la tribune d'Yves Martinet  dans Libération du  4 février, titrée Comment parvenir à la première génération sans tabac . Voir aussi ci-dessous. Ma première réaction:Yves Martinet et le CNCT ne savent plus quoi inventer, lancés dans un délire réglementaire et répressif à la limite d'une prohibition dont on sent qu'ils voudraient bien l'imposer. Ils semblent avoir perdu tout sens de la réalité, obsédés par un objectif fantasmatique d'un monde sans tabac pour "les jeunes" qui justifierait toute une série de mesures dont on sait pourtant pertinemment qu'elles ne marchent pas. Dans ce paysage, aucune mention des millions de fumeurs adultes qui n'auront qu'à continuer d'essayer d'arrêter avec les méthodes qui ne leur conviennent pas et à mourir prématurément. Dernière nouveauté: l'abolition des filtres. En revanche, bien entendu ils persistent dans le déni de la réduction des risques procurée par la vape qu'il faudrait seulement encore plus réglementer pour ne pas inciter les fumeurs à l'essayer :(

En 2035 on aura (c'est promis) la première génération sans tabac: combien restera-t-il alors de fumeurs adultes? combien n'auront pas pu arrêter de fumer durant les 12 années à venir et en paieront toutes les conséquences (tout en remplissant les caisses de l'Etat?).

Il semble qu'un livre blanc reprenant toutes leurs propositions est à venir. 

L'équipe permanente de l'Alliance Contre leTabac

Une brève recherche sur l'équipe permanente de l'Alliance Contre le Tabac en visitant le site, descendre la page  notre gouvernance. Pas certain que le site soit à jour en ce qui concerne la composition de l'équipe de 6 personnes au 3 février 2023. De ce que l'on peut déduire des infos sur Linkedin, personne n'avait auparavant une expérience de la lutte contre le tabagisme. Leur expérience dans l'association est courte, au plus 3 ans.

Pour mettre en œuvre la stratégie définie par les instances électives et mener à bien ses campagnes de sensibilisation, l’ACT se compose d’une équipe d’expertises pluridisciplinaires complémentaires, sous la direction de Marion Catellin. 

Campagne Pouvoir de vivre en 2023, Post Scriptum: inspiration et recyclage Agnès Buzyn 2018

L'Alliance Contre le Tabac, financée par une ponction sur les taxes payées par les fumeurs via le Fonds de lutte contre les addictions lance une campagne intitulée le pouvoir de vivre dont l'argument majeur est que fumer coûte cher aux fumeurs.

PS: au fil de ma relecture des billets de JY Nau je tombe sur celui-ci en date du 28 février 2018, intitulé: Hausse du tabac: Agnès Buzyn suggère aux fumeurs d'augmenter leur pouvoir d'achat. Où l'on voit que la campagne de l'ACT ne fait que recycler les arguments déclinés 4 ans plus tôt par Agnès Buzyn, sans rien proposer de tangible pour aider les fumeurs à triompher de leur dépendance. 

Un extrait:

Empruntant à la raison et au panier de la ménagère elle espère que cette hausse provoquera une « prise de conscience » chez les fumeurs. Qu’attend-elle de cette augmentation ?

« Une prise de conscience de ceux qui fument …  que ça représente un budget non négligeable … et qu’à une période où tout le monde a envie d’augmenter son pouvoir d’achat, peut-être que cette somme-là …. [pourrait être dépensée autrement]…

« Huit euros, je pense que ça commence à impacter considérablement … un pouvoir d’achat…  il est important de savoir qu’à la fin de l’année plusieurs milliers d’euros qui sont mis dans les cigarettes. Et puis, ça a un coût sociétal immense avec 73 000 morts par an, et un coût pour la Sécurité sociale de 20 milliards d’euros chaque année, et des vies et des familles brisées. »

Campagne 'Pouvoir de vivre': oublis, incohérences et complète hypocrisie. A quel prix?

L'Alliance Contre le Tabac, financée par une ponction sur les taxes payées par les fumeurs via le Fonds de lutte contre les addictions lance une campagne intitulée le pouvoir de vivre dont l'argument majeur est que fumer coûte cher aux fumeurs et que c'est l'industrie du tabac qui en profite, aggravant ainsi pauvreté et précarité. Le problème majeur de cet argument, bien expliqué par Vapyou, c'est qu'en France 80% du prix d'un paquet est constitué de taxes. C'est donc essentiellement l'Etat (et accessoirement l'Alliance Contre le Tabac) qui profitent du prix élevé payé par les fumeurs. Le comble de l'hypocrisie est atteint à la fin du dossier de presse (pdf)  fourni par ACT, portion que les media semblent avoir totalement omis de lire et de commenter qui indique au bas de la page 8 que la solution la plus efficace (selon l'OMS et l'ACT) serait d'augmenter encore fortement les taxes et donc le prix payé par les fumeurs! On ne peut aussi que s'interroger sur les autres solutions proposées (en haut de la page 8) pour aider les plus 'modestes' à arrêter de fumer: offrir une aide financière aux pauvres qui arrêteraient de fumer (sous contrôle  de leur abstinence), financée comment, organisée comment? Quant aux substituts nicotiniques médicamenteux, la page 7 nous indique qu'ils sont peu utilisés mais on pourrait les faire prendre totalement en charge, un cadeau à big pharma de x millions d'Euros, financé comment? Pour quelle efficacité? Complètement absente de ce programme, la cigarette électronique alors qu'elle continue sa percée comme moyen le plus efficace pour arrêter de fumer (voir la récente étude INSERM sur le sujet, en anglais malheureusement). Pourquoi cet aveuglement? Cet entêtement dans le déni? Qui posera cette question à Marion Cattelin, Directrice de l'ACT? combien a coûté cette campagne, quelle agence l'a concoctée, qui a participé, comment sera-t-elle évaluée? 

PS: au fil de ma relecture des billets de JY Nau je tombe sur celui-ci en date du 28 février 2018, intitulé: Hausse du tabac: Agnès Buzyn suggère aux fumeurs d'augmenter leur pouvoir d'achat. Où l'on voit que la campagne de l'ACT ne fait que recycler les arguments déclinés 4 ans plus tôt par Agnès Buzyn, sans rien proposer de tangible pour aider les fumeurs à triompher de leur dépendance.

Un extrait:

Empruntant à la raison et au panier de la ménagère elle espère que cette hausse provoquera une « prise de conscience » chez les fumeurs. Qu’attend-elle de cette augmentation ?

« Une prise de conscience de ceux qui fument …  que ça représente un budget non négligeable … et qu’à une période où tout le monde a envie d’augmenter son pouvoir d’achat, peut-être que cette somme-là …. [pourrait être dépensée autrement]…

« Huit euros, je pense que ça commence à impacter considérablement … un pouvoir d’achat…  il est important de savoir qu’à la fin de l’année plusieurs milliers d’euros qui sont mis dans les cigarettes. Et puis, ça a un coût sociétal immense avec 73 000 morts par an, et un coût pour la Sécurité sociale de 20 milliards d’euros chaque année, et des vies et des familles brisées. »