Ci-dessous le rapport de ce séminaire organisé à Brazzaville du 27 au 29 mai 2008.
Du 27 au 29 mai 2008, l’Organisation Internationale de Développement et d’Action Humanitaire (OIDAH) a organisé à Brazzaville, avec le financement de Framework Convention Alliance (FCA), un séminaire atelier de renforcement des capacités des membres du Réseau des ONG Congolaises de lutte antitabac.
Les travaux de ce séminaire atelier qui ont regroupé les leaders de la société civile oeuvrant dans la lutte antitabac, les représentants du Gouvernement et d’autres structures étatiques ainsi que ceux de l’OMS a permis d’édifier les participants sur les grands axes de la Convention –cadre de l’OMS pour la Lutte Antitabac (CCLAT), sur les enjeux et les grandes articulations pour sa mise en œuvre en République du Congo.
Le rapport de ce séminaire atelier est structuré autour des sept (7) points suivants:
I - Contexte et justification;
II - Objectifs du séminaire (III) ;
III - Résultats attendus;
IV - Résultats obtenus ;
V - Déroulement des trois (3) journées du séminaire ;
VI - Conclusion et recommandations.
I – Contexte et justification: Dans le monde à ce jour, 48% des hommes et 10% des femmes fument.
La fumée du tabac contient 4000 substances chimiques parmi lesquelles 60 sont cancérigènes.
Cette fumée est extrêmement nocive non seulement pour les fumeurs mais aussi pour les non fumeurs de leur environnement. 1 fumeur sur 2 meurt à cause de la dépendance à l’égard du tabagisme. Le tabagisme tue à lui seul 4,9 millions de personnes par an et 11000 personnes par jour dans le monde. Il est actuellement considéré comme la première cause de mortalité évitable.
Si des mesures ne sont pas prises, ce bilan que nous venons de peindre va doubler d’ici 2020 et alors 70% de ces morts auront lieu dans les pays en voie de développement. En effet, il se dégage une tendance : la charge du tabagisme est en train de se déplacer et de s’accentuer dans les pays en développement contrairement aux pays développés qui ont de plus en plus une restriction contraignante pour les consommateurs du tabac.
Conscientes de la menace que représente le tabagisme pour le bien –être de sa population, les autorités congolaises avaient pris la résolution de s’engager dans la lutte antitabac en matérialisant leur adhésion à cette lutte par un signal fort qui n’est autre que la ratification par la République du Congo de la Convention -cadre de l’OMS en février 2006.
Depuis lors, ces autorités s’emploient à créer, dans la mesure du possible, un cadre propice pour le développement des activités de lutte antitabac en République du Congo en comptant entre autres sur l’implication active et l’apport non négligeable de la société civile.
Partant donc des espoirs fondés sur eux par les autorités et de la responsabilité qui est la leur vis –à –vis de la population, les acteurs de la société civile oeuvrant dans la lutte contre le tabac, s’étaient organisé en réseau en vue d’une action efficace sur le terrain visant l’accomplissement de l’objectif de la CCLAT qui est de « protéger les générations présentes et futures des effets dévastateurs de la consommation du tabac et de l’exposition à la fumée du tabac….en réduisant notablement la prévalence du tabagisme et l’exposition à la fumée du tabac ».
C’est dans ce contexte et dans cette optique que l’OIDAH, a convoqué ce séminaire qui se veut être une contribution significative aux efforts déployés au Congo et partout dans le monde pour la lutte antitabac.
II – Objectifs du séminaire:
II.1 – Objectif général : Renforcer les capacités des Leaders membres du Réseau des ONG de lutte antitabac pour la mise en œuvre de la CCLAT.
II.1.1 – Objectifs spécifiques : Six (6) objectifs spécifiques étaient poursuivis à savoir :
1. – Etablir un panorama de la situation de la fragilité du Congo en matière de lute antitabac ;
2. – Evaluer le niveau de connaissance de la CCLAT auprès des décideurs politiques, acteurs Communautaires ainsi que son niveau de mise en œuvre ;
3. – Enoncer des solutions d’approche qui aideront à œuvrer en faveur de la CCLAT au Congo ;
4. – Déterminer les facteurs qui favorisent la mise en œuvre de la CCLAT ainsi que les obstacles ;
5. – Oeuvrer à vulgariser la CCLAT parmi les populations et les groupes d’intérêt ayant des influences certaines ;
6. – Evaluer le niveau d’avancement des procédures au niveau institutionnel pour la mise en application de la CCLAT.
III – Résultats attendus: Les résultats attendus étaient les suivants:
6 sujets à traiter ;
6 formateurs à recruter ;
40 leaders et décideurs à former ;
300 prospectus à produire ;
1 salle à louer et du matériel à acheter et à utiliser (carnet, stylos…)
V – Résultats obtenus: Les résultats suivants ont été obtenus en rapport avec les résultats attendus de ce séminaire: 6 sujets traités ; 6 formateurs recrutés; 40 leaders et décideurs formés ; 300 prospectus produits ; 1 salle louée et du matériel acheté et utilisé (carnet, stylos…).
Il ressort que toutes les activités planifiées ont été réalisées à 100%.
VI - Déroulement des trois (3) journées du séminaire:
* Jour 1: mardi 27 mai 2008: Prévue pour 9 h 30 minutes, la cérémonie d’ouverture a débuté à 10 heures avec respectivement le mot du présentateur, le mot d’usage du président de l’OIDAH, le mot du Représentant de l’OMS Congo et le mot d’ouverture du Représentant du Ministère de la Santé.
De ces allocutions, il ressort d’abord que l’importance de ce séminaire atelier a été souligné du fait qu’il s’intègre dans la lutte contre le tabagisme, véritable fléau mondial aux conséquences sanitaires, sociales, économiques et environnementales dévastatrices, qui n’épargne pas notre pays le Congo et qui constitue aujourd’hui la première cause de mortalité évitable dans le monde.
Il a été ensuite souligné que le tabagisme tend actuellement à s’amplifier dans les pays en voie de développement contrairement aux pays développés qui ont de plus en plus une restriction contraignante pour les consommateurs du tabac.
Cette explosion du tabagisme exige donc des différents Etats en général et du Congo en particulier, l’adoption, la promulgation et l’application des mesures législatives, exécutives, administratives et autres mesures efficaces individuelles de lutte antitabac tout en considérant la dimension mondiale de ce fléau pour travailler en collaboration avec d’autres nations dans le cadre de cette lutte.
Enfin, ces différentes interventions ont souhaité que les travaux de ce séminaire débouchent sur des conclusions et recommandations objectives susceptibles de faire avancer la lutte antitabac au Congo en vue de l’accomplissement de l’objectif de la CCLAT.
Après la cérémonie d’ouverture, les participants ont eu droit à trois communications à savoir:
- La situation de la fragilité du Congo dans la lutte antitabac;
- Le niveau de connaissance de la CCLAT auprès des décideurs politiques et acteurs communautaires ;
- La solution d’approche et de mise en œuvre de la CCLAT au Congo.
S’agissant de la première communication portant sur « la fragilité du Congo dans la lutte antitabac», dans son introduction, Madame Rosalie LIKIBI BOHO, Point Focal de lutte antitabac au Ministère de la santé a d’abord souligné que le tabagisme est un problème réel en République du Congo et a illustré son propos en passant en revue certaines statistiques sur la prévalence du tabagisme au Congo notamment dans le milieu jeune.
Elle a précisé que cette prévalence est de 22,6% chez les jeunes de 13 à 15 ans avec l’age moyen du début de consommation de la cigarette estimé à 10 ans. Elle a ensuite fait un état des lieux de la lutte contre le tabagisme au Congo en mentionnant que le Congo a ratifié la CCLAT en 2006 et un point focal de lutte antitabac avait été nommé depuis l’an 2005.
Elle a fait état de la bonne collaboration existant entre le gouvernement et la société civile.
Le Congo avait instauré des taxes sur les produits du tabac et une recommandation de l’OMS venait d’être faite pour inviter les autorités congolaises à les accentuer pour réduire une fois de plus la consommation du tabac par certaines couches de la population notamment les jeunes.
Elle a mentionné l’existence des textes ministériels relatifs à la lutte antitabac tel que celui réglementant la publicité du tabac qui est autorisée mais limitée en République du Congo. Elle a dans la même lancée, ressorti les faiblesses de la lutte dans notre pays en épinglant:
- l’absence d’une politique nationale de lutte antitabac.
Elle a signifié que la loi y relative avait été élaborée depuis l’an 2004 et se trouve encore actuellement au niveau de l’Assemblée Nationale pour adoption avant promulgation.
Celle-ci avait été déjà été adoptée par le Sénat le 12/12/06.
- l’absence d’un comité interministériel pour la lutte antitabac ;
- la non application et manque d’informations de la CCLAT et des textes existants.
- Absence ou insuffisance des ressources financières, matérielles et techniques pour la lutte antitabac.
Pour l’instant le seul partenaire appuyant la République du Congo dans cette lutte est l’OMS et une invitation a été lancée à d’autres partenaires pour se joindre au Congo dans cette lutte.
- La perméabilité des frontières.
- La lenteur administrative (cas de la législation élaborée depuis 2004 et jusque-là en attente de promulgation car non encore adopté par l’Assemblée).
En conclusion, Madame Rosalie LIKIBI BOHO a invité les différents acteurs à travailler en réseau gage de la réussite de la lutte antitabac.
La deuxième communication «Le niveau de connaissance de la CCLAT auprès des décideurs politiques et acteurs communautaires » a été présentée par le Dr NZOUTANI de l’OMS- CONGO. Il a commencé par montrer les impacts négatifs du tabagisme sur le plan sanitaire, social, économique et environnemental.
Pour bien illustrer son propos, Le Dr NZOUTANI a utilisé le schéma appelé « le corps du fumeur » pour attirer l’attention des participants sur les pathologies que peuvent engendrer la consommation ou l’exposition à la fumée du tabac sur l’organisme notamment sur les organes essentiels comme le cerveau, les yeux, les organes génitaux.
Il a présenté succinctement la CLATT en rappelant son objectif qui est la réduction de la prévalence du tabagisme et de l’exposition à la fumée du tabac et ses dispositions fiscales et financières ainsi que celles autres que financières visant la réduction de la demande et l’offre du tabac.
Il a souligné la forte implication des pays africains dans la lutte antitabac en signifiant que 40 pays africains sur les 46 faisant partie de l’OMS sont signataires de la CCLAT. En mentionnant que la convention trace les grands axes de la législation antitabac et que les pays doivent les adapter à leur législation nationale, il a dégagé les rôles des pays dans la lutte antitabac à savoir : la mise en place d’un cadre institutionnel, d’un plan d’action national, l’analyse de la situation, communication et sensibilisation du public, recherche du partenariat, monitoring, surveillance, évaluation, établissement des rapports et mobilisation des ressources.
Pour terminer, il a dégagé la responsabilité et le rôle de l’OMS dans la lutte antitabac consistant en l’appui technique dans l’encadrement des pays, le renforcement des capacités des acteurs de lutte, la mobilisation des ressources, le plaidoyer au niveau du gouvernement et la collaboration.
Après, cette seconde communication, les participants ont eu droit à une pause. Après la pause , le conférencier devant exposer l’après –midi conformément au planning étant empêché, M. Alain Wilfrid PANDI, présent dans la salle et qui devait exposer le lendemain dans la matinée étaient obligé de faire passer sa communication.
Ainsi, les participants ont suivi la troisième et dernière communication de la journée portant sur « la solution d’approche et de mise en œuvre de la CCLAT au Congo » présentée par M. PANDI Alain Wilfrid, Psychosociologue et membre de l’Association Serment – Merveil.
Le conférencier a d’abord rappelé la date d’entrée en vigueur de la CCLAT (le 27 février 2005) et celle de sa ratification par la République du Congo (6 février 2006). Ensuite, il a rappelé l’objectif et la définition de la lutte antitabac selon l’esprit de la CCLAT.
Partant de cet objectif et de la définition de la lutte antitabac, l’orateur de cette communication s’est appuyé sur la CCLAT pour proposer des mesures, des procédures et des lignes directrices pouvant être appliqué par la République du Congo en vue de : * la réduction de la demande du tabac (articles 6 à 14 de la CCLAT); * la réduction de l’offre du tabac (articles 15 à 17 de la CLAAT); * de la protection de l’environnement en rapport avec la lutte antitabac (article 18) ; * et de la Coopération scientifique, technique et communication des informations relative à la lutte antitabac (article 20 à 22).
Reconnaissant le travail très utile déjà effectué par les autorités congolaises et leurs différents partenaires tant nationaux qu’internationaux dans la lutte antitabac en République du Congo, l’orateur a tout de même souhaité que certains préalables soient renforcés pour atteindre le pari que s’est fixé les Etats signataires de la convention.
Parlant de ces préalables, il a cité : - Une plus grande implication des décideurs politico – administratifs dans la lutte antitabac ; - La vulgarisation de la CLLAT auprès des décideurs, des acteurs communautaires et aussi du grand public ; - L’adoption des mesures législatives, exécutives, administratives et autres mesures efficaces allant dans le sens de l’accomplissement de l’objectif et des recommandations de la CLLAT. - L’application de ces différentes mesures adoptées pour la matérialisation des recommandations de la CLLAT.
Pendant cette première journée les contributions des participants aux différentes communications présentées ont été très enrichissantes. Les participants à ce séminaire ont noté que l’absence d’une politique nationale pour la lutte antitabac est un véritable obstacle pour le déploiement de leurs actions sur le terrain. Ainsi, un souhait a été formulé en faveur d’un plaidoyer de la société civile auprès des décideurs politiques afin que la loi élaborée depuis 2004, présentement soumise à l’Assemblée Nationale soit adoptée en vue de sa promulgation. Il a été rappelé aux participants que pour la suite du séminaire, des travaux en atelier étaient prévus en vue de la formulation des résolutions et recommandations pertinentes pour faire avancer la lutte antitabac au Congo. Il a été noté aussi l’absence à cette première journée des travaux, les représentants de certaines structures clés bel et bien invités.
Débuté à 10 heures, la première journée de notre séminaire atelier a pris fin à 16h15 minutes. *
Journée du mercredi 28 mai 2008: Prévus pour 9 heures 00, les travaux de la seconde journée ont débuté à 11 heures.
Trois temps forts ont marqué cette journée à savoir:
1-La présentation et l’adoption de la synthèse des travaux du 27 mai 2008;
2 – La présentation des trois (3) communications de la journée :
- Facteurs favorisant la mise en application de la CCLAT et les principaux obstacles ;
- Comment vulgariser la CCLAT parmi les populations.
- le travail en réseau, la cohésion et la synergie des acteurs impliqués dans le contrôle de tabac »
3 – L’introduction des travaux en ateliers.
La lecture du compte rendu des activités de la première journée a été faite en plénière et adopté par les participants avec amendements.
S’agissant des communications du jour, la première portant sur les « facteurs favorisant la mise en application de la convention cadre et les principaux obstacles » a été présentée par M. Georges MIAMBANZILA de la Direction Générale de la Santé. Celui-ci a commencé par faire un rappel sur la CCLAT en la définissant, en dégageant ses spécificités, son objectif, les facteurs ayant motivé son élaboration notamment l’expansion et l’explosion mondiale du tabagisme et enfin en indiquant les facteurs favorisant la propagation du tabagisme dans le monde.
S’appuyant sur la CCLAT, le conférencier a présenté les facteurs favorisants et aussi les obstacles de sa mise en application dont: Pour les facteurs favorisants sa mise en œuvre, il a cité : * l’information du public sur la Convention, sur les conséquences de la consommation du tabac et de l’exposition à la fumée du tabac, sur les mesures législatives, exécutives existantes dans la lutte antitabac. Il a saisi cette occasion pour souligner que l’information est l’élément déclencheur de changement de comportement. * L’engagement fort des autorités politico- administratives dans la lutte antitabac. * L’élaboration des plans stratégiques nationales. * La prise en compte des spécificités sexospécifiques dans la mise en des stratégies de lutte; * La réponse multisectorielle pour la lutte antitabac. * L’assistance technique et financière. * L’implication de la société civile.
S’agissant des principaux obstacles pour la mise en œuvre de cette convention, il a été mentionné: - L’absence d’un comité multisectoriel de lutte antitabac ; - L’absence d’une politique nationale et stratégie nationale pour la lutte antitabac ; - L’inexistence d’un comité de coordination ; - L’absence d’un programme multisectoriel de lutte ; -L’absence d’un dispositif de financement pour la mise en œuvre de la CCLAT ;
Pour terminer, il a invité la société civile à la détermination et à un engagement ferme pour la mise en œuvre de la convention de lutte antitabac au Congo.
Le second thème de la journée « Comment vulgariser la CCLAT parmi les populations » a été présenté par le Dr Urbain LEMBEMOKO du Ministère de la Santé. Celui-ci a d’abord interrogé les participants sur leurs connaissances de la CCLAT et a constaté un niveau faible de leurs connaissances.
Pour aller dans le vif de sa communication, il s’est posé la question de savoir comment et où mener la vulgarisation ? De prime abord, il a montré l’importance de l’organisation pour réussir cette vulgarisation qui doit commencer au niveau des autorités politico - administratives; des acteurs de lutte ; dans les départements ; les communes, les quartiers, les zones et enfin les blocs.
Cette vulgarisation commence par le plaidoyer qui se base sur la circonscription du problème, la fixation des objectifs, des cibles et des résultats à atteindre et la formulation des messages à délivrer qui être clairs, simples, basés sur les méfaits du tabagisme et les axes de prévention en utilisant les terminologies locales et en tenant compte des cultures et croyances de la communauté ou des personnes cibles. Pour réussir cette vulgarisation, il a indiqué qu’il faudrait : - Un plan de travail concret avec une structure de coordination.
Ce plan devra être appuyé par des études et un état des lieux pour l’analyse de la situation. - La conception d’un plan stratégique pour la lutte antitabac. Il a terminé son exposé en invitant les acteurs de lutte antitabac membres de la société civile à poursuivre leur mission qui est certes difficile mais noble. Après cette communication, les participants ont eu droit à la pause.
Le troisième thème de la journée développé après la pause, et portant sur «le travail en réseau, la cohésion et la synergie des acteurs impliqués dans le contrôle de tabac » a été présenté par M. Georges BATALA MPONDO de l’ASPC. Le présentateur a d’abord fait remarquer que ce thème si important devait être présenté depuis longtemps dès la mise en place du réseau. Il a rappelé quelques chiffres sur le tabagisme en indiquant que celui-ci est responsable de 5 millions de morts par an et d’au moins 11.000 morts par jour liés aux effets du tabagisme. Au Congo, en l’absence des chiffres, l’observation ressort que le tabagisme y est galopant d’où l’urgence et l’importance de l’implication de la société civile dans la lutte antitabac. Il a ensuite défini les concepts clés de sa communication à savoir: réseau ; travail en réseau, cohésion, synergie, acteurs et contrôle de tabac. Après cette série de définition, il a dégagé les avantages, les inconvénients, les facteurs favorisant le bon fonctionnement d’un réseau du travail et les pièges à éviter. En ce qui concerne les avantages du travail en réseau, il a parlé de la maximisation de l’impact des interventions sur le terrain ; d’un meilleur partage d’informations; de la mise à la disposition des membres des informations essentielles et de qualité et de l’augmentation de la crédibilité et légitimité des actions. Parmi les inconvénients du travail en réseau, il y a : les membres ou acteurs inactifs qui bénéficient des avantages du réseau sans avoir fourni des efforts ; l’obtention du consensus qui prend parfois du temps ; la difficulté de mesurer la contribution de chaque acteur et le retard dans l’application des recommandations. S’agissant des facteurs pouvant favoriser la réussite d’un travail en réseau tenant compte de sa diversité et sa complexité, il a dégagé: l’entente sur la vision, la mission, les buts et les objectifs du réseau ; la formation des équipes restreintes en fonction des objectifs à atteindre et des compétences; l’observation des valeurs morales (respect, considération ….) ; la transparence dans la gestion du réseau; le fonctionnement démocratique ; la capacité de rendre compte, de se soumettre au contrôle et d’agir avec responsabilité. Les caractéristiques suivantes du réseau ont été présentées: l’orientation claire partagé par les acteurs ; l’existence du sentiment d’appartenance au groupe ; la clarification des rôles et des responsabilité des acteurs, l’esprit d’ouverture, de coopération et de créativité ; l’épanouissement individuel et collectif, la culture du leadership ; le développement des relations, le renforcement des capacités, la transparence dans la gestion, la circulation des informations entre tous les membres et non entre un petit groupe. Il a ressorti les tâches d’un réseau à savoir: la définition du champ d’action; le recrutement des membres ; réseau en tant que centre d’information ; susciter l’intérêt des médias, exercice de la pression sur les décideurs politiques ; la motivation des membres ; la célébration des victoires du réseau et le maintien des membres. Le réseau dispose de plusieurs moyens d’actions dont : l’action militante ; le lobbying, l’action sociale (marche, sit-in), les pétitions, lettres, campagnes par téléphone. Il a enfin présenté les pièges à éviter lorsqu’on travail en réseau, pièges qui sont: l’exploitation du nom du réseau pour ses intérêts personnels, la rétention des informations du réseau ; la concentration des pouvoirs entre les mains d’un individu ou entre un petit groupe ; l’esprit de domination du réseau par rapport à la position.
Après les communications, il y a eu le début des travaux en atelier animé par M. BASOUKISSA Félix, Président de l’ASPC en utilisant la technique du brainstorming pour recueillir les forces et les faiblesses de notre réseau en vue de la formulation des résolutions découlant du séminaire. Au regard du timing du séminaire, travaux ont été suspendus pour reprendre le lendemain.
Débutés à 11 heures, les travaux de la deuxième journée ont pris fin à 17heures.
* Journée du jeudi 29 mai 2008: Prévu pour 9heures, la séance a commencé à 10 heures.
Trois temps forts ont marqué cette troisième et dernière journée du séminaire :
* La poursuite des travaux en atelier ;
* La lecture du communiqué final du séminaire.
* Le mot de clôture du séminaire par le Représentant du Ministère de la Santé.
Concernant le premier point, l’animateur des travaux en atelier, M Fél. BASOUKISSA, toujours dans la même lancée de veille, en utilisant la même technique du brainstorming, a poursuivi le recueil des forces et faiblesses de notre réseau (Voir tableau 1 ci – après) en vue de la formulation des résolutions du séminaire (Voir point VI de ce rapport conclusion/ recommandations) Après la formulation des résolutions, les opportunités et menaces du réseau ont été enregistrées (Voir tableau 2 ci – après). Ce travail a abouti à la formulation des recommandations de ce séminaire (Voir point VI de ce rapport conclusion/ recommandations). Le tableau 1 ci – après résume les forces et les faiblesses du réseau mis en place: Environnement interne au réseau Forces Faiblesses o Présence des acteurs ; o Existence d’un réseau ; o Capacité à mobiliser les ressources ; o Dialogue permanent ; o Volonté d’être ensemble ; o Bonne circulation de l’information ; o Existence d’un siège ; o Existence des compétences. o Réseau membre du FCA et IMPACT o Inexistence d’un programme d’activités o Faible niveau de connaissance de la CCLAT et autres outils de la lutte. o Insuffisance des fonds propres. Le tableau 2 ci – après résume les possibilités et les menaces: Environnement Externe au réseau Possibilités (opportunités) Menaces (obstacles) o CCLAT déjà ratifiée par le Congo o Disponibilité du gouvernement et OMS à collaborer avec la société civile ; o La loi en cours d’adoption o Existences de quelques textes de règlementation ; o Assistance des ONG Internationales et système des nations unies ; o Existence des documents DSRP et OMD ; o Volonté des APA de s’impliquer dans la lutte antitabac ; o Mise en place du PCPA Congo. o Existence de mission de coopération bilatérale et multilatérale. o Absence d’une politique nationale antitabac; o Insuffisance des données statistiques sur le tabagisme au Congo; o Absence d’un comité interministériel ; o Faible implication de la société civile dans la prise des décisions par le gouvernement ; o Activisme des lobby de l’industries du tabac ; o La perméabilité des frontières. o Absence des lignes budgétaires au budget de l’Etat pour le financement des ONG ; o Insuffisance du financement de l’Etat pour la lutte antitabac.
Après les travaux en atelier, s’en est suivie la cérémonie de clôture du séminaire avec lecture du communiqué final et mot de clôture de Mme Rosalie LIKIBI BOHO, point Focal le lutte Antitabac au Congo et représentant du Ministère de la Santé.
Il sied de signaler que ce séminaire a connu une bonne couverture médiatique.
VI - Conclusion et recommandations: Les travaux du séminaire atelier de renforcement des capacités des membres du réseau des ONG Congolaises de lutte antitabac qui se sont déroulés à Brazzaville du 27 au 29 mai 2008, ont été d’une importance capitale dans le processus de la lutte antitabac au Congo.
La particularité de ce séminaire a été l’importance des thèmes développés pour une plus grande efficacité des membres du réseau et l’analyse faite au cours de ses travaux pour la formulation des résolutions et recommandations visant la réalisation de l’objectif de la CCLAT.
Au regard des forces, faiblesses, opportunités et menaces dégagées, les résolutions et recommandations suivantes ont été formulées :
* A l’endroit du Réseau:
1- Elaboration d’un programme d’activités allant de juin à décembre 2008;
2- Acquisition et appropriation de la CCLAT et autres outils de lutte antitabac;
3 - Renforcement des capacités des membres du Réseau notamment en mobilisation des ressources, gouvernance, réseautage.
4 - Elargissement du Réseau à d’autres partenaires.
* A l’endroit du Ministère de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille :
1 - Elaboration de la politique nationale de lutte antitabac ;
2 - Réalisation des études sur la situation du tabac au Congo;
* A l’endroit du Gouvernement: 1 - Création d’un comité interministériel de lute contre le tabac ; 2 - Inscription d’une ligne au budget de l’Etat en vue du financement des ONGs. 3 - Inscription d’une ligne au budget de l’Etat en vue du financement des activités de lutte antitabac. 4 - Plus grande implication de la société civile dans le processus de prise de décision par le gouvernement. 5 – Renforcement des mesures de contrôle au niveau des frontières.
A l’endroit de l’OMS, FCA , et autres partenaires :
1-Appuyer la mise en place d’un cadre de concertation.
2-Fournir des outils de base en langue française.
3-Appuyer techniquement et logistiquement le Réseau des ONG Congolaises de Lutte Antitabac ROCAT.
Nos remerciements : * A toute l’équipe de la FCA * A tous les amis de l’IMPACT * Au Ministère de la santé, des Affaires sociales et de la famille * A l’ OMS-CONGO * A tous les membres Leaders du Réseau des ONG Congolaises de Lutte Antitabac.
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