Alors que la République de Maurice a ratifié la Convention Cadre pour la Lutte contre le Tabac et que des amendements vont être subséquemment apportés à notre Public Health Act pour protéger la santé des Mauriciens, le Tobacco Board, corps para-étatique sous la tutelle du Ministère des Finances, se prépare à violer l’esprit de cette convention en encourageant l’implantation d’une usine de tabac à Maurice et aussi en voulant y augmenter la culture de tabac et en initier à Rodrigues, en offrant des facilités.
Le Tobacco Board offre des facilités aux planteurs de tabac avec l’argent du contribuable:
- Des facilités d’emprunt sans interêts pour acheter des équipements et effectuer des réparations aux abris et remises à travers les Fonds de Mecanisation ;
- Des facilités de crédits sans interêts pour l’achat des intrants;
- Une prime pour récompenser les Meilleurs Planteurs de Tabac chaque année d’après les meilleurs performances pour chaque catégorie de tabac;
Le Mauricien du samedi 22 décembre 2007 :
COMMANDES Auprès du Tobacco Board: deux entreprises étrangères s'intéressent aux feuilles locales
Deux entreprises étrangères, autres que la British American Tobacco (BAT), ont placé des commandes de feuilles de tabac auprès du Tobacco Board pour l'année prochaine. Imperial Tobacco de Madagascar, qui souhaite installer une usine de fabrication de cigarettes à Maurice, a commandé quelque 35 tonnes de flue-cured tobacco. Par ailleurs, Grays aura besoin de 10 tonnes de air-cured tobacco pour son usine au Zimbabwe.
Naushad Maudarbaccus, président du conseil d'administration du Tobacco Board, a indiqué au Mauricien que ces deux demandes viennent se greffer sur la principale, celle de la BAT, s'élevant à quelque 500 tonnes de feuilles.
Selon notre interlocuteur, il faudra produire davantage de feuilles l'année prochaine. " D'où notre démarche pour trouver de nouveaux planteurs et leur offrir les permis nécessaires ", a-t-il souligné. Et de signaler qu'une douzaine de nouveaux planteurs ont déjà signifié leur intérêt pour cette culture. À cet effet, le Tobacco Board s'attend à ce qu'au moins trente planteurs se manifestent jusqu'à fin décembre. La tâche de cette instance est de leur offrir une formation et faire que ces planteurs développent le goût pour une telle culture. D'autre part, l'Empowerment Fund a été sollicité en vue de venir en aide aux planteurs ayant subi des pertes durant les deux dernières années, suite à des catastrophes naturelles.
Le Tobacco Board évoque également l'idée de lancer la culture du tabac à Rodrigues. Une demande a été faite auprès de l'Agricultural Research and Extension Unit (AREU) pour qu'elle mène une étude en janvier prochain afin de déterminer si les terres de cette île sont adaptées à cette culture. " Nous allons former des personnes de Rodrigues à cette culture ; nous mettrons en place une station dans l'île pour les encadrer. C'est un gros projet que nous tenons à cœur. Autrement, nous ne serons pas en mesure de fournir des feuilles à nos clients ", a affirmé M. Maudarbaccus.
Actuellement, 154 planteurs cultivent le flue-cured et 137 le air-cured tobacco. Cette année, 204 arpents étaient sous culture de flue-cured tobacco pendant la première saison (de février à mai) et 22 arpents sous air-cured tobacco. Concernant la deuxième saison, de juin à janvier, le Tobacco Board prévoit quelque 400 arpents de flue-cured tobacco. Quant à la production, 282 tonnes de flue-cured tobacco et 15 tonnes de air-cured tobacco ont été enregistrées l'année dernière alors que la demande de la BAT est de 450 tonnes (flue-cured) et 50 tonnes (air-cured tobacco).
Le tabac est la deuxième culture la plus importante à Maurice en termes de revenus, même s'il n'occupe que moins de 0,5 % de la superficie totale cultivée. Il contribue de manière significative, soit Rs 2,3 milliards en 2005/2006, aux caisses de l'État au plan de taxes et de droits de douane. Cette industrie fait vivre de manière directe ou indirecte environ 10 000 personnes à Maurice.
Il n’est pas bon de faire prendre des vessies pour des lanternes aux lecteurs du Mauricien…
Il serait plus exact de dire que c’est l’Etat qui prélève 2,3 milliards de roupies chaque année sous forme de taxes sur les profits de la BAT.
Cet argent représente également les souffrances, les maladies et la mort de plus d’un millier de Mauriciens par an et ce sont en réalité les fumeurs eux-mêmes qui payent ces taxes alors que l’industrie du tabac augmente ses profits de centaines de millions de roupies chaque année.
La BAT emploie en réalité 124 personnes.
Qui sont donc les 10,000 personnes que l’industrie du tabac est supposée faire vivre, selon le mensonge ressassé comme un disque rayé par les relations publiques de cette industrie honteuse?
Les infirmiers et les médecins, les balayeurs de rues ou les pompes funèbres ?
Les 10,000 personnes que l'industrie du tabac est, comme vous l'avez dit, 'supposée' faire vivre sont toutes les personnes qui sont directement ou indirectement employées dans cette industrie.
Notons que grâce à cette industrie, il y a au moins 10,000 personnes qui ne sont pas au chômage dans cette île où le pouvoir d'achat ne cesse de s'accroître.
Rédigé par : J.M | dimanche 16 mars 2008 à 16:32
Décidément, JM croit aux mensonges de l'industrie du tabac! L'usine de la BAT, qui employait 124 personnes à Maurice a fermé ses portes en juin 2007. Aujourd'hui,en 2008, les employés de la BAT-Maurice se comptent sur les doigts d'une main dans le nouveau bureau de la cybercité d'Ebène.
Alors ce chiffre de 10,000 employés proclamé par une industrie dont le produit addictif et toxique tue 5 millions de personnes par an, n'est de toute façon qu'une grande illusion!
Rédigé par : Véronique Le Clézio | samedi 22 mars 2008 à 22:12
L'industrie du tabac n'inclut en aucun cas seulement l'usine de la BAT! Si on s'en tient aux termes 'industrie du tabac', il y a bel et bien 10,000 employés, voire même plus. En tout état de cause, personnellement, j'en connais beaucoup qui y dépendent pour gagner leur pain.
Si on s'en tenait à l'affirmation du nombre de victimes que fait le tabac par an, je ne sais pas ce qu'on doit faire des industries spécialisées dans la fabrication de l'alcool. Je crois que le nombre de victimes est largement supérieur dans ce domaine. De plus, à l'origine le tabac est une plante naturelle et la plante en elle-même n'est pas toxique.
Le tabac n'est pas en cause. C'est l'usage que nous, humains, en faisons qui est, d'après vous, un problème (Tout comme le métal qui est un minerai naturel mais c'est ce même métal qui donne les pistolets, les bazookas, etc).
Pour conclure, je dirai que l'action de fumer est intimement liée à la volonté de celui qu'on appelle 'le fumeur'..Tout comme celui qui consomme de l'alcool. Cette volonté se caractérise surtout par l'aptitude de faire ce qu'on veut du moment où ce qu'on fait n'est pas illégal ou nuisible à autrui.
N.B. : Tout ce qui n'est pas interdit est permis.
Rédigé par : Maudarbaccus Javed | vendredi 17 octobre 2008 à 07:23